Edition scolaire belge, une offre en élaboration

Suite et fin de ce dossier consacré à l’enseignement à l’heure du numérique en abordant à présent la place de cette révolution dans l’édition scolaire. Parce qu’il est vrai que les besoins des écoles évoluent, comme en témoigne le projet « Écoles numériques », les éditeurs sont eux-mêmes obligés d’adapter leurs contenus pour les rendre compatibles aux tableaux blancs interactifs, aux ordinateurs, bien sûr, mais également aux tablettes et aux liseuses.

Il y a plus d’un mois de cela, le groupe De Boeck organisait une journée de présentation de ses ressources numériques à l’attention des directeurs d’établissements secondaires. Une trentaine de personnes y ont assisté. L’année dernière, on en comptait moins de dix, signe que les choses changent. Cependant l’intérêt des éditeurs scolaires pour le numérique n’est pas nouveau, la plupart d’entre eux suivent le développement du marché de près et veillent à réagir à ses évolutions.

Les cd-roms, s’ils existent toujours, n’ont désormais plus la cote, supplantés par les sites Internet. Il y a bien sûr les offres hybrides ou complémentaires telles qu’en propose l’éditeur Van In par exemple qui assortit ses manuels de sites internet comprenant des corrigés d’exercices, des exercices de remédiations ou de dépassements. Ces ressources concernent notamment les domaines des mathématiques, de la chimie, de la physique ou encore du néerlandais. C’est également le cas pour le site dédié à l’enseignement du grec de De Boeck, mis gratuitement à la disposition des enseignants qui travaillent avec le manuel correspondant en classe.

L’éditeur Plantyn a pour sa part développé un outil à destination des enseignants : le « kit du professeur« . En complément au manuel papier, ce site internet protégé permet aux professeurs de trouver tout le contenu numérique lié à la méthode (exercices supplémentaires, évaluations, etc.) et d’organiser des parcours pédagogiques en fonction de leurs classes et de leurs matières. Au sein de ce kit, les enseignants auront également la possibilité d’enrichir eux-mêmes les contenus des manuels. « L’objectif, nous explique Léonard Daniëls, gestionnaire de projet, est de faire en sorte que le manuel devienne un outil personnalisable pour le professeur. Nous nous efforçons de proposer des outils numériques avec une réelle plus-value par rapport à l’édition papier, le professeur peut donc y ajouter des plages audios, des évaluations, des visuels, de sorte à créer de nouvelles activités et éviter une certaine lassitude envers la méthode d’apprentissage ».

A l’heure actuelle, seuls les kits des collections « Point-virgule » et « Kompas » sont disponibles, mais la démarche sera progressivement étendue à toutes les nouvelles collections de l’éditeur.

La complémentarité entre les ressources papier et leur équivalent numérique est donc préconisée. Cependant, cet usage laisse également se profiler une nouvelle tendance : celle des outils interactifs auto-suffisants. Par exemple, d’autres éditeurs misent sur des sites-collection qui proposent des ressources pédagogiques au format PDF. Des manuels vidéo projetables et compatibles avec des tableaux blancs existent également. Quant aux ebooks, si certains en proposent déjà ou comptent le faire dans un avenir proche, d’autres éditeurs scolaires n’envisagent pas d’offrir une offre 100% numérique, sans soutien du papier.

En conclusion, les outils aujourd’hui mis à disposition des enseignants ne couvrent ni toutes les matières, ni tous les niveaux. En pleine élaboration, cette offre est fortement liée à l’équipement des écoles et notamment à l’appel à projet « Écoles numériques » ainsi qu’aux conclusions qui en seront tirées.

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional