Rencontre avec Jérémie Roche – Partie 1 : le CAIRN et sa mission
Comme nous vous l’avions annoncé dans un récent article, le Digital Publishing Summit Europe a eu lieu ces 16 et 17 mai 2018 à Berlin. Lors de cette rencontre des professionnels du livre numérique, une session fut consacrée aux flux digitaux et à l’édition académique. À cette occasion, Lettres Numériques s’est entretenu avec Jérémie Roche, responsable des relations institutionnelles au sein du CAIRN, afin qu’il nous présente cette plateforme, sa mission et ses objectifs. Compte-rendu de cette rencontre !
LN : Pouvez-vous retracer votre parcours et exposer ce qui vous a mené aujourd’hui au CAIRN ?
J.R. : J’ai fait des études en sciences humaines et sciences politiques aux Pays-Bas, avant d’entreprendre un master en métier de l’édition. Ensuite, avant de rentrer au CAIRN, j’ai travaillé plusieurs années dans une agence d’abonnements qui a malheureusement fermé depuis. Ce type d’agences sont des intermédiaires entre les éditeurs et leurs clients, principalement les bibliothèques universitaires. Elles centralisent les commandes de bibliothèques (qui leur envoient la liste des ressources auxquelles elles souhaitent souscrire) et se chargent de contacter les éditeurs, d’établir des devis, de réceptionner les numéros et de les envoyer aux bibliothèques (dans le cas de ressources papier) ou de compiler les informations nécessaires à l’accès numérique et de le mettre en place (dans le cas de ressources numériques). Ensuite, j’ai travaillé pendant une courte durée dans le monde des logiciels de bibliothèques, avant d’arriver au CAIRN il y a quatre ans.
Quelle est la mission du CAIRN ? À quelle cible s’adresse la plateforme ?
CAIRN est une plateforme numérique qui a été fondée par un groupe d’éditeurs universitaires français et belges. Sa mission est de s’assurer de la visibilité et de la diffusion des publications universitaires francophones en sciences humaines et sociales, et de proposer aux usagers un portail qui leur permette d’avoir un aperçu des publications francophones de ce domaine.
En ce qui concerne notre cible, il faut différencier notre clientèle de notre public. Notre clientèle est principalement constituée de bibliothèques universitaires, de centres de documentation, d’instituts de recherche, etc. Notre public, quant à lui, est plutôt constitué de chercheurs, d’étudiants, d’enseignants et même, dans certains cas, de professionnels qui consultent CAIRN via l’accès proposé par leur institution.
Quel est votre rôle au sein du CAIRN ?
Je suis chargé des relations institutionnelles avec nos clients non francophones, c’est-à-dire les clients du monde entier à l’exception de la France, de la Belgique, de la Suisse et de l’Afrique francophones. Dans ce domaine, CAIRN est une ressource de niche : en effet, même si on peut concevoir que dans les grandes universités américaines, australiennes, sud-américaines ou asiatiques, il existe une population plus ou moins grande d’usagers francophones (qui l’étudient ou le parlent suffisamment pour pouvoir consulter des revues universitaires en langue française), l’utilisation du CAIRN reste minime en comparaison de celle des grandes plateformes d’éditeurs anglo-saxons. Une partie de mon travail consiste donc à m’assurer que ces bibliothèques et institutions étrangères connaissent CAIRN et sachent qu’il existe une plateforme qui propose un accès aux ressources universitaires francophones. Mais mes tâches sont diversifiées : elles vont du contact au quotidien avec les institutions et les agences (qui veulent des renseignements, des devis, des accès-test ou des conseils pour sélectionner une offre thématique particulière) à des missions de représentation de CAIRN et des éditeurs francophones lors événements, tels que des congrès universitaires ou des salons professionnels, un peu partout dans le monde (rien qu’en 2018, de l’Australie aux États-Unis en passant par l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie),
Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de l’interview !
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— Emilie de Sousa Oliveira