Études sur le livre numérique en bibliothèques et en librairies : le retour !

En 2012, deux études sur l’introduction des livres numériques dans les bibliothèques et les librairies indépendantes ont été menées pour la partie francophone de la Belgique, à l’instigation du Service général des lettres et du livre. Ce sont les sociétés de consultance DoXulting et AppEpaper qui ont réalisé ces études. Un lien vers les rapports de l’étude de la société AppEpaper (qui a été effectuée en aval et reprend donc les résultats de l’étude de DoXulting) vous est proposé en fin de billet, mais j’aimerais d’abord évoquer ici les principaux résultats qui émergent de ces études.

Il est à noter que je m’attache davantage ci-après à l’étude concernant les bibliothèques, non quelle soit plus importante mais du fait qu’une analyse plus approfondie concernant l’étude menée par rapport aux librairies et ses suites devrait suivre sur ce site.

En ce qui concerne les bibliothèques publiques donc, après un état des lieux de ce qui se fait déjà dans les bibliothèques de Wallonie et de Bruxelles et un tour d’horizon de la situation juridique, l’étude s’est attachée à faire remonter du terrain les attentes des professionnels de la lecture publique. Des tables rondes ont été menées, qui ont permis de dégager les desiderata des bibliothécaires par rapport aux livres numériques et les scénarios qu’ils privilégient.

Je ne m’étendrai pas cette fois sur la situation juridique et les attentes des bibliothécaires que j’avais déjà reprises fin 2012 dans un billet précédent. Je tiens en passant à remercier vivement le Service juridique de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui nous a beaucoup aidé à « défricher » le terrain juridique de la problématique et qui nous aide d’ailleurs encore sur cette facette complexe.

En revanche, il me semble intéressant d’y ajouter les pistes qui se sont dégagées en aval sur base des souhaits des bibliothécaires et qui, avec l’aval de la Ministre Fadila Laanan, ont été retenues par le Service général des lettres et du livre. Les recommandations des consultants à la suite du plébiscite des scénarios correspondants par les bibliothécaires étaient d’œuvrer en parallèle sur quatre axes :

  1. construire une plateforme numérique étroitement liée à Samarcande et dotée d’un entrepôt destiné à servir de base à une offre par les bibliothèques des œuvres du domaine public ; pourraient s’y stocker également les collections pour lesquelles certains éditeurs proposent de fournir les fichiers (cas de plusieurs domaines non francophones et de quelques éditeurs francophones depuis peu) ;
  2. pour les œuvres dont les éditeurs préfèrent ne pas céder leurs fichiers aux bibliothèques, rendre la plateforme interopérable avec les entrepôts et les systèmes des fournisseurs de contenus (entretemps le projet PNB de Dilicom retient à cet égard particulièrement l’attention des bibliothèques publiques) ;
  3. lancer une mission de médiation avec les fournisseurs de contenus pour connaître plus en profondeur les offres aux bibliothèques et ceux qui les portent ainsi que pour étudier les possibilités existantes d’aligner ces offres sur les attentes et les intérêts des bibliothèques publiques ;
  4. à plus long terme, envisager de mettre en place un système d’authentification unique (« Single sign on » en anglais) transversal aux différents sites et outils Web du réseau de lecture publique du territoire de la Communauté française de Belgique, voire même du réseau des sites relatifs à la Culture.

À ce jour, ces axes ayant été retenus par le cabinet de la Ministre de la Culture, les trois premiers sont en cours de réalisation sous le pilotage du Service de la lecture publique.

Quant au pan de l’étude visant les librairies indépendantes de Wallonie et de Bruxelles, à l’issue de la présentation des résultats au cabinet de la Ministre Fadila Laanan, il a été décidé de privilégier les pistes liées à une solution mutualisée. Deux pistes s’appuyant sur ce principe ressortent de l’étude : soit la réalisation d’une plateforme commune des libraires belges francophones, soit l’adossement à une structure francophone existante (française voire suisse ou québecoise puisqu’il y a déjà deux plateformes de vente intéressantes de ce côté également). La Fédération Wallonie Bruxelles a donc financé et confié au SLFB (Syndicat des libraires francophones de Belgique) une mission, actuellement en cours, de médiation auprès des libraires et d’approfondissement de la piste de l’adossement. Un retour des résultats de cette mission d’approfondissement devrait sans nul doute être effectué dans le courant de cette année auprès des lecteurs de Lettres numériques

Les rapports intégraux correspondant aux deux volets de l’étude vous sont accessibles en suivant le lien suivant : rapports de l’étude sur l’introduction des livres numériques dans les bibliothèques et les librairies de Wallonie et de Bruxelles.

Alexandre Lemaire, Fédération Wallonie Bruxelles – Service de la lecture publique

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— Alexandre Lemaire

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