Bookish, une alliance entre les trois plus grands éditeurs anglo-saxons faite pour durer ?

Le site Bookish, qui réunit trois des plus grands éditeurs outre-Atlantique – Hachette Book Group, Penguin et Simon and Schuster –, vient enfin d’être lancé. La mise en place de la plateforme aura pris deux années et trois PDG se seront succédé à la tête du projet. Désormais la vraie question est de savoir si Bookish atteindra ses objectifs. Alors, succès ou échec en prévision ?

Bookish est un moteur de prescription qui pourrait intéresser les lecteurs. Le site est bien pensé : concrètement, il rassemble des articles, des interviews et des recommandations de livres. Pourtant, on lui reconnait jusqu’ici peu de fonctionnalités innovantes qui lui permettraient de s’imposer sur un marché qui commence à se consolider. Digitalbookworld a analysé les forces et les faiblesses de ce projet et a, à partir de cette analyse, imaginé ce qui pourrait causer l’échec ou, au contraire, assurer la réussite du site. Voici un résumé des arguments.

  • contre
  1. D’après leur analyse, la compétition est trop forte. Les géants Amazon, Apple ou encore Barnes & Noble sont profondément implantés dans le marché et défendent agressivement  leur position. Amazon, par exemple, offre des prix peu élevés et des contenus en exclusivité, sans parler de sa stratégie bien connue consistant à multiplier les barrières de sortie pour le consommateur.
  2. Des priorités seraient mal placées au niveau de la stratégie marketing e-commerce. Si Bookish présente bien visuellement, il ne pousse pas à l’achat comme Amazon. En outre, l’offre de Bookish n’est pas exceptionnelle : on trouve les mêmes contenus que sur la plupart des autres plateformes. On est très loin de la stratégie du site fab.com – une référence en la matière – sur lequel on peut acheter toutes sortes de produits introuvables ailleurs.
  3. À cela s’ajoutent les risques encourus par toute start-up. Bookish doit satisfaire ses clients en offrant des biens et des services de qualité, tout en proposant ceux-ci à des prix raisonnables dans le but d’attirer les consommateurs. Comme nous l’avons évoqué, ce n’est pas chose aisée face à des entreprises bien établies.
  • pour
  1. Le projet Bookish est soutenu par trois des plus importantes maisons d’édition et pourra bénéficier de l’image de marque (de qualité) associée à ces trois grands noms du monde de l’édition. Par ailleurs, d’autres éditeurs renommés se sont associés au projet : HarperCollins, Macmillan, Random House, Harlequin, Houghton Mifflion Harcourt ou encore Scholastic.
  2. L’e-commerce représente 6% de la distribution aux États-Unis, qui s’élève à plusieurs trillions de dollars… et le commerce en ligne continue à se développer.
  3. Le nombre de lecteurs d’ebooks ne cesse d’augmenter. Aux États-Unis, presque un quart des adultes et la moitié des enfants lisent des ebooks.

Avez-vous eu l’occasion de faire un tour sur ce site ? Un tel projet serait-il possible selon vous à l’échelle francophone ?

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional

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