Guide de voyage 2.0 : vers une automatisation personnalisée ?

Le guide de voyage est certainement l’un des produits culturels les plus affectés par la révolution numérique : entre l’apparition d’applications sociales telles que TripAdvisor, le principe de couchsurfing, les blogs de voyages et autres contenus disponibles gratuitement en quelques clics, les éditeurs doivent faire face à une concurrence difficile voire impossible à endiguer. Comment réagir face à ces nouveaux concurrents et comment tirer le meilleur parti du numérique pour proposer une offre adaptée aux lecteurs d’aujourd’hui ?

Deux questions cruciales se posent actuellement, et à raison, dans le domaine des guides de voyage :

  • Est-il encore pertinent de payer pour un guide de voyage lorsqu’une source incommensurable d’informations se trouve à portée de clic, le plus souvent gratuitement ? L’apparition d’Internet a permis aux amoureux du voyage de se rassembler et d’échanger beaucoup plus facilement sur leurs expériences à l’étranger. Le nombre de blogs, de forums et de communautés ne cesse de grandir chaque jour et permet d’accéder à de l’information en l’espace de quelques secondes. Beaucoup se tournent donc vers cette solution lorsqu’ils planifient un voyage, d’autant plus qu’ils peuvent très facilement orienter leurs recherches selon les critères qui leur correspondent. Pourtant, cette option ne présente pas que des avantages : comment faire le tri dans cette masse d’informations et s’assurer de la pertinence des recommandations ? Le guide de voyage publié par un éditeur apporte un gage de qualité plus important : les adresses ont été triées, approuvées, classées selon différents critères en tentant de garder une objectivité que l’on ne retrouve pas forcément dans les avis des internautes.
  • Le traditionnel guide de voyage papier a-t-il toujours sa raison d’être ? Pour les éditeurs, le numérique permet des mises à jour beaucoup plus régulières et sans trop d’effort en comparaison au papier. Pour le lecteur, il offre une interactivité impossible à concurrencer (possibilité de cliquer directement sur le lien de l’adresse recommandée, de vérifier l’adresse via Google Maps, etc.). Si le guide papier reste pour l’instant majoritaire en termes de ventes et occupe une place privilégiée pour de nombreux voyageurs (plus qu’un livre, il s’agit également d’un souvenir de voyage), il n’est donc pas impossible que la tendance finisse progressivement par s’inverser.

Le défi pour les éditeurs est donc de taille puisqu’il s’agit de parvenir à trouver un compromis entre papier et numérique en offrant aux lecteurs un guide adapté à leurs besoins financiers ainsi qu’à leurs envies. Les maisons d’édition spécialisées dans le domaine ont tenté plusieurs approches : la création d’applications, l’insertion de QR codes donnant accès à du contenu supplémentaire, des versions homothétiques entre numérique et papier, etc. Finalement, la solution qui nous semble la plus adaptée à l’heure actuelle reste celle du célèbre guide Le Petit Fûté.

petitfute

Depuis plusieurs années, Le Petit Futé travaille en collaboration avec l’entreprise française Nord Compo, spécialisée dans la mise en forme de contenus éditoriaux, à l’élaboration d’une base de données pour leurs guides. Cette base de données, grâce à des critères de classement assez fins, permet de composer facilement des guides, est accessible à chaque collaborateur éditorial et est également reliée à une carte.

De la création de cette base de données a ensuite émergé l’idée de la mettre à profit afin de créer un outil qui permette aux lecteurs de créer leur guide personnalisé. C’est ainsi qu’est né le site Mypetitfute.com. Le principe est simple : le lecteur choisit le(s) pays et les différentes villes qu’il va visiter et choisit ensuite les chapitres qui l’intéressent : mode de vie, hôtels, cafés, restaurants, etc. Il valide ensuite son guide (il a également la possibilité de sauvegarder son guide et d’y revenir plus tard) et peut le commander en numérique, en papier ou les deux. Une solution idéale qui rassemble des avantages non négligeables : le lecteur crée lui-même son guide (il est même possible de choisir la couverture) en ne gardant que les catégories qui l’intéressent, le prix varie en fonction du nombre de chapitres sélectionnés et il est possible de l’acheter en numérique et en papier.

Pour le papier, Le Petit Futé passe par l’impression à la demande, dont nous vous parlions dans cet article, ce qui leur offre une grande flexibilité au niveau de la production. Quant à l’ebook, il est créé automatiquement grâce à un convertisseur automatique mis au point par Nord Compo également.

La personnalisation automatisée, la clé de la réussite ?

Bien d’autres formules existent à l’heure actuelle, mais celle du Petit Futé allie à la fois l’automatisation et la personnalisation, et permet de répondre facilement à des besoins très variés. La personnalisation automatisée semble constituer une bonne solution à long terme pour les éditeurs de voyage et semble d’ailleurs devenir le maître mot sur le marché du numérique : comme nous le mentionnions suite à l’ePub Summit, l’époque du marketing de masse est aujourd’hui révolue et les acteurs du livre doivent se tourner vers une stratégie plus ciblée et personnalisée. Comme le disait Jens Klingelhöfer, « Aujourd’hui, nous avons face à nous un marché fragmenté avec autant d’envies que de lecteurs différents. », il est donc crucial de trouver des solutions flexibles pour les éditeurs et adaptées aux envies différentes.

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— Mélissa Haquenne

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Mélissa Haquenne

Digital Publishing Professional