Les ventes de tablettes en perte de vitesse : quel avenir pour le support ?

Le 13 février dernier, le bureau d’études GFK publiait un bilan annuel qui faisait état de l’augmentation significative du nombre de tablettes vendues en 2013, notamment en France et en Belgique. Depuis, les ventes stagnent et on observe un ralentissement au niveau mondial. Quelles en sont les raisons ? La tablette est-elle aujourd’hui moins prisée par les consommateurs ? Peut-on la considérer comme un support de transition qui implique le développement d’innovations technologiques ? Interrogeons-nous.

Selon les chiffres de GFK, 1.6 millions de tablettes ont été vendues en Belgique en 2013, soit une augmentation des ventes de 65% par rapport à l’année précédente. Les chiffres démontraient donc que 3 foyers sur 10 possédaient une tablette tactile. En France, le nombre d’unités vendues s’élevait à 6.2 millions, soit une croissance de 72% comparé à 2012. Nous parlions donc de près de 8 millions de foyers équipés. En l’espace d’une année, entre 2012 et 2013, le taux d’équipement avait donc doublé. Pour 2014, on s’attendait à une croissance de 21% dans l’hexagone et de 20 à 30% en Belgique pour atteindre les 2 millions d’unités. Mais voilà qu’en 2014, on assiste à un timide début d’année. Au premier trimestre 2014, 50.4 millions d’unités ont été livrées dans le monde, soit une augmentation de 3.9% seulement sur un an. La croissance mondiale apparait donc bien inférieure aux deux années précédentes puisqu’elle devrait atteindre, selon IDC, 12% en 2014 alors qu’elle s’élevait à 51.8% en 2013. Les prévisions sont dès lors revues à la baisse par les cabinets d’analyses comme IDC qui table plutôt sur 254.4 millions d’unités livrées au lieu de 260.9. (Pour en savoir plus…)

Si le marché semble être arrivé à maturité, c’est pour plusieurs raisons différentes. Il y a entre autres le fait que le consommateur qui a investi dans une tablette onéreuse la conserve plus longtemps que prévu et que, lorsqu’il choisit d’en changer, il transmet l’ancien modèle à l’un des membres de sa famille, par exemple. Entre également en compte le fait que les processeurs et composants qui équipent les tablettes les plus puissantes ont atteint leurs limites. Il n’y a donc guère d’intérêt à passer d’un modèle à un autre pour l’utilisateur. Enfin, certains consommateurs ayant acheté des tablettes bon marché ne souhaitent parfois pas réitérer une expérience qui s’est finalement révélée plutôt négative.

La concurrence des smartphones et l’émergence de supports hybrides plébiscités par les consommateurs restent des facteurs décisifs de cette baisse de croissance du marché. La tablette se révèle parfois peu utile pour celui qui possède un smartphone. L’iPad 7 pouces par exemple rencontre de moins en moins l’intérêt des utilisateurs puisque les « phablettes », supports qui présentent les avantages de la tablette et du smartphone, possèdent des écrans de taille identique. Ces modèles sont peu encombrants et assurent les mêmes fonctionnalités et applications que les tablettes. De même, les machines mi-ordinateur mi-tablette avec clavier détachable ont un certain succès. Selon le bureau d’étude GFK, le segment attendu en croissance est donc bien celui de l’hybride dont les chiffres en termes de volume pourraient être multipliés par 2.6 d’ici l’année prochaine.

Plusieurs projets sont en cours dans le domaine du support hybride. C’est notamment le cas du « PadFone » de ASUS qui permet, grâce à un smartphone, d’activer une tablette Android. Cette dernière est ainsi reléguée au stade de périphérique de lecture. Samsung se lance également dans le développement de nouvelles technologies. Après avoir sorti son smartphone à écran incurvé, il prévoit le lancement d’ici 2015-2016 de ses premiers terminaux à écran flexible. L’idée serait de perfectionner cette technologie pour pouvoir créer des supports plus larges, pliables par l’utilisateur, des appareils tout-en-un, mi-smartphone, mi-tablette, mi-journal numérique. La tablette est-elle donc vouée à évoluer vers des supports différents ? Cela parait probable mais c’est avant tout l’expérience du consommateur qui déterminera cette hypothétique transition.

Gaëlle Noëson

Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter et Facebook.

— Gaëlle Noëson

Share Button

Gaëlle Noëson

Digital publishing professional