La plus-value numérique de la BD La Douce

Avec son album La Douce/12.004, François Schuiten, en association avec les Editions Casterman et Dassault Systèmes, ouvre définitivement la voie à de nouvelles perspectives en matière de bandes dessinées numériques.

« Léon Van Bel est le mécanicien-chauffeur de La Douce, une locomotive à vapeur d’une incroyable vélocité. Il connait son métier sur le bout des doigts et peut mener sa machine à bon port dans n’importe quelles conditions. Et les conditions, justement, se dégradent de plus en plus. L’eau monte de manière inexplicable un peu partout dans le pays, recouvrant de plus en plus souvent les rails. Le chemin de fer vit ses dernières heures. Les autorités ont choisi les airs. Désormais, tout se transporte par téléphérique, les biens comme les gens. Léon voit le rail disparaître et ses collègues rejoindre l’électrique aérien. Impossible pour lui. Impossible aussi de laisser sa machine partir à la casse. Ce serait mourir. »

Un tome de 88 pages, un format 24 x 32 cm, des illustrations en noir et blanc, une ambiance empreinte de réalisme, voilà ce que donne à voir de prime abord La Douce. Mais au-delà du livre-objet, l’auteur offre une nouvelle expérience de lecture. Je m’explique : après avoir acheté la BD, Schuiten vous propose de vous rendre sur le site qui lui est dédié, pour accéder à l’application en 3D. Sous l’oeil de la webcam attentive, le lecteur devra placer l’image principale de la page intérieure dans le cadre en pointillé sur l’écran pour voir apparaître une animation de locomotive. Dans son sillage, un train… à l’horizon, l’infini!

Cet ajout de la 3D n’est pas un caprice de créateur, mais bien un moyen de « redonner vie » à une fierté de notre patrimoine national : la locomotive à vapeur 12.004, célèbre modèle des années 1930, produite par la fabrique liégeoise Cockerill. Saluons le travail remarquable de l’équipe de Dassault Systèmes qui contribue, par ce projet artistique et scientifique, à la transmission de richesses patrimoniales aux générations futures.

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional