Vous appelez « ça » un livre?

Nous vous en parlions déjà en juin… Le livre multimédia s’invente… Nous revenons sur le sujet avec une interview du concepteur de La France des réseaux, livre multimédia disponible en feuilleton, à  la carte ou en pack…. et bientôt en papier chez Fayard!

Le 14 juin dernier, vous annonciez la mise en ligne de la France des réseaux. En quoi consiste ce projet et comment est-il né ?
Sébastien Fonseca : La France des Réseaux, le premier livre d’enquête multimédia, est né de la rencontre, en 2009, entre Cyril Zimmermann, fondateur et Président Directeur général du Groupe Hi -media et Vincent Nouzille, journaliste d’investigation spécialisé dans les réseaux d’influences et les coulisses du pouvoir, qui fut notamment grand reporter à l’Express.

Pourquoi vous êtes-vous lancés dans un tel projet ?
Sébastien Fonseca : Notre ambition et celle de Cyril Zimmermann était de créer une information indépendante, de qualité et citoyenne. Créer ces contenus en y consacrant le temps nécessaire, pour rassembler, croiser, traiter l’information et ne pas se contenter de faire de la compilation, comme ça peut être le cas actuellement sur internet. Cela a un côut, et pour cela le financement publicitaire ne suffit pas. Grâce à La France des réseaux, nous souhaitons démontrer qu’on peut produire de l’information, pour peu qu’on y mette les moyens et qu’on trouve le modèle économique qui convient. Nous continuerons l’expérience sur la production de contenus d’information et de leur monétisation sur d’autres sujets.

Avec ce modèle éditorial qui touche au politique et à l’économique, vous sortez de votre modèle éditorial traditionnel ?
Sébastien Fonseca : Cela a toujours été un intérêt personnel de Cyril Zimmermann et du groupe à différentes époques. Nous avons déjà eu des expériences sur certains sites, autour de l’information. Nous arrivons à une étape de la vie du groupe où nous avons suffisamment d’expertise sur les trois métiers de l’internet que sont la création de sites, le paiement en ligne et la régie publicitaire pour, à notre tour, produire de l’information et trouver les talents qui vont y contribuer.

Mais produire du texte ne suffit pas sur internet !
Sébastien Fonseca : En effet, il faut produire du contenu multimédia. Ce qui passe par la production de vidéo, que ce soit, pour La France des réseaux, en partenariat avec l’INA ou avec Ligne de Front pour les interviews. La captation des interviews a duré plusieurs mois.

Quel modèle économique avez-vous mis en place pour la vente de cet ouvrage sur internet ?
Sébastien Fonseca : La France des Réseaux sera commercialisée pendant 20 semaines Sur le principe du freemium. L’internaute pourra découvrir chaque semaine un réseau d’influence en six épisodes. Chaque nouvel épisode étant consultable gratuitement le jour de sa mise en ligne. Nous proposons différentes formules : 1 ,99 € / semaine pour un nouveau réseau chaque semaine, 3 € pour accéder au réseau de son choix ou 49,90 € pour accéder immédiatement à la totalité du contenu de l’enquête.

C’est frustrant d’attendre pour obtenir toutes les informations ?
Sébastien Fonseca : La frustration fait en effet partie de la stratégie freemium, et consiste à suffisamment rassurer sur la qualité du produit pour justifier l’acte d’achat. Nous avons donc créé des parcours qui satisfassent chaque internaute dans son mode de consommation de l’information sur internet. L’offre à 49,90 € s’adresse plus particulièrement aux professionnels journalistes et universitaires. Ce pack est actuellement très sollicité. Ce sont des personnes qui sont prêtes à consommer l’équivalent d’un livre de 500 pages, plus de 500 photos, 5 heures de vidéo.

Et le grand public ?
Sébastien Fonseca : Pour élargir notre bassin d’audience, il fallait s’adapter à ce public, d’où le séquençage que nous proposons : un nouvel épisode dévoilé chaque jour du lundi au samedi gratuit, uniquement le jour de sa diffusion. Si vous avez raté l’épisode, vous devez payer pour pouvoir le consulter. Nous sommes dans une programmation de type catch up tv.

Ces contenus sont-il prêts à être publiés ?
Sébastien Fonseca : Nous avons commencé par les 20 réseaux qui selon Vincent Nouzille sont les plus influents du moment. Ils sont déjà écrits, mais notre force est de pouvoir les mettre à jour. Par exemple nous avons mis à jour le réseau des femmes lorsqu’Anne Lauvergeon a été débarquée d’Aréva la semaine dernière. Nous avions traité le réseau de DSK qui devait être dévoilé dans les premières semaines puisqu’il faisait beaucoup parler de lui. Nous avons du retravailler notre propos sur son réseau. Nous sommes en train de le réécrire pour le dévoiler prochainement aux lecteurs. Nous avons déjà potentiellement une dizaine de réseaux supplémentaires adressables qui pourront être mis en ligne à la fin des 20 réseaux initiaux.

Aujourd’hui le thème des réseaux est très tendance. Dans son numéro daté du 9 juin dernier, le magazine Challenges, publiait un important dossier consacré au sujet !
Sébastien Fonseca : Ils ont d’ailleurs repris un extrait de notre enquête pour traiter du réseau des femmes qui était en une du magazine

Une version livre papier est prévue à l’automne !
Sébastien Fonseca : En effet, c’est une co-édition, Hi-media, Fayard et les Liens qui Libèrent. Il s’inscrit dans la continuité des informations publiées sur internet, mais le propos éditorial sera différent de celui de lafrancedesreseaux.com


Pourquoi un livre traditionnel et pourquoi pas un livre enrichi, en réalité augmentée, etc.

Sébastien Fonseca : Nous y viendrons ! Mais nous voulions éditer un livre qui atteigne le plus large public possible. Nous aurions pu pousser jusqu’à utiliser les nouvelles technologies associées au papier, mais dans ce cas, nous aurions également réduit notre impact auprès du public.


E-book, applications mobiles, smartphones ?

Sébastien Fonseca : La France des réseaux est consultable sur iPad, mais nous n’avons pas créé d’appli spécifique. On se réserve le droit de le faire dans l’avenir. Mais pour nous, il s’agit d’une audience encore confidentielle. Nous avons voulu en priorité lancer une expérience accessible depuis un ordinateur. Les expériences e-book que nous avons pu voir, notamment dans le domaine du livre d’enfants apportent un regain d’intérêt au secteur. Mais faire un copie/ collé sur e-book du livre ne présente aucun intérêt.

source: Presse Edition 06/07/2011


— Clotilde Guislain

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