Les APREM : une expérimentation théâtrale autour du numérique

Depuis maintenant six ans, les APREM, acronyme des Ateliers, Partages, Rencontres des Écritures en Mutation, réunissent en Belgique des artistes et des chercheurs de divers domaines pour proposer une réflexion sur les rapports entre numérique et arts du spectacle. Organisées chaque année sous l’égide de la Fabrique de Théâtre, ces rencontres prennent des formes variées qui font la part belle à l’expérimentation et au partage autour du numérique.

Une institution culturelle incontournableaprem_la fabrique batiment

Installée dans une ancienne école de cordonnerie près de Mons, la Fabrique de Théâtre a su revaloriser ce lieu pour en faire une institution culturelle incontournable de la province de Hainaut. Le bâtiment abrite aujourd’hui de nombreux espaces. Outre la salle de spectacle, on y retrouve en effet une bibliothèque des arts de la scène, des résidences d’artistes ainsi que d’autres lieux dédiés à des ateliers divers : théâtre, théâtre-cinéma, art-thérapie, ateliers d’écriture, etc. En partenariat avec 23 centres culturels hennuyers, de nombreux spectacles sont en outre diffusés dans toute la province de Hainaut.

L’expérimentation théâtrale

Au total, la Fabrique de THéâtre soutient donc un grand nombre de projets, tous destinés à l’expérimentation théâtrale autour de la conservation de la mémoire et du renouvellement du patrimoine. C’est dans ce cadre que sont nés les APREM en 2012, sous l’impulsion de Franck Bauchard (à l’origine des Sondes de la Chartreuse, un dispositif similaire en France), de Jean-Claude Dargeant et de Valérie Cordy, directrice de la Fabrique de Théâtre depuis l’année 2013.

Le numérique lié aux arts de la scène

Derrière cet acronyme original, plusieurs mots définissent l’essence du projet : Ateliers, Partages, Rencontres des Écritures en Mutation. Concrètement, les APREM sont un dispositif expérimental qui vise à réunir des artistes numériques, de la scène, des chercheurs et des scientifiques. Leur but : proposer une réflexion sur le rapport entre numérique et arts du spectacle, en insistant sur les éléments suivants.

D’abord, les pratiques artistiques d’aujourd’hui sortent des cadres prévus par les disciplines. Les APREM s’attachent ainsi à montrer qu’arts de la scène, arts numériques et arts plastiques peuvent s’imbriquer pour s’enrichir. Ensuite, le projet plaide pour une cohabitation harmonieuse entre les mondes scientifiques et académiques et les pratiques artistiques. Les APREM ambitionnent enfin de révéler l’interchangeabilité des rôles de public, d’artistes et d’intervenants, tout en insistant sur la nécessité d’expérimenter et même d’improviser.

aprem_theatre anthropocene

Divers sujets déjà évoqués

Au cours des six années précédentes, les APREM ont ainsi eu l’opportunité de s’intéresser à des sujets variés, tels les big data, l’écologie de l’Internet ou encore les résistances numériques. L’édition 2017, qui s’est déroulée mi-novembre, abordait un thème particulièrement intéressant : le théâtre de l’Anthropocène (c’est par ce terme scientifique qu’est désignée l’époque géologique actuelle, caractérisée par l’impact significatif de l’homme sur l’écosystème terrestre). Une vingtaine d’artistes venus de toute l’Europe ont ainsi présenté diverses expérimentations destinées à mettre en évidence les transformations de la pratique théâtrale induites par la géographie et le climat. Ce fut également l’occasion d’interroger les potentielles mutations d’un théâtre qui ferait coexister l’humain et la machine sur scène.

Si le thème de l’édition 2018 des APREM n’a pas encore été dévoilé, le sujet promet cette année encore d’être intéressant. En attendant plus d’informations, on sait déjà que l’événement se déroulera, comme chaque année, pendant quelques jours aux alentours du mois d’octobre ou novembre. Pour plus de détails pratiques, n’hésitez pas à vous rendre sur la page dédiée aux inscriptions.

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— Raphaël Dahl

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