Rocambole, l’application des romans-feuilletons

Consommer les livres comme des séries et attendre avec impatience le prochain épisode, c’est désormais possible. Souvent comparée à Netflix, Rocambole est une nouvelle application française qui propose de lire de courts épisodes d’un ouvrage en cinq minutes. Le lecteur peut ainsi poursuivre sa lecture étape par étape, comme avec des romans-feuilletons. Cette application sera disponible fin septembre.

Freemium et Premium

L’objectif ? Un format qui prend en compte les nouvelles habitudes numériques des consommateurs. Comme c’est expliqué dans cette vidéo, Rocambole se réapproprie le concept du feuilleton littéraire pour permettre aux lecteurs abonnés de lire sur leur mobile ou leur tablette où qu’ils soient. L’application sera disponible d’ici la fin du mois, de quoi remplir votre rentrée littéraire d’une nouveauté supplémentaire.

Rocambole adopte le modèle du Freemium pour la lecture du premier épisode de chaque série littéraire, qui se fait gratuitement et sans publicité. L’abonnement Premium permet de découvrir les épisodes suivants en accès illimité pour le montant de 4,99 euros par mois. Historique, thriller, SF, fantasy, fantastique, romance, polar… Il y en a pour tous les goûts. Une fois l’application téléchargée, l’utilisateur peut aussi lire ses feuilletons sans wifi ni 4G grâce au mode hors-ligne. Treize séries sont d’ores et déjà disponibles.

Rocambole se veut interactive : les lecteurs pourront laisser des commentaires sur les épisodes, les liker et interagir avec leurs auteurs. Patience au programme : les épisodes ne sortiront pas tous en même temps.

Dans les coulisses de la création

Deux anciens étudiants lancent le projet en 2018 : Camille Pichon, détentrice du Master d’édition numérique de l’Enssib (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques), et François Delporte, diplômé de l’école de commerce de Lyon. Boris Duda, spécialisé en marketing, rejoint rapidement l’équipe, suivi de Quentin Rouhault, le développeur. Camille Pichon présente l’historique du projet dans un article du site Actualitté. Le nom « Rocambole » vient du nom du personnage du roman-feuilleton Les Drames de Paris de Pierre Ponson du Terrail, à l’origine de l’adjectif « rocambolesque ».

La start-up française bénéficie du soutien de l’incubateur du ministère de la Culture. Soutenue par le Réseau Entreprendre, Initiative France, French Tech et la ville de Paris, Rocambole monte un financement participatif en octobre 2018. Un apport de la Banque Publique d’Investissement leur permet également de prendre le relais financièrement et de développer plus largement leur catalogue.

Après avoir obtenu 10 000 euros, l’équipe lance la version alpha et prépare la mise au point de l’application, actuellement en attente de validation chez Apple. La rencontre avec Julien Simon, cofondateur du Studio Walrus, leur a permis d’améliorer cette version alpha.

À côté des titres déjà disponibles, la société dispose actuellement de 46 romans sérialisés dans ses stocks et recrute encore de nouveaux auteurs.

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Les plumes de Rocambole

Rocambole s’ouvre aux nouveaux talents. Leur fonctionnement est semblable à celui d’une maison d’édition traditionnelle : les auteurs publiés sur l’application bénéficient d’un contrat à compte d’éditeur.

« Nous verserons un à-valoir à la mesure de nos possibilités de départ, à déterminer (entre 100 et 200 euros), pour la publication du premier épisode d’une série », explique Julien Simon, le responsable éditorial. « Sur la question des droits d’auteur pour les épisodes suivants : nous fixerons dans un premier temps le pourcentage à 10 %, calculé sur le ratio somme des abonnements et du nombre de consultations de l’œuvre. Un pourcentage que nous espérons pouvoir augmenter dans les prochains mois, mais nous avons d’abord besoin de visibilité financière et de nous confronter à la réalité économique de notre modèle. »

La rémunération est donc proportionnelle au nombre de lectures et de téléchargements et le contrat signé prévoit des renégociations rapides ainsi que deux ans d’exclusivité numérique. Les auteurs restent donc libres de chercher un éditeur papier. Ces contrats sont ensuite reconductibles d’année en année avec accord des parties.

Les auteurs les plus lus et appréciés des lecteurs recevront un bonus tous les trimestres. Les candidats doivent proposer des séries de 10 à 15 épisodes, composés chacun de 8 000 à 15 000 signes espaces comprises.

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En accompagnement

« Notre autre casquette — celle qu’on mettra un peu plus tard — consiste aussi à proposer un accompagnement, à la manière d’agents littéraires », précise Camille Pichon. Rocambole devrait donc à l’avenir mettre en relation les écrivains avec des producteurs ou des éditeurs. N’hésitez pas à visionner cette FAQ en vidéo pour plus d’informations destinées aux auteurs.

Rocambole envisage également la production d’études sur les comportements de lecture, en partageant ses propres enquêtes. L’innovation reste donc à l’ordre du jour et la société collabore notamment avec un designer, un anthropologue et un spécialiste du marketing pour repenser toujours un peu plus le processus de lecture.

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— Cynthia Prévot

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