Les Assises du livre numérique

Comme nous l’avions annoncé, les Assises du numérique organisées par le Syndicat national de l’édition (SNE) se sont tenues le 16 mars 2012 à l’occasion du Salon du Livre de Paris. Que faut-il en retenir ? Lettres numériques revient pour vous sur cette matinée consacrée aux modes de lecture.

La lecture numérique sous toutes ses formes
Pour introduire cette journée consacrée au livre numérique, Antoine Gallimard, président du SNE, a rappelé dans son allocution la primauté de la lecture et sa profonde conviction qu’ « une fois le livre ouvert, le support se dissout ».

Antoine Gallimard a également insisté sur ce qui doit rester la grande préoccupation des éditeurs : proposer une offre large et diversifiée sur les supports et les formats les plus pertinents. Selon lui, les éditeurs, menacés par une absence de régulation qui tue la concurrence, ne doivent pas se contenter d’assister au film qui se joue devant leurs yeux, mais plutôt se faire acteurs.

Le discours d’Antoine Gallimard peut être consulté ici.

Le baromètre SOFIA/SNE/SGDL
La SOFIA, le SNE et la SGDL se sont associés pour réaliser un baromètre semestriel sur les usages du livre numérique. Celui-ci a pour mission d’observer, deux fois par an, les mutations affectant les usages du livre imprimé et l’émergence du livre numérique.

Que peut-on retenir de cette étude ? Tout d’abord que les lecteurs numériques et traditionnels sont les mêmes. Pour l’instant, le support est moins important que l’on pourrait le penser.

Qui sont ces lecteurs numériques?

Une première tendance se dégage : les lecteurs numériques sont en majorité des hommes, jeunes et de catégorie socioprofessionnelle élevée.

La lecture du livre numérique au sein de la population française en chiffres :

  • 2% de la population française a lu un livre numérique en totalité, 3% partiellement
  • 90 % de la population n’envisage pas de lire un livre numérique
  • La lecture du livre imprimé est fréquente chez les lecteurs de livres numériques. Il ressort de cette enquête que les lecteurs de livres numériques sont avant tout des lecteurs fréquents, quel que soit le support.

Les principaux lieux et modes d’acquisition des livres numériques

Par ordre décroissant :

1)       Sites d’opérateurs internet (Amazon, Apple store, Google)
2)       Librairies Grande surfaces spécialisées
3)       Librairies spécialisées en ligne

Comparatif des équipements numériques

L’équipement apparait comme un facteur clé dans la consommation des livres numériques. Actuellement, on remarque un sous-équipement des non-lecteurs et un équipement moyen des lecteurs potentiels. Tout porte à croire que l’impact du taux d’équipement tendra à faire augmenter le nombre de lecteurs numériques.

Répartition des supports de lecture (plusieurs réponses possibles) :

  • liseuses 92%
  • tablettes 79%
  • ordinateurs portables 56% (puis ordinateurs fixes, Smartphones, MP3,…)

Attitudes, comportements et préférences des lecteurs de livres numériques

42% des acheteurs se procurent gratuitement leurs livres numériques tandis que 58% les achètent. Les modes d’acquisition des livres numériques sont très variés: 67 % des achats se font via le paiement à l’acte, 20 % via le prêt numérique, 6 % via l’abonnement, 4 % via la location. Notons également que les formats vendus sont le PDF en large majorité, suivent ensuite l’ePub, le mobi, le jpeg et autres.

Critère de choix entre livre imprimé et livre numérique

Selon les personnes sondées, les livres numériques sont appréciés pour leur facilité de stockage, facilité de rangement, facilité de transport et de mobilité. A contrario, le livre papier propose davantage de choix, un confort de lecture, une qualité indéniable et procure un plus grand plaisir de lecture.

L’étude complète est disponible ici.

Table ronde: réflexion autour de la lecture numérique
On peut aujourd’hui dire que la lecture numérique concerne les gros lecteurs. Cette affirmation atteste que la lecture numérique a atteint un seuil de qualité minimum pour éveiller l’intérêt de ceux-ci.

Plus largement, la lecture numérique est associée à une surcharge cognitive qui engendre une difficulté de lisibilité. Les éditions enrichies d’hypertextes se développent sous nos yeux et engendrent des rivalités pour les éditeurs classiques. Désormais, le lecteur numérique, lorsqu’il a besoin de filtres, de définitions, peut faire appel à un moteur de recommandation. Dans ce cas précis, l’hypertextualité peut se révéler une distraction plus qu’un enrichissement de la lecture.

Parmi les autres réflexions autour de la lecture numérique, notons également un sentiment positif provoqué par les nouveaux supports de lecture tels que les smartphones qui offrent des chances nouvelles à saisir pour des genres littéraires mis à mal.

Table ronde: les réseaux sociaux influencent-ils nos modes de lecture?
Cette table ronde rassemblait Pierre Fremaux, cofondateur de Babelio.com, Marc Jahjah, doctorant Hehess, auteur du blog SoBookOnline.com et David Pavie, DG, MyBooks. À l’heure du web 2.0, Internet a mué d’une technocratie vers une démocratie et entrainé une multiplication des voix et des prescripteurs. Les réseaux sociaux, qu’ils soient généraux (Facebook, pour le relationnel, Twitter, pour l’informatif par exemple) ou ciblés (Babelio, MyBooks…), permettent à chacun de s’exprimer. La première vocation de rassembler des lecteurs, le partage de livres et d’échanger autour de ses lectures et de ses pratiques de lecture. Cela témoigne non seulement d’une évolution des modes de lecture, mais également d’écriture.

Présentation GfK: estimation et projection du livre numérique
Pour plus d’informations sur la présentation de cette étude, nous vous renvoyons vers l’article d’Actualitté : Estimations et projections sur le marché du livre numérique en France.

— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional