Nouvelles technologies : nouveaux mots, nouveaux maux ?

Michel Serres déclarait dans une interview menée par Pascale Nivelle dans Libération « Au siècle précédent, la différence entre deux éditions du Dictionnaire de l’Académie française (où, depuis Richelieu, on publie à peu près tous les quarante ans une nouvelle édition) s’établissait à 4 000 ou 5 000 mots. Entre la plus récente et la prochaine, elle sera d’environ 30 000 mots. A ce rythme, nos successeurs seront très vite aussi loin de nous que nous le sommes du vieux français ! »

A ce propos l’article « Manga Numérique : esquisse d’une offre idéale en France » paru sur ActuaLitté.com, attire notre attention sur deux nouveaux concepts, deux nouveaux mots issus de l’univers de la BD :

  • le manfra (ou franga), terme utilisé pour désigner des BD réalisées par des auteurs francophones qui travaillent dans un format, un style de dessin et un genre de narration inspirés du manga,
  • le scantrad ou mangascan ou encore scanlation terme utilisé pour désigner un manga numérisé (scanné) et traduit par des fans (depuis le japonais ou le coréen, le plus souvent vers l’anglais, le français, l’espagnol, l’allemand ou l’arabe) ;
  • les fichiers résultant de ce double travail sont généralement distribués gratuitement, en téléchargement illégal, sur Internet en peer-to-peer ou par IRC (Internet Relay Chat, en français « discussion relayée par Internet »), protocole de communication textuelle sur Internet.

Ces mots vivront-ils suffisamment longtemps pour figurer dans la prochaine édition du Dictionnaire de l’Académie française ? Nous l’ignorons mais leurs définitions sont présentes sur Wikipédia.

Aux sceptiques et autres pourfendeurs des lendemains numériques, lisez la réponse de Michel Serres aux « vieux grognons qui accusent [la jeune génération] de ne plus avoir de mémoire, ni d’esprit de synthèse. » À plus de 80 ans, il plonge avec un optimisme bienfaiteur dans l’océan des nouvelles technologies.

SL

— Vincianne D'Anna

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