Les chiffres-clés du secteur du livre dévoilés par l’ADEB

Le 22 juin dernier s’est tenu le bilan des instances d’avis du Service général des Lettres et du Livre. C’est à cette occasion que l’ADEB a dévoilé les statistiques de l’édition belge pour 2015, « un secteur en souffrance dans un marché enfin stabilisé ». Retour sur les principaux chiffres à retenir.

En 2015, le marché du livre imprimé de langue française en Belgique a connu une évolution positive de 0,6% par rapport à 2014. Le secteur est porté par les genres suivants : le scolaire (+10,4%), la littérature générale (+,68%) et la BD (+3,5%). Les canaux de commercialisation en augmentation sont la librairie générale et spécialisée (+3,2%), les grandes surfaces non spécialisées (+0,9%) et les ventes directes (+0,6%). A noter que le rapport ne tient pas compte des ventes papier effectuées sur les librairies en ligne. Le panier moyen est de 28,4€ en 2015 (contre 26,9€ en 2014) avec un prix moyen des livres achetés de 13,1€. Des chiffres encourageants qui montrent une légère reprise du marché du livre de langue française en Belgique, après quatre années négatives.

Qu’en est-il du marché du livre numérique ?

En 2015, l’édition numérique représentait environ 46 millions d’euros, soit une hausse de plus de 10% par rapport à 2014. Les sciences humaines concernent une large part des revenus, un secteur particulièrement porteur en Belgique (catalogue spécialisé, scientifique, juridique). On observe un transfert du papier vers le numérique pour ce domaine. Les livres pratiques et scolaires suivent ensuite. La littérature générale ne représente quant à elle qu’un faible pourcentage des ventes. De manière générale, le numérique représente 9,66% du total du chiffre d’affaires en langue française en 2015 (contre 8,62% en 2014). Toutes langues confondues, il est question de 19,36% en 2015 (16,6% en 2014). Ce pourcentage est au-dessus de la moyenne européenne et est porté par les sciences humaines. Le rapport précise également qu’une majorité de titres coexistent avec leur version papier. L’ADEB rappelle qu’il n’est actuellement pas possible de mesurer le marché des livres vendus par Amazon et d’autres acteurs internationaux, ce qui biaise quelque peu la présente étude.

ADEB papier et numérique

Et du côté des pratiques de lecture ? (Chiffres 2016)

Une remarque préalable : la présente étude, commandée par le PILEn à IPSOS sous l’égide de l’ADEB pour le Service général des Lettres et du Livre, ne représente pas le francophone moyen car elle s’adresse à des personnes connectées à Internet et alphabétisées (enquête en ligne).  Elle reprend les chiffres des pratiques de lecture d’un échantillon d’environ 1000 personnes en 2016.

  • Evolution

86% des participants sont des lecteurs de livres (contre 84% en 2015). La majorité lit sous format imprimé mais 4 lecteurs sur 10 lisent sous les deux formats (42% en 2015). Moins de 5 lecteurs sur 10 lisent en numérique, ce qui représente 47% contre 52% en 2015. 19% de lecteurs exclusifs papier ont l’intention de lire en numérique à l’avenir (contre 22% en 2015).

  • Pratiques de lecture

Les livres imprimés sont avant tout destinés aux loisirs (89%) tandis que les lecteurs ont tendance à se tourner vers le numérique dans le cadre du travail. 62% des livres imprimés lus sont achetés contre 52% pour le numérique et plus de la moitié des lecteurs numériques lit en totalité les ebooks (51%). Pour le papier comme pour le numérique, les recommandations des amis et de la famille comptent le plus. S’ajoutent à cela les moteurs de recherche pour le format numérique.

Adeb pratiques de lecture

  • Acquisition

Le budget annuel pour l’achat d’ebooks s’élève à 82,50€ contre 67,1€ en 2015. Pour le papier, le budget est de 130,7€ contre 125,8€ en 2015. Les sites des opérateurs internationaux restent les principaux canaux de distribution de livres numériques (45%), Amazon en tête avec 67% (contre 61% en 2015). On observe un recul de l’utilisation de la tablette pour la lecture de livres numériques (corrélé à la baisse des ventes de tablettes) et le PDF est le format privilégié par les lecteurs. La question reste la suivante : qu’est-ce que lire en numérique ? La consultation d’une page web peut-elle être prise en compte ? Les participants de l’enquête peuvent avoir considéré cela comme une pratique de lecture numérique.

Le secteur du livre semble donc se stabiliser en Belgique et le numérique progresse à son rythme. Il demeure important de tenir compte des éventuels facteurs susceptibles de biaiser les présents chiffres : usagers ayant répondu à l’enquête, chiffres des opérateurs internationaux indisponibles, définition de la lecture en numérique. Le rapport dresse néanmoins de manière claire le paysage actuel du marché du livre imprimé et numérique de langue française en Belgique.

Pour accéder à l’intégralité de cette étude richement illustrée, rendez-vous ici.

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— Gaëlle Noëson

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Gaëlle Noëson

Digital publishing professional