Solutions numériques destinées à la petite enfance

L’annonce de la nouvelle fonctionnalité de Remi, le réveil connecté qui raconte maintenant des histoires aux enfants, a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. De nombreux parents s’inquiètent de la disparition du moment privilégié que représente la lecture du coucher, mais aussi de l’impact que peuvent avoir les ondes émises par un tel dispositif sur les enfants. Nous nous sommes penchés sur ces objets connectés au service des parents et sur leurs potentielles répercussions sur les plus petits.

Créés dans le but d’aider les parents à prendre soin de leurs enfants, mais aussi de rassurer ceux-ci au quotidien, les outils numériques destinés à la petite enfance sont de plus en plus nombreux. Début avril, un article paru sur le site Actualitté a provoqué les réactions de nombreux internautes sur les réseaux sociaux. Celui-ci expliquait que la start-up UrbanHello s’est associée à l’éditeur Bayard Jeunesse afin de proposer aux acquéreurs du réveil connecté Remi une nouvelle fonctionnalité : la lecture d’histoires. Ce service fonctionne via une application payante (2 ou 5 € mensuels suivant la formule choisie) qui offre aux parents la possibilité de piloter Rémi à distance (programmation de lectures, réglage du volume).

Rémi

Cette application représente une aberration pour certains parents, qui considèrent la lecture du soir comme un moment essentiel et privilégié de la relation parent-enfant. En effet, ce rituel est synonyme de partage, de câlin, ainsi que d’échange puisque l’enfant peut poser des questions en cas d’incompréhension. De plus, les interactions comportementales et affectives sont essentielles au développement des enfants en bas âge, qui ont donc besoin qu’un parent soit à proximité. Les travaux du psychiatre et psychanalyste américain René Spitz réalisés dans les années 40 ont d’ailleurs tristement démontré qu’en ne prenant soin de l’enfant que sur un aspect physique, sans établir de contact affectif, celui-ci se laisse dépérir. Outre l’aspect social et émotionnel, les parents s’inquiètent également des ondes émises par ce type d’objets, surtout lorsqu’ils sont placés durant de longues périodes auprès de l’enfant.

Des objets connectés proposés dès la grossesse

Pourtant, il existe de nombreux objets destinés à rassurer les futurs ou jeunes parents, certains étant même à utiliser durant la grossesse. Le Ritmo Beats, par exemple, est une ceinture qui se place sur le ventre de la femme enceinte et qui permet aux futurs parents d’écouter le rythme cardiaque de leur futur bébé, mais aussi de le calmer et de le stimuler via de la musique et des sons. Après la naissance, Mimo – un body connecté pour bébé entre 0 et 12 mois – permet aux parents de détecter les mouvements, la température corporelle ou encore la respiration de leur enfant via une application compatible avec les systèmes IOS et Android.

Actuellement, on ne connaît pas encore les effets réels sur les nourrissons et enfants en bas âge d’expositions multiples aux ondes. Il apparaît que ces dernières pourraient avoir un effet sur les fonctions cognitives de ceux-ci, notamment sur la mémoire, l’attention et la coordination. En effet, le cerveau des enfants n’est pas mature avant une douzaine d’années, et certaines zones s’avéreraient plus sensibles aux ondes qui nous entourent quotidiennement : WiFi, micro-ondes, téléphones. L’entreprise Belly Armor, spécialisée dans les produits anti-ondes, a d’ailleurs récemment lancé un bonnet destiné à protéger des ondes la tête des bébés de moins de 2 ans. Les fréquences utilisées dans les objets connectés sont néanmoins majoritairement élaborées en fréquence basse pour limiter leur impact sur les enfants. Il faut toutefois être vigilant au temps d’exposition ainsi qu’à l’effet cumulatif des ondes émanant de tous les appareils connectés de la maison.

Aide aux handicaps

La création d’objets connectés poursuit un objectif principal : faciliter la vie des parents. Ceux-ci peuvent donc s’avérer d’autant plus utiles dans certains cas spécifiques comme, par exemple, celui du handicap. Le Moneual SW Baby Monitor permet, par exemple, aux parents sourds ou malentendants de surveiller le sommeil de leur bébé grâce à deux objets : un ovoïde posé dans le lit de bébé et un bracelet connecté porté par le parent. Outre cette aide précieuse pour les personnes en difficulté, ces outils peuvent également répondre à des problèmes plus universels, comme la célèbre perte du doudou ! Ainsi, Patxi est un objet intelligemment connecté qui s’attache à la peluche préférée de l’enfant et qui ne s’active que lorsqu’il est susceptible d’être perdu. Numidou est un doudou sans émission d’ondes qui fonctionne avec un QR code unique. Ce dernier permet à celui qui le trouve d’obtenir le numéro de téléphone des parents et de donner sa géolocalisation. Il existe donc des objets connectés qui aident et accompagnent les parents dans tous les domaines.

Un apprentissage en évolution

La narration à l’ère du numérique est en pleine mutation grâce au développement de technologies comme la réalité augmentée, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle qui plongent les lecteurs de façon immersive dans l’histoire et offrent de nouvelles possibilités d’apprentissage à l’enfant. De nombreuses applications ludo-éducatives proposent aux parents d’aider les enfants à apprendre autrement, notamment en combinant les jouets classiques aux applications, comme les smart letters de Marbotic.

Que ce soit dans un contexte d’apprentissage ou de détente, il est préférable d’accompagner l’enfant et de veiller à ne pas le laisser seul face aux outils technologiques. Ainsi, la vigilance reste de mise tant pour les parents que pour les fabricants d’objets connectés. Cette prudence concerne également l’exposition aux ondes puisqu’on ne dispose à ce jour toujours pas de supports et d’analyses scientifiques relatifs aux effets néfastes que pourraient avoir les appareils connectés sur les plus petits.

Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter et Facebook.

— Aude Luyckx

Share Button