Historique et avenir de la liseuse
À sa création, la liseuse a provoqué une rupture importante dans l’industrie du livre. Sans bouger de chez lui, le lecteur pouvait se plonger dans les pages de milliers d’œuvres littéraires consultables et enregistrées sur un appareil de lecture. Petit retour rapide sur l’histoire du support de lecture préféré des grands lecteurs et sur ses futures améliorations.
La liseuse, encore appelée e-reader, a vu le jour entre 1992 et 1993 dans l’esprit de deux doctorants de l’Université Polytechnique de Milan, F. Crugnola et I. Rigamonti, qui réalisent un appareil électronique dédié à la seule lecture de textes.
Quelques années plus tard, en 1998, une première liseuse française, baptisée Cybook, est commercialisée. Bien que très médiatisé, ce premier support numérique, que l’on doit à Michael Dahan et Laurent Picard – deux concepteurs employés par Cytale -, n’a pas connu un succès commercial retentissant lors de son lancement.
Cette première entrée ratée sur le marché n’enterrera pas les projets de dématérialisation du livre, mais il faudra attendre les années 2000 pour que le marché du numérique se développe aux États-Unis. De nombreuses entreprises ont alors créé leur liseuse, Bookeen (2003 – par les créateurs de Cybook), le Kindle d’Amazon (2007), PocketBook (2008), Sony Reader (2008), Nook (2009) de Barnes & Noble, et Kobo partenaire bien connu de la Fnac (2011), pour ne citer qu’eux.
Les Français, dans un premier temps, se sont montrés plus hésitants avant de se lancer dans l’aventure numérique mais le nombre d’utilisateurs de liseuses ne cesse d’augmenter depuis 2008. En 2008, 5 000 Français possédaient une liseuse, 27 000 en 2010, 145 000 en 2011 et 300 000 en 2012. Des chiffres certes encourageants mais à relativiser face au succès de la tablette, qui connait toujours son heure de gloire et qui a été LE cadeau des fêtes de fin d’années.
Les liseuses doivent donc innover et s’améliorer pour se confronter au marché de la tablette et éviter que l’écart avec ce support ne se creuse encore plus profondément. Si la liseuse convient mieux aux « gros lecteurs » et si elle a connu des améliorations non négligeables (écran tactile avec une définition plus élevée, système de rétroéclairage intégré, etc), plusieurs évolutions sont attendues.
Tout d’abord, la liseuse low-cost, comme par exemple le TXtr Beagle présenté à Francfort en octobre dernier. Elle est la liseuse la plus légère (130 grammes) et la moins chère du marché : 9,90 euros ! Bien entendu, pour un prix si peu élevé, l’appareil présente certaines contraintes : pas d’écran tactile, alimentation par pile, pas de connexion wifi ou 3G, etc.
Plus inattendue, l’apparition du Flex One, le premier e-reader totalement souple, commercialisé par la société Wexter, uniquement en Russie pour le moment. Sa particularité lui donne probablement une plus grande résistance aux chutes que ses homologues rigides.
Une évolution importante est encore attendue cette année : les liseuses couleurs. La sortie de la liseuse de PocketBook, par exemple, est prévue en juin 2013.
Celle-ci ne sera pas la première liseuse en couleurs : l’entreprise Qualcom et la firme E-Ink ont chacune créé une liseuse à écran couleur, soit en combinant l’encre électronique couleur et le procédé des écrans LCD soit uniquement en utilisant l’encre couleur, mais le résultat n’a pas satisfait les consommateurs. D’une part, la capacité colorimétrique est très limitée (4096 couleurs alors que les tablettes permettent l’utilisation de 16 000 000 de couleurs) et, d’autre part, les couleurs s’affichent lentement sur l’écran. La liseuse de PocketBook permettrait une meilleure qualité grâce à la combinaison du procédé d’encre électronique couleur et du système d’éclairage frontal.
Voilà des évolutions qui risquent de plaire aux personnes qui lisent beaucoup d’ebooks et qui attendent encore des améliorations des liseuses pour une meilleure lecture. Et vous, qu’en pensez-vous ? Une liseuse plus souple, moins chère ou en couleurs… quels sont les critères qui vous semblent les plus importants et qui pourraient déterminer votre préférence parmi les différentes liseuses proposées sur le marché ?
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— Stéphanie Michaux