Plus de monde, mais moins d’ebooks à Livre Paris 2018

L’un des plus grands événements littéraires de la francophonie a fermé ses portes, et il est temps de faire le bilan de ces quatre journées. Plusieurs tendances se sont dégagées, avec notamment l’affluence de jeunes publics, la représentation accrue des livres audio et le nombre important d’auteurs indépendants présents. Retour sur Livre Paris 2018.

Le premier constat concerne la fréquentation en hausse qu’a connue cette édition. Comme le rapportent nos confrères d’Actualitté, les organisateurs ont ainsi annoncé : « [l]’affluence a été au rendez-vous avec une augmentation du nombre de visiteurs de 7 % par rapport à 2017, et une présence remarquée du jeune public ».

Un rajeunissement de la population

3 Scene Young Adult

La scène Young Adult, qui était l’une des nouveautés de cette édition, a rencontré un franc succès, comme en témoigne l’évident rajeunissement de la population observé tout au long de l’événement. Toujours selon Actualitté, le commissaire général du salon Sébastien Fresneau s’est félicité de cette évolution : « [l]e succès du Young Adult, nous l’espérions, sans savoir comment toucher spécifiquement ce public. »

D’un point de vue économique, deux tendances sont notables cette année. D’abord, les maisons d’édition indépendantes, qui étaient rassemblées dans l’espace des régions, ont vu baisser leur chiffre d’affaires. À l’inverse, plusieurs éditeurs, tel le groupe Bragelonne, ont confirmé une progression importante des ventes par rapport à l’année précédente.

Des espaces plus interactifs

Autre observation, les exposants semblent avoir tenté d’attirer l’attention des visiteurs en renforçant l’interactivité et l’attractivité de leurs espaces. L’innovation était ainsi au rendez-vous, avec notamment le projet Walden, ou encore l’entretien live en duplex avec Alan Moore, le célèbre romancier et scénariste de BD britannique.

À propos d’innovation, certains visiteurs ont cependant pu regretter le peu d’espace consacré à l’ebook cette année. Si de nombreux événements étaient dédiés au numérique, il faut dire que le secteur était tout de même loin d’occuper une place prépondérante au salon. Certains stands, comme Amazon, ont toutefois fait honneur au livre numérique, et notamment à l’audiobook.

Le livre audio bien présent

(c) Arnaud Chapuis.

C’est ainsi à Audible, filiale de la firme du géant du commerce électronique, que l’on doit la principale attraction dédiée à ce format. Un studio d’enregistrement avait en effet été délocalisé directement sur le stand d’Amazon, pour permettre aux visiteurs de découvrir les coulisses de la production d’audiobooks ou de podcasts et d’échanger avec les professionnels du secteur.

Notons également la présence du stand collectif livre audio ou encore le lancement officiel durant le salon du Prix du Public de l’audiobook, en partenariat avec l’Institut Français. La Plume de Paon et le Centre de Créations pour l’Enfance ont par ailleurs créé un espace spécialement consacré à ce format : la Bulle de Lectures. Confortablement installés, les visiteurs ont pu y écouter douze extraits de texte.

Les auteurs autoédités présents en nombre

Autre tendance observée lors du salon : les auteurs autoédités étaient nombreux à avoir loué leur propre stand. Si certains d’entre eux sont traditionnellement invités par les plateformes auxquelles ils ont recours, beaucoup d’écrivains ont décidé cette année de promouvoir leur livre et d’échanger avec les lecteurs sans passer par l’intermédiaire des acteurs de l’autoédition qui publient leurs livres aux formats numérique et/ou papier. Une quinzaine de stands étaient ainsi occupés par des auteurs indépendants, ouvrant la voie à une nouvelle approche. Les écrivains assurent en effet la promotion de leurs ouvrages et parviennent parfois à séduire de nouveaux lecteurs en se créant un réseau indépendant des plateformes qui vendent leurs livres.

Livre Paris a donc rencontré cette année encore le succès, surtout auprès des plus jeunes, mais les amateurs de lecture numérique sont sans doute restés sur leur faim.

Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter et Facebook.

— Raphaël Dahl

Share Button