Numérique et imprimé : de mêmes résultats pour l’apprentissage ?

L’incidence du support sur la qualité de l’apprentissage reste un point de recherche important en matière d’enseignement. Alors, conserver un support imprimé ou se convertir entièrement au numérique ? L’Union internationale des éditeurs propose un document faisant l’état des lieux des observations en la matière.

Réunissant plusieurs chercheurs ayant déjà travaillé sur des sujets relatifs à l’apprentissage et à l’influence des formats sur ce dernier, l’Union internationale des éditeurs s’est interrogée sur la manière de combiner au mieux le numérique et l’imprimé.

Quels effets ont les écrans sur la concentration des plus jeunes ? Retient-on plus d’éléments lorsqu’on lit sur un support imprimé ?

Le numérique vers les travaux pratiques

Les chercheurs Miha Kovač et Adriaan van der Weel sont formels : lorsque les textes présentés sont longs et complexes, les lecteurs retiennent un plus grand nombre d’éléments avec un support imprimé. Les nouvelles technologies ne sont pas synonymes de progrès dans tous les domaines, soulignent les auteurs de l’article Les défis de la lecture du futur.

À leur sens, les outils numériques devraient principalement être dirigés vers les travaux pratiques, en groupe, ou encore les exercices, tandis que les éléments à mémoriser, eux, s’appuieraient sur des supports imprimés, tangibles.

Theresa Schilhab, Gitte Balling et Anežka Kuzmičová rappellent à ce titre que l’aspect physique du support imprimé joue un rôle non négligeable dans la mémorisation par l’intermédiaire d’« ancres matérielles », plus difficile à percevoir sur un support numérique.

Mêler pour susciter l’attrait

Selon la plupart des conclusions de chercheurs, le numérique ne doit pas, pour autant, être totalement exclu des salles de classe. Les livres pour enfants peuvent ainsi mêler imprimé et numérique, pour le meilleur, et susciter un désir de lecture chez des jeunes qui n’ont pas spécialement d’attrait pour l’activité, indique Trude Hoel.

Éditeurs, professeurs, bibliothécaires et spécialistes doivent travailler ensemble pour parvenir au meilleur résultat, aussi bien sur un plan pédagogique qu’esthétique, visuel et ergonomique, ajoute Natalia Kucirkova.

Autant d’usages que d’individus

Hildegunn Støle, dans sa contribution, se dresse contre l’idée d’un profil de digital native unique et immuable : il existe autant d’usages des technologies que d’individus, y compris au sein des jeunes générations. Si elle rappelle la multitude d’usages que font les élèves de leur smartphone, elle recommande toutefois un accent mis sur le livre imprimé lors des premières années d’apprentissage de la lecture : « Les lecteurs de livres font de meilleurs lecteurs d’écrans », souligne-t-elle.

Potentialités de l’intelligence artificielle

Michael van Wetering s’intéresse pour sa part aux potentialités de l’intelligence artificielle dans les domaines de l’éducation et de l’apprentissage. Selon lui, cet outil pourrait permettre aux professeurs de mieux cibler leurs efforts : « Les applications utilisant l’intelligence artificielle sont en mesure de suivre toujours plus précisément le processus d’apprentissage d’un élève et, sur la base d’analyses et de prédictions, de donner un retour et des ajustements ciblés sur cet itinéraire », affirme-t-il. Ce qui permet, selon lui, d’améliorer la relation pédagogique entre le professeur et son élève.

Des supports tout à fait complémentaires, donc, même si le processus de mémorisation s’accorde mieux avec un support imprimé.

L’intégralité du dossier de l’UIE est accessible à cette adresse.

Source : https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/numerique-imprime-de-memes-resultats-pour-l-apprentissage/103420

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— Cynthia Prévot

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