Multivers, une maison d’édition 100% numérique pour les rééditions de livres

Multivers est une nouvelle maison d’édition intégralement numérique, tout juste officialisée ce 1er novembre. Avec pour particularité de se spécialiser dans les rééditions numériques, cette association s’adresse d’abord aux auteurs ayant déjà publié au format papier. Rencontre avec David Queffélec, l’un des initiateurs du mouvement, qui nous parle de ce projet.

L’envie de créer une maison d’édition remonte bien à deux ans. Entretemps, le projet Relire a été présenté et a accéléré notre réflexion. Avec Jean-Claude Dunyach
et Ayerdhal, deux autres membres-fondateurs, nous nous sommes rendu compte à quel point les auteurs étaient mal préparés au numérique.

Pourquoi avoir choisi la forme d’une association pour votre structure ?

Notre objectif premier n’est pas pécuniaire, nous souhaitons avant tout publier des titres au format numérique et offrir une alternative au projet Relire. Le statut d’association est justifié aussi parce que nous sommes tous bénévoles, nous n’avons pas dû constituer un apport. Nous programmons de réinvestir nos bénéfices dans la structure pour engager un temps plein par la suite.

De la même manière, comme nous sommes dépendants du temps libre de nos membres, nous privilégierons dans un premier temps la réédition de textes au format numérique. Lorsque nous aurons plus de ressources, à moyen terme, nous pourrons envisager de publier des textes inédits.

Comment s’est constituée votre équipe ?

Il s’agit d’abord de copains qui avaient envie de travailler ensemble. Chacun d’entre nous a ensuite proposé de nouveaux membres pour de nouveaux postes. Aujourd’hui, pour n’en citer que quelques-uns, Emmanuel Gob s’occupe de la fabrication, Jean-Claude Dunyach et Ayerdhal prennent en charge les relations avec les auteurs tandis qu’Alexandre Girardot assume des questions liées au site web ou à la charte graphique.

Pour l’instant, nous avons rassemblé autour de ce projet des auteurs issus de nos carnets d’adresses. Vingt-quatre d’entre eux nous ont déjà donné une réponse positive et une autre vingtaine nous ont également démontré leur enthousiasme.

En quoi répondez-vous mieux aux besoins des auteurs qu’un service d’autopublication ?

Nous apportons à nos auteurs toute notre connaissance technique, notre savoir-faire éditorial et une visibilité étendue. Les livres numériques édités par Multivers seront conformes aux dernières normes en vigueur et distribués sur un large réseau de librairies, y compris de revendeurs indépendants – via normalement le réseau ePagine. Nous œuvrons aussi à la diffusion des titres via les réseaux sociaux, les plateformes de blogs et l’envoi de services de presse comme le ferait un éditeur indépendant.

Peux-tu nous parler de ce que vous prônez comme la vente de livre numérique équitable ?

Nous souhaiterions en effet mettre en vente nos livres uniquement sur le réseau d’ePagine et notre site sans passer par Amazon, Apple ou encore Google. On sait que c’est un grand pari, mais nous voulons tester la viabilité économique de notre formule pendant six mois. On fera le point en juillet 2014. Nous souhaiterions en tous cas répartir la participation des libraires, des éditeurs et des auteurs équitablement. On vise une rémunération des auteurs à hauteur des 30% comme le fait Onlit.

Vu que Onlit est financé majoritairement par des subsides, entendez-vous suivre la même voie ?

On n’est pas fermé à des demandes de subsides, mais nous les envisageons beaucoup plus pour l’innovation et la recherche et développement. J’ai envie de faire de Multivers un terrain de jeux aussi bien au niveau du business model qu’au niveau technique. C’est pour cela que nous ne parlons pas de la chaine du livre, mais bien d’un écosystème dans lequel nous voulons nous intégrer. Nous aimerions offrir par exemple des solutions à nos auteurs pour dédicacer leurs livres ou automatiser davantage la fabrication des livres. On va s’amuser, tenter des choses, voir si elles peuvent servir à d’autres que nous. Ça fait partie du programme !

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional