Les partitions numériques, la révolution est en marche

Il y a deux ans, l’Orchestre philharmonique de Bruxelles était présenté à la presse comme étant le premier orchestre philharmonique du monde à être passé aux partitions numériques. Dans les faits, l’expérience s’était révélée être un coup d’essai (concluant) mais était également l’occasion de mettre en évidence les difficultés et possibilités d’innovations du mariage de la musique et du numérique.

Les partitions numériques sont un sujet que nous n’avons pas encore beaucoup abordé dans les Lettres numériques. Pourtant, le marché de l’édition numérique de partitions existe, est en pleine évolution et au cœur de nombreuses recherches et innovations. Nous avons également découvert que de nombreux Belges faisaient partie des pionniers du domaine. Nous vous proposons donc une petite introduction au sujet.

L’expérience menée en 2012 par le Brussels philharmonic ne s’est pas arrêtée en si bon chemin puisqu’au mois de novembre prochain vont être mises en place une série d’innovations proposées par la start up belge en charge du projet, NeoScores. D’ici là, on vous invite à regarder la vidéo réalisée à l’époque. Dans la vidéo, on n’échappe pas au petit côté « publicité pour la tablette de Samsung », mais le résultat n’en est pas moins impressionnant et surtout, Bart Van Der Roost, CEO chez NeoScores, insiste sur le fait que pour la suite, ils ne veulent être liés à aucun fabricant. Ainsi, les expériences qui vont être dévoilées prochainement seront exploitables sur tous les supports numériques, peu importe la marque.

Les avantages des partitions numériques

Le papier est en soi un matériau formidable, les partitions peuvent y être annotées, photocopiées, recollées les unes aux autres… Jusqu’il y a peu, il était difficile de faire plus pratique.

Aujourd’hui, avec le concours d’amateurs de musique et de numérique, on se rapproche peu à peu de la facilité d’utilisation des versions papier mais on y ajoute également un grand nombre d’avantages.

Les partitions numériques peuvent donc être :

  • composées et modifiées à partir d’un instrument midi ou même d’une tablette ;
  • affichées de différentes manières ;
  • jouées par le lecteur numérique mais aussi servir d’accompagnement ;
  • tournées ou défilées automatiquement par le biais d’une pédale ou avec des dispositifs mis en place avec les tablettes ;
  • annotées ;
  • zoomées ;
  • partagées, promptées grâce à un curseur qui indique à quel endroit on se trouve sur la partition ;
  • colorisées ;
  • transposées automatiquement dans une autre tonalité ;
  • imprimées,…
  • et enfin, les partitions numériques permettent de réaliser de grosses économies financières. Le Brussels philharmonic parlait d’une économie de près de 20 000 euros par an.

Innovations dans le domaine

Le marché des partitions numériques est en pleine évolution. On a par exemple découvert qu’un brevet avait été déposé concernant la possibilité de tourner les pages sans les mains, non pas avec une pédale (ce qui existe déjà aussi mais se révèle assez cher), mais plutot avec la caméra frontale de la tablette et une simple rotation de la tête ! Plus d’infos sur un blog dédié à l’édition musicale numérique : www.partitionnumerique.com

Quelques sites intéressants

De nombreux sites  fleurissent sur le net pour proposer des infos, des partitions gratuites, partitions augmentées, « partitions accompagnantes » :

Weezic a mis sur pied des partitions augmentées avec lesquelles les possibilités sont immenses. Il est possible par exemple de paramétrer un orchestre dans la partition et d’ensuite retirer un instrument. Le musicien peut alors jouer la partition avec l’accompagnement des autres instruments joués par la tablette. On peut même activer un mode évaluation grâce auquel sont indiquées sur la partition les erreurs de rythme et de justesse. Le tout est expliqué grâce à  des tutoriels que l’on retrouve sur internet.

MuseScore c’est donc un logiciel gratuit et open source pour Windows, Mac et Linux. On peut y créer des partitions, jouer et imprimer gratuitement des partitions partagées. Le logiciel compte actuellement plus de 100 000 téléchargements par mois et environ une centaine de contributeurs. On y trouve toutes sortes de partitions : du dernier tube de « Cats on trees » à Chostakovitch… l’offre est assez étendue.

Si vous connaissez des choses intéressantes en ce qui concerne le sujet de l’édition musicale numérique, n’hésitez pas à envoyer un mail à vd4anna@gmail.com.

Dans le prochain épisode, on vous parlera de la sortie de l’iTunes des partitions musicales.

V. D’Anna

— Vincianne D'Anna

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