Rendez-vous insolite à la VRT

Plongée au coeur du département «Recherche et innovation» de la VRT : comment s’y prend-on pour innover dans cette ère numérique où les avancées technologiques sont si précipitées?

Cela n’a rien d’une salle de rédaction en quête du dernier scoop : posément, derrière leurs ordinateurs, l’équipe «recherche et innovation» de la VRT prend le pouls du public et de ses attentes pour mieux y proposer une réponse qui sera à la fois technologique et créative.

C’est le moment : les médias évoluent à toute allure, dans un paysage fragmenté. D’immenses conglomérats, Facebook, Google et consorts, touchent de près à ce qui était la chasse gardée des rédactions, à savoir le traitement et le partage de l’information. Le grand public, frappé d’infobésité, s’attend à recevoir toujours plus de nouvelles, y compris celles qui le touchent de près.

C’est le moment : «innover n’a jamais été aussi nécessaire ; et n’a jamais, non plus, été un tel défi» opine Luk Overmeire, expert technologique auprès de VRT «recherche et innovation».

Qu’y invente-t-on, au juste?

Ingénieur de formation, Luk Overmeire rejoint la VRT en 2002, «à l’époque, les défis étaient de nature plutôt purement technique, apprivoiser les réseaux par exemple.» Maintenant, les projets divers et variés qui se développent au sein de ce département «recherche et innovation» sont susceptibles de changer la donne pour des rédactions en ligne et les travailleurs du texte en général. Par exemple, avec le journal en ligne «newsmonkey», VRT «recherche et innovation» développe «Providence», outil qui permet de prédire la portée d’un article en ligne auprès de ses lecteurs. Une série d’autres projets se concentre plutôt sur l’annotation et l’enrichissement de textes sur les plateformes médias numériques. Le projet AARON étudie depuis 2012 l’annotation entre autres d’archives média en s’aidant d’outils tels que la reconnaissance vocale. Autre grande question : comment créer le bouquet de demain, taillé sur mesure pour chacun?

Comment invente-t-on?

Le «jardin d’essais» («proeftuin») joue un rôle essentiel dans le développement de ces produits : c’est là qu’on mesure si le produit répond bien au besoin de l’utilisateur final. Le département Recherche et Innovation de la VRT a beau être petit, une dizaine de personnes environ pour les projets de recherche à long-terme, il a un atout que des grandes équipes comme les 200 personnes de son équivalent à la BBC pourrait lui envier : un contact de proximité avec les journalistes de terrain et donc avec leurs réalités. Luk Overmeire souligne aussi l’importance de la collaboration avec les acteurs-clés en Flandre, mais en Europe aussi. D’ailleurs, le département est financé par des fonds flamands et européens. Enfin, pour pouvoir faire la différence dans un marché des médias plus en plus concurrentiel, un contact avec la demande du marché et une coopération intense avec des partenaires industriels innovants sont essentiels.

Qui sera le journaliste de demain?

D’après Luk Overmeire, le journaliste de demain sera un funambule, en quête d’équilibre entre l’exigence de personnaliser les nouvelles et celle de respecter la vie privée des utilisateurs. Il sera aussi à l’aise avec les données, capable de les traiter et de les donner à voir à son public… Finalement, ce sera un caméléon capable d’adapter son histoire ou son reportage aux différents appareils mobiles comme aux attentes des spectateurs.

Ces visions seraient d’application, moyennant quelques nuances, pour d’autres professions du texte…

Voyez de vos yeux ici un projet-phare de VRT : The Live IP Project.

— Sibylle Greindl

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