Quelques chiffres de l’édition numérique

A l’heure où les Assises numériques dressent le panorama de la situation du livre numérique en France (voir article LN de cette semaine), avec des ventes s’élevant à 13 millions d’euros en 2011 (soit 0,3% du marché total), il nous est apparu intéressant d’analyser et de comparer les chiffres de quelques éditeurs actifs dans l’édition numérique :

–          Onlit a publié récemment ses premiers chiffres de ventes, totalisant 150 ventes sur le mois de mars 2012, avec 4 titres publiés (dont un accessible gratuitement) ; cela revient à une moyenne de 50 ventes par titre. A cela s’ajoutent des téléchargements gratuits (environ 700).

–          Publie.net vient de fêter sa 10.000e vente depuis début janvier 2012, soit une moyenne de 3000 ventes par mois, pour un catalogue total d’environ 600 titres. Ce qui fait donc 5 ventes par titre en moyenne mensuelle.

–          Libook.be : Stephan Pire interrogé sur ses ventes numériques indique quant à lui que les premiers mois de vente ne sont en aucun cas comparables avec les suivants. Ainsi, il n’est pas rare de totaliser 30 à 40 ventes le mois de la mise en vente (60 à 70 quand il s’agit d’un auteur connu) quand il est soutenu par une opération de promotion importante.

Benoit Dupont et Pierre de Mûelenaere qui ont fondé Onlit.be, se félicitent de ce démarrage et prévoient un retour des téléchargements gratuits en termes de ventes payantes.  En attendant les prochains résultats, on peut néanmoins se demander ce qu’ils sont en droit d’espérer sur le long terme. A ce propos, François Bon apporte un élément de réponse dans un billet publié récemment sur son blog : « […] chacun [des titres mis en vente] ne trouve que quelques dizaines de téléchargements, selon affinité… ».

Ce genre de chiffres amène logiquement de très nombreuses questions sur la rentabilité d’un livre numérique et indirectement celle de l’édition numérique. A ce sujet, Hervé Bienvault, dans une étude publiée en 2010, indiquait qu’il estimait le seuil de rentabilité d’un livre numérique homothétique (sans illustration ni enrichissement) entre 50 et 500 exemplaires (en fonction de divers éléments, dont le prix de vente, les royalties à payer à l’auteur et le processus de numérisation, etc.).

Bien évidemment, il ne faut pas perdre de vue que le marché du livre numérique est encore embryonnaire, mais que les prévisions de croissance pour les prochaines années lui assurent un avenir prometteur, qui permettra d’assurer la pérennité des auteurs et éditeurs numériques.

— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional