Tout ce qu’il faut savoir sur le standard OPDS
Aldiko, une des applications de lecture les plus populaires sur smartphones et tablettes Android, sort en version 3.0 cette semaine. Au programme : une toute nouvelle interface et une refonte complète du support pour le standard OPDS, une technologie qui permet de facilement télécharger des livres numériques depuis une application de lecture.
Lettres numériques s’est entretenu avec Hadrien Gardeur, fondateur de la librairie numérique Feedbooks et l’un des principaux contributeurs de la spécification OPDS, afin d’en savoir plus sur ce standard.
Pourrais-tu nous présenter le standard OPDS ?
La raison d’être d’OPDS est assez simple à comprendre : dans un monde mobile, nous nous attendons à une expérience fortement intégrée, ou en quelques secondes on peut naviguer dans un catalogue, faire une recherche et télécharger un livre numérique.
Mais le plus souvent, cette facilité d’utilisation s’accompagne de limitations sur les usages : on doit forcément acheter ses livres auprès d’un libraire et du coup, il est impossible dans une même application d’emprunter des livres à sa bibliothèque et d’acheter des livres.
OPDS se veut le meilleur des deux mondes : une expérience totalement intégrée et facile pour l’utilisateur, tout en gardant un écosystème ouvert et décentralisé.
Les premiers travaux sur OPDS (Open Publication Distribution System) ont accompagné le lancement de l’AppStore d’Apple en 2008. À ce moment-là, personne ne croyait vraiment en la lecture sur mobile, et il a fallu qu’une application démontre le contraire pour convaincre sur cet usage. En étant la première application à adopter le format EPUB et en fournissant un moyen facile d’obtenir des milliers de livres fournis par Feedbooks via ce qui allait devenir OPDS, le succès de Stanza a été fulgurant.
Fort de ce succès, plusieurs acteurs du monde de l’édition numérique dont l’Internet Archive, Adobe et O’Reilly entre autres, ont exprimés l’envie de transformer l’essai en créant un véritable standard de distribution numérique qui serait totalement ouvert et décentralisé. En 2009, le travail de standardisation a été lancé, et nous avons dans le courant de l’année 2010 aboutit à une première version finale de cette spécification.
Qu’attendent les lecteurs d’une application de lecture ?
Le terme d’application de lecture est assez trompeur, en réalité les lecteurs s’attendent à bien d’autres fonctionnalités qui accompagnent la lecture :
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la possibilité de gérer leur propre collection d’ouvrages ;
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un accès facile à de nouveaux contenus ;
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des aides à la lecture: dictionnaire, facilités de navigation, etc. ;
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la possibilité d’annoter le texte.
Dans cette multitude de besoins, OPDS s’inscrit comme une passerelle entre les contenus et ces applications. On fait disparaître la frontière en permettant une intégration complète de la navigation et de l’acquisiton des contenus.
Les spécifications de l’OPDS conviennent également aux bibliothèques. Dans quelle mesure celles-ci répondent à leurs besoins ?
Avec l’arrivée des livres numériques en bibliothèque, OPDS répond à de nombreux besoins exprimés par les usagers et les bibliothèques :
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proposer une expérience facile pour les utilisateurs (on évite les cables, les transferts et toutes les étapes complexes pour les utilisateurs) ;
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permettre de faire une médiation sur le catalogue en sélectionnant des titres et des thématiques qui seront mises en avant ;
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offrir une expérience de navigation riche en exposant un navigation par facettes, qui permettra d’aller en profondeur dans le catalogue.
Quelles sont les différences de philosophie entre OPDS et le projet MOT3 par exemple ?
OPDS est avant tout un standard technologique et non un regroupement industriel.
À partir de cette spécification, n’importe qui peut créer un client OPDS et des catalogues OPDS, vu que la philosophie d’OPDS c’est d’être ouvert et décentralisé.
Aujourd’hui on compte plusieurs dizaines d’applications de lecture supportant OPDS, et n’importe qui peut créer son propre catalogue.
A contrario, MOT3 est un projet qui a une approche beaucoup plus industrielle et centralisée de la distribution.
Les deux ne sont pas forcément incompatibles, mais les objectifs sont très différents.
Pour aller plus loin:
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Spécification officielle (en anglais)
- Page Wikipédia (en anglais)
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— Stéphanie Michaux