Après le prix unique, le « lieu unique »?

Il y a 30 ans, Jérôme Lindon s’est battu pour le prix unique. Aujourd’hui, je pense qu’il faut se battre pour le lieu unique. Le lieu unique, c’est la librairie, c’est pas la vente en ligne. La vente en ligne, moi je crois que c’est ça qui peu à peu va détourner le vrai lecteur de son libraire et donc de la littérature.

Telle est la proposition plutôt polémique avancée récemment sur les ondes d’Europe 1 par Jean-Marc Roberts, directeur des éditions Stock.  Il a par la suite nuancé son propos en affirmant ne vouloir s’opposer ni aux grandes surfaces ni à la vente en ligne mais souhaiter rappeler le rôle essentiel de la librairie de proximité.

Un lieu unique,  a précisé Jean-Marc Roberts, c’est un lieu singulier. La librairie est le seul lieu où l’on vous accueille, où l’on vous conseille, où l’on trouve un choix de littérature sur les tables, qui peut plaire ou déplaire, mais qui est un choix de libraire. Il est bien évident que le lecteur en zone rurale, où la première librairie est à 200 km, va commander sur Internet. Mais si les citadins des grandes, moyennes ou petites villes, où beaucoup de bons libraires vivent encore, préfèrent commander sur Amazon, moi ça me révulse.

Alors, combat d’arrière-garde ou position de principe? On attend avec d’autant plus d’impatience les propositions de vente en ligne émanant de libraires indépendants!

Le défi n’est-il pas aujourd’hui de transposer sur la toile la mission d’accueil, de conseil, de sélection revendiquée à juste titre par Jean-Marc Roberts comme étant l’apanage du « vrai libraire »?

source: Livres Hebdo

— Clotilde Guislain

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