La hausse de l’un, la chute de l’autre… 2 phénomènes pas forcément liés

« L’association des éditeurs américains (AAP) fait mensuellement état du niveau des ventes du secteur du livre de l’autre côté de l’Atlantique. Et le constat est souvent le même depuis quelques mois : les ventes papiers s’effritent alors que les ventes de livres numériques grimpent. Tant et si bien que par association d’idée, tout le monde à tendance à penser que c’est lié. Le livre papier s’effondre, grignoté par le livre numérique…

Mais en regardant les courbes avec un peu de recul, on peut se poser la question de la corrélation, car elle semble loin d’être évidente.

Les ventes américaines selon l'association des éditeurs américains

Pour les gens de Yudu (un système de publication électronique sur le modèle deScribd), qui ont publié ce graphique provenant de l’AAP dans une petite brochure dressant le panégyrique de la croissance des livres électroniques, il y a une corrélation entre les ventes papier et les ventes de livre électronique. On se demande où ils la voient ? Sur ce graphique, on voit bien que les trois courbes (celle de vente des livres électroniques, celle de vente des livres reliés (hardcover, c’est-à-dire avec une couverture rigide) et celle de vente des livres brochés (paperback, qu’on assimile à nos livres de poches) semblent avoir plutôt des fonctionnement assez indépendants les unes des autres. La croissance du livre électronique est assez régulière et plutôt faible, avec de très très modestes pics aux Fêtes de fin d’années. La courbe des ventes du livre de poche est assez plane dans la durée, mais heurtée. La courbe des ventes des livres reliés semble plutôt suivre de fortes irrégularités avec un cycle de croissance lié à l’été et une chute des vente ensuite, et connaît un effondrement sur les derniers mois.

Lier la chute des ventes du papier à la hausse des ventes du numérique me semble un raccourci plutôt rapide. Pour l’instant, la chute brutale des ventes de livres papier est plus liée à la fermeture des librairies Borders (des librairies qui vendaient beaucoup de livres reliés notamment) qu’à la concurrence du numérique. »

Source: Le blog d’Hubert Guillaud, la Feuille.

— Vincianne D'Anna

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