Harlequin et le numérique, une grande histoire d’amour

Les éditions Harlequin, qui fêtent leurs 36 ans cette année en France (et 61 ans pour la branche canadienne), surfent avec beaucoup de succès sur la vague des ebooks et du numérique. Plus d’un million d’ebooks vendus en 2013 et 14% du CA global de l’éditeur, ce sont sans conteste des chiffres qui font rêver (peut-être pas autant que les romances que leurs livres racontent) mais qui ne peuvent que rendre jaloux tous les éditeurs pour lesquels le numérique reste encore un mystère à élucider (oserait-on la comparaison avec les mystérieuses héroïnes des séries Azur ?).

Rencontre de deux âmes sœurs

Le succès des ebooks aux éditions Harlequin est dû à l’alchimie d’une rencontre. Rencontre entre un public constitué de lectrices à l’appétit de lecture quasi insatiable et une maison d’édition soucieuse de satisfaire pleinement et rapidement toutes les envies de ses lectrices. Et même si la vente en ligne et instantée d’ebooks constitue à elle seule une solution pour ces fans de séries-fleuves, Harlequin déborde d’inventivité pour satisfaire les envies de ces dévoreuses de romances :

  • application gratuite pour smartphones et tablettes permettant la lecture mais également la vente/téléchargement des ebooks (disponible dans l’Appstore et application mobile Harlequin pour Android);
  • prix très accessibles et inférieurs à ceux des livres papiers, vente par série et nombreuses actions de promotions ;
  • un travail constant avec les libraires en ligne afin d’aider les lectrices à trouver facilement ce qui leur convient ;
  • romans gratuits, premier chapitre en libre accès puis publication des chapitres suivants 2 fois par semaine ;
  • romans en vente sur toutes les plateformes traditionnelles mais également suivant leurs propres canaux ;
  • et enfin, un label Harlequin-HQN, branche exclusivement numérique de la maison d’édition mère.

(<– Pour en finir avec ça)

Harlequin-HQN

Harlequin-HQN est présentée comme une marque éditoriale 100% numérique et consacrée aux auteurs de langue française. Par cette appellation, on constate non seulement que la maison d’édition veut faire un pas vers les auteurs de langue française mais qu’en plus, elle n’hésite pas à s’ouvrir à d’autres genres littéraires (fantastique, paranormal, jeunes adultes, chick-lit, supsense, thriller,…). Pendant de nombreuses années, les Editions Harlequin proposaient à des auteurs différents carcans pour les aider à rédiger des romans sentimentaux qui pouvaient être publiés par la maison d’édition. Néanmoins, pour les auteurs francophones, il était impossible de publier quoi que ce soit. Depuis un an, Harlequin-HQN se veut non seulement proposer des auteurs francophones mais également une offre exclusivement numérique « Proposer une marque exclusivement numérique entraîne de nombreuses modifications pour l’éditeur que nous sommes. Nous ne devons plus penser comme un éditeur papier mais comme un éditeur numérique. C’est presque un autre métier. C’est pour cette raison que nous avons insisté sur le fait que Harlequin-HQN était une marque et non une collection. » nous confie Antoine Duquesne, Directeur Marketing & Numérique de Harlequin France.

Les lectrices des éditions Harlequin, pros du numérique ?

« Lorsque nous avons commencé à proposer des ebooks fin 2008, nous nous étions posé la question de savoir comment les lectrices allaient passer au numérique. Nous pensions qu’il allait peut-être falloir les aiguiller, leur montrer comment télécharger un ebook, quel type de tablette/liseuse utiliser… Finalement et parce qu’on trouvait que c’était quelque chose d’assez compliqué à mettre en place, nous avons laissé les choses se dérouler naturellement et on en est arrivé à la conclusion que les lectrices se débrouillaient bien sans qu’on leur explique quoi que ce soit. » nous raconte Antoine Duquesne.

Les éditions Harlequin sont partout

Ce qui fait également la force de l’offre numérique des éditions Harlequin, c’est qu’on peut les trouver sur les toutes les librairies en ligne. Et c’est également le travail de collaboration avec les librairies qu’Antoine Duquesne, Directeur Marketing & Numérique, met en avant « Notre offre est tellement vaste qu’il faut guider les lectrices au maximum. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en étroite collaboration avec les librairies en ligne. Nous voulons être attentifs aux produits qu’elles proposent : sont-elles spécialisées en offre pour mobiles et tablettes, offres pour liseuses ? Comment les séries, romans sont-ils référencés ? etc. Chaque librairie a un système différent auquel il faut s’adapter. »

Quant à la question de la discrétion qu’offre une liseuse ou une tablette à la lectrice d’œuvres sentimentales, Antoine Duquesne pense que cela ne favoriserait la vente d’ebooks que dans le cas des romans plus coquins: « Cela fait maintenant 61 ans que les éditions Harlequin vendent des romans dont les couvertures sont plus ou moins sulfureuses et nous n’avons jamais senti le besoin de les modifier. Je pense que la discrétion qu’offre la tablette ou la liseuse est un avantage pour les lectures plus osées mais je ne pense pas que ce soit uniquement cette raison qui entraîne un tel engouement pour le numérique. Je pense tout simplement que l’offre de romans érotiques dans les librairies traditionnelles est (NLDR: ou peut-être « était » avant 50 Shades of Grey ?) très restreinte tandis que sur les libraires en ligne, il est possible de trouver tout ou presque en seulement quelques clics. Pour ce type de littérature addictive, c’est un réel avantage. »

Vincianne D’Anna

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