Jacques Mercier, auteur numérique

La plupart des Belges le connaissent pour ses émissions de télévision et de radio, mais Jacques Mercier est également l’auteur de nombreux ouvrages. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que Jacques Mercier est également un auteur numérique – sept titres de son catalogue sont en effet disponibles au format digital. Retour sur son parcours entre papier et numérique.

J’ai fait mes premiers pas dans le numérique avec Libook, une start-up liégeoise, sur les conseils de mon ami Jean-Luc Fonck, publié chez Luc Pire. À cette époque, Luc était en quelque sorte à l’avant-garde de la numérisation en Belgique et avait signé un contrat avec Libook. Jean-Luc m’a parlé de leur travail. Il m’a aussi parlé de tous ces anciens livres qu’on ne trouvait plus dans le commerce. Les siens, les miens. Et puis, il m’a dit « Si tu veux, on peut faire la même chose pour toi ».

J’ai été séduit : la plupart de mes livres n’étaient plus disponibles sur le marché. On pouvait toujours les trouver au hasard d’une bibliothèque, mais la plupart n’étaient plus en stock, faute de réédition ou parce que les éditeurs avaient eux-mêmes disparu. Bien sûr, il y a des exceptions. Mon premier livre par exemple, paru en 1978, a été réédité chez Bernard Gilson.  Mais globalement, mes anciens livres demeuraient introuvables.

Tandis qu’avec le numérique, un livre peut devenir immortel et rester accessible au monde entier et pendant un laps de temps largement supérieur à la vie d’un livre en librairie. Pour un livre papier, il y a énormément de travail de promotion à faire, il faut se tenir prêt pour le rush, faire en sorte que le livre soit bien placé sur les tables des libraires pour lui assurer une présence minimale ; le timing est très serré. J’étais donc de plus en plus convaincu – notamment par le fait que Libook travaille directement avec Amazon.

J’ai alors rencontré Stéphan Pire, le directeur de Libook. D’un commun accord, nous avons décidé de rééditer des ouvrages dont je disposais des droits. Notre collaboration a commencé par la publication au format numérique de livres tels que Maître Gustave, un roman paru en 2002 et puis, de fil en aiguille six livres numériques en ont découlé.

Parlez-nous de votre collaboration avec Onlit

Entretemps, j’ai rencontré Edgar Kosma qui se lançait dans son projet numérique « Onlit Books ».  À ce moment-là, j’étais occupé à rédiger un roman. On en a discuté. Ce serait donc ma première publication inédite au format numérique.

En quoi cette collaboration s’est-elle différenciée de votre collaboration avec Libook ?

À vrai dire, il s’agit ici d’une réelle édition de texte et de création littéraire. Onlit a réalisé un vrai travail d’éditeur là où Libook demeure un prestataire de services numériques. J’étais en somme mon propre éditeur via ma société de production. Bien sûr, ils avaient relu mes textes, mais il n’y avait pas d’accompagnement éditorial.

Onlit, c’était une façon différente d’aborder les choses. Ça collait bien. Je leur ai soumis le manuscrit et puis nous avons retravaillé le texte. J’ai fait de nouvelles propositions et au final, un court roman, L’orage qui aborde l’arrivée du numérique, en est ressorti.

Que répondez-vous à des auteurs qui sollicitent vos conseils pour des éditions numériques de leurs titres ?

Après la publication de mes titres par Libook, de nombreux amis auteurs sont venus me voir, comme Jaco Van Dormael. Ils étaient intéressés. Mais le projet Libook ne se prête pas à la majorité des auteurs. Il s’agit en fait d’une solution d’auto-publication. Libook était intéressé par mes titres parce qu’il y avait une carte à jouer. J’avais ma société éditrice. Nous avons signé un contrat et ils prennent un pourcentage sur les ventes. D’autres auteurs auraient du mal à suivre cette voie.

Retrouvez la suite de l’interview de Jacques Mercier la semaine prochaine.

— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional