Le numérique, une fenêtre sur les richesses patrimoniales du Musée Royal de Mariemont

Dans un précédent article, nous vous parlions de la numérisation des collections de la Bibliothèque Royale de Belgique. De plus en plus d’initiatives de ce genre voient le jour. C’est notamment le cas pour le Musée Royal de Mariemont, dont le processus de mise en ligne du patrimoine s’est enclenché il y a quelques années déjà. Marie-Françoise Tilliet, Eva Busoni, Corinne Gysbergh, membres du service de numérisation, et Bertrand Federinov, attaché au service des livres précieux, nous expliquent la mise en place du projet et ses développements actuels et futurs.

Dès 2004, un premier grand projet de numérisation est mis sur pied en Communauté française. Grâce à la subvention du PEP’S, environ 6000 documents appartenant aux collections de la bibliothèque du Musée Royal de Mariemont sont ainsi numérisés. Le projet se développe en interne durant 4 ans. Deux opérations sont alors menées en parallèle : la numérisation d’un côté, et l’encodage de l’information liée aux objets numérisés de l’autre afin que ces données soient disponibles au moment de la valorisation sur le Web.  Une fois le projet terminé, un service particulier de numérisation voit le jour. « La bibliothèque a servi de tremplin à la création du service de numérisation qui gère aujourd’hui l’agenda et hiérarchise les priorités des différentes campagnes qui sont programmées dans l’avenir » explique Bertrand Federinov.

Grâce au processus de numérisation des collections enclenché en 2004, le site du Musée Royal de Mariemont, établissement scientifique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, permet aujourd’hui aux utilisateurs d’exploiter directement en ligne les ressources de plusieurs collections présentes au musée. En août dernier, un projet lié à la Première Guerre Mondiale a été lancé, lequel se clôturera en novembre 2018. À partir de l’onglet « Il y a cent ans ce jour … », le visiteur est redirigé vers une page qui présente des archives de la Grande Guerre. C’est donc grâce au numérique, premier axe de diffusion, que le projet a pu voir le jour. « Le numérique est un moyen original d’exploiter la masse abondante de documents que le Musée Royal possède. Il est une fenêtre, une ouverture qui incite le visiteur et le chercheur à se rendre à Mariemont pour découvrir les richesses de nos collections » poursuit Bertrand Federinov. « Nous avons d’ailleurs eu des retours très positifs de la part des chercheurs depuis le début du projet » ajoute-t-il.

Le deuxième grand projet est la création de la plateforme MARCO (MUsées, ARts COllections), née de la volonté de mettre en avant les collections qui appartiennent à la Fédération Wallonie-Bruxelles et de les faire découvrir tant aux chercheurs qu’au grand public. MARCO va être moissonné par Europeana, macro base de données qui regroupe les collections des bibliothèques nationales et des grands musées européens. Une nouveauté depuis peu : le concept d’exposition virtuelle, actuellement dédiée à l’oeuvre de Félicien Rops. Dans le futur, le projet serait de créer ce même type d’expositions en lien avec les expositions temporaires de Mariemont. Il s’agirait de mettre en valeur sur le Web pendant plusieurs mois des collections essentiellement présentes en réserve qui ne peuvent supporter des expositions prolongées, du fait de la fragilité de certains objets (dentelles, reliures, porcelaine, etc.). « Cela permettrait de présenter un maximum de collections fragiles méconnues afin de les rendre accessibles au public », explique Corinne Gysbergh, responsable du portail MARCO. La plateforme sera prochainement disponible en responsive design, pour permettre la lecture sur smartphone.

D’autres initiatives sont également mises en place à Mariemont au niveau du numérique. Cela passe par de la publicité à l’accueil du musée pour inciter les gens à aimer la page Facebook, l’ajout d’un code QR au dos de brochures qui permet d’accéder directement à l’exposition virtuelle de Félicien Rops ou encore la présence de bornes numériques via lesquelles le visiteur peut accéder aux photographies du processus de numérisation.

Le numérique fait aujourd’hui partie intégrante des projets présents et futurs du Musée Royal de Mariemont. Il apporte une réelle valeur ajoutée pour le visiteur et le passionné du domaine patrimonial. Bertrand Federinov et ses collègues en sont convaincus : « Nous avons eu un retour immédiat des chercheurs du monde entier qui découvraient l’existence de certains objets. Cela a créé une véritable émulation scientifique et la publication de nombreux articles. La mise en ligne a provoqué la renaissance de certaines collections à Mariemont dont les chercheurs n’avaient pas toujours connaissance. »

Gaëlle Noëson

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— Gaëlle Noëson

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Gaëlle Noëson

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