Les éditions Blabla adaptent le roman photo en numérique !

Infographiste de formation, Nicolas Sarrade a créé en 2012 les Editions Blabla, une maison entièrement numérique dédiée au roman-photo, pour les amoureux de textes et images. Quatre titres sont d’ores et déjà disponibles à la vente en différents formats. « L’ère du photo-roman numérique est arrivée » clame haut et fort le fondateur des Editions Blabla, qui a accepté d’évoquer avec nous les possibilités et les contraintes du genre.

Nicolas Sarrade : Le numérique m’a permis de créer ma propre structure car les barrières à l’entrée sont relativement faibles en comparaison avec l’édition traditionnelle. Je n’ai pas de stocks à gérer par exemple. Le mode de diffusion est très simple, sans limites et non régi par les frontières physiques. Cette facilité de distribution ainsi que les faibles coûts de production m’ont permis de me lancer dans l’aventure et de prendre part à cette activité culturelle d’un nouveau genre.

Passionné par le travail d’écriture, son rapport à l’iconographie et la typographie, j’ai également choisi le format numérique car j’avais l’impression que le support papier avait déjà exploré tous les rapports entre le texte et la page tandis que le numérique décuplait toutes les possibilités, notamment avec le livre enrichi .

Pourquoi avoir choisi de privilégier le photo-roman ?

Ma prétention affichée est de réinventer le roman-photo, je parle d’ailleurs plutôt de photo-roman. Je ne cherche pas à reproduire les mêmes rapports entre le texte et l’image qu’au format papier, j’évite donc le « vignetage » comme peut le faire la bande-dessinée ou les procédés utilisés dans les livres illustrés. J’envisage au contraire l’écran comme unité de travail et comme base à la création. Je ne privilégie pas de forme particulière, pour moi tous les rapports entre le texte et la photo sont bons à explorer. Néanmoins, je me limite à une à deux photos par page pour garantir un confort de lecture.

Les livres que je publie sont des projets menés à quatre mains, la rencontre entre un photographe et un auteur qui fonctionnent en binôme. Le texte et la photo sont deux façons de raconter une histoire, peu importe la relation que peuvent entretenir ces deux éléments.

Le support a-t-il un impact sur la création ?

Lorsque je conçois un livre numérique, je me mets à la place de mon lecteur qui lit sur tablette ou un smartphone. Comme l’écran peut rapidement fatiguer les yeux, je ne veux pas que mes livres excèdent deux heures de lecture si une personne souhaite lire l’ouvrage d’une traite. Cela correspond plus ou moins à une séance de cinéma. J’ai donc fixé mes prix sur cette référence, mes ouvrages ne dépassent donc jamais les 10 euros, le prix d’une place de cinéma.

Pour quel format ebook avez-vous opté ?

J’ai commencé à utiliser les outils d’iBooks pour la publication de mes titres et j’ai choisi de publier mes ouvrages au format fixed layout et KF8 – l’équivalent proposé par Amazon. Ces formats créés pour les tablettes me garantissent un respect de la mise en page telle que je l’ai voulue. Les éléments sont en effet figés et ne se réorganisent pas au gré des paramètres comme le format epub classique.

Ce faisant, je suis complètement dépendant de formats propriétaires (en l’occurrence ceux d’Apple et Amazon). Pour compenser cette accessibilité limitée, je distribue également mes ouvrages au format PDF via Numilog. L’interopérabilité est un véritable cheval de bataille pour les éditeurs, j’attends impatiemment l’avènement d’un standard epub 3 accepté par tous les acteurs pour pouvoir introduire du son et des vidéos dans mes productions.

Vous êtes auteur ou photographe et avez envie de tester cette nouvelle forme de média ? N’hésitez pas à contacter les éditions Blabla pour discuter de votre projet.

— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional