Une librairie jeunesse entame une parenthèse numérique

La Parenthèse est une librairie implantée à Liège depuis trente ans. Consacrée à la jeunesse, elle a la particularité de vendre également des jouets et propose des livres pour les enfants de 0 à 18 ans. Depuis quelques semaines, la Parenthèse a amorcé un virage vers le numérique. Cécile Delaive qui coordonne ce projet nous en parle en toute modestie.

En quoi consiste votre projet numérique ?
Nous avons entamé, je dirais, une percée dans le monde du livre numérique. On en est vraiment à un balbutiement, une petite initiative certes, mais qui représente beaucoup pour nous. En plus de m’occuper de la logistique de la librairie, je me charge aussi du site Internet et surtout je m’intéresse au livre numérique. J’ai commencé à me demander ce qu’on pouvait faire en ce sens. Sans budget conséquent, nous ne pouvions nous permettre un « corner » tel que le propose ePagine. J’ai donc envisagé d’autres options et nous nous sommes entendus sur un système d’affiliation. Concrètement, nous renseignons des titres en vente sur le réseau ePagine et nous touchons une commission pour chaque titre vendu sur leur plateforme grâce à nous.

Quelle était votre priorité en ajoutant cette section numérique à votre site ?
Nous avons tenu à offrir en ligne la même qualité de service que dans notre librairie. Nous avons construit notre réputation sur la qualité de nos conseils. On peut passer des heures à discuter avec nos clients pour s’assurer qu’ils repartent avec le livre qui leur convient. Nous avons donc voulu conserver cet esprit de service en renseignant uniquement des livres numériques ou des applications qu’on apprécie. J’avais réalisé dans un premier temps un sondage auprès des abonnés à notre newsletter en leur demandant pourquoi ils seraient prêts à acheter des livres numériques via notre site plutôt que sur l’iBookstore ou Amazon. La majorité d’entre eux a insisté sur la notion de conseil, indispensable à leurs yeux.

Comment avez-vous préparé cette transition ?
J’ai assisté à de nombreuses formations ou séance d’informations organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles et j’avoue que ces initiatives m’ont été d’une grande aide. J’attends par ailleurs avec impatience les nouvelles formations que prodiguera le PILE dès septembre. Si des aides financières pouvaient également être disponibles, je ferais une demande pour que notre librairie puisse mettre en place une solution e-commerce pour les livres numériques pour la jeunesse mais pour le moment, nous nous concentrons surtout sur notre site de vente en ligne de livres papier.

Comment allez-vous développer votre « rayon » numérique ?
Pour le moment, notre démarche relève un peu du bricolage, j’essaie de mettre les choses en place. C’est déjà plus facile, parce qu’on sait ce que l’on veut mettre en avant, donc j’essaie déjà de maintenir une certaine périodicité, d’en parler dans les newsletters et d’attirer l’attention de nos lecteurs sur cette initiative. Nous ne sommes pas pressés, nous prévoyons un développement sur douze voire dix-huit mois. On commence déjà à avoir des retours de la part de nos clients, ce qui est très positif et nous continuons à observer les nouvelles solutions qui se profilent pour la librairie.

Plus tard, lorsqu’on sera vraiment prêts, on envisage d’organiser une soirée de lancement, des évènements à caractère didactique sur la lecture numérique, nous aimerions également donner la parole à des auteurs comme l’illustrateur de l’application Babel, Karim Maaloul.

Quel est votre avis sur la production de livres numériques pour la jeunesse ?
Certaines personnes me disent que les applications ne sont pas des livres mais des jeux. Je ne cherche pas à catégoriser et après tout, nous vendons également des jouets dans notre librairie. Mais la plupart des gens qui ont acheté une application via notre site savaient à quoi s’attendre en procédant à l’achat.

De mon point de vue, les applications sont les livres numériques jeunesse les plus aboutis. Bien entendu, de par leur support de lecture, elles ne sont pas encore accessibles à la majorité des lecteurs numériques. En revanche, beaucoup de choses se font pour les adolescents.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour mettre votre initiative en place ?
Le plus compliqué est d’obtenir des services de presse ou tout simplement des réponses à mes emails de la part des éditeurs numériques. Ils ne sont pas organisés de la même manière que les éditeurs traditionnels avec des forces de vente et des catalogues de nouveautés. Pour suivre l’actualité des sorties, je me réfère généralement à la sélection d’ePagine ou aux articles de Lettres numériques, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert CotCotCot-Apps. Je me suis également inscrite sur Twitter pour suivre les sorties, découvrir de nouveaux éditeurs ou entrer en contact avec eux pour obtenir des informations.

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional