Ebooks et navetteurs belges : clap deuxième
Nous vous avions laissé la semaine dernière avec les considérations des navetteurs fans de liseuses. Pour la suite de notre enquête informelle menée dans les trains belges, donnons à présent la parole à ceux qui optent pour la tablette et ceux qui résistent encore et toujours à l’envahisseur.
Le livre imprimé, le vrai livre
La liseuse, on l’aura compris, a ses inconditionnels ; elle a aussi, pourtant, ses détracteurs. Nous avons ainsi rencontré, au cours de notre enquête, de fervents défenseurs du livre papier, pour lesquels l’objet livre reste incontournable, et qui n’envisagent pas de passer au numérique. Les raisons ? Elles vont du plus subjectif au plus pragmatique. Côté subjectif, on retrouve le gout pour le livre papier, le fait de pouvoir en corner les pages, le plaisir de le manipuler, d’en souligner des passages – l’amour, en d’autres termes, pour « l’objet-livre » dans sa dimension la plus symbolique.
Côté pragmatique, on s’interroge : le cout de la liseuse est-il réellement amorti ? Est-ce que ça en vaut la peine ? – tout en reconnaissant le côté ergonomique de la liseuse, de sa légèreté à sa capacité de stockage, permettant d’emporter sa bibliothèque avec soi lors de ses déplacements, pour reprendre les termes de Clélie, par ailleurs enthousiaste à l’idée des possibilités offertes par les e-books interactifs. Florence, au départ sceptique, évoque les innombrables e-books disponibles à prix réduits, voire gratuitement. D’où l’idée, pour certaines des personnes interrogées, d’adopter un jour le numérique, mais uniquement en complément du papier – ne serait-ce que pour voyager, justement.
Une tablette pour lire ?
Se démarquant des inconditionnels du papier et des accros à la liseuse, les possesseurs de tablettes ont eux aussi leur avis sur le livre numérique. Parmi ceux que nous avons rencontrés, nombreux sont ceux qui ne lisent tout simplement pas d’e-books – voire pas de livres du tout. On ne les jugera pas.
Pour le reste, un élément revient le plus souvent : la possibilité de lire des e-books sur leur tablette est un plus de cet outil, mais pas vraiment ce qui a motivé son achat. Ils n’ont donc pas acheté de tablette pour lire des livres numériques : il s’agit plus d’une possibilité qui existe, et dont certains se servent et d’autres non. Une des personnes interrogées à ce sujet nous a ainsi affirmé que lire des e-books sur sa tablette est pratique, mais qu’elle n’achèterait pas de liseuse – les liseuses étant à réserver, semble-t-il, aux bibliovores, comme nous le disait Séverine. Et en effet, un constat s’impose : alors qu’on achète une liseuse purement et simplement pour lire, la lecture sur tablette est seulement une option disponible sur cet outil – option que certains utiliseront, d’autres pas.
Au terme de notre enquête, nous pouvons être sûrs d’une chose : le livre, sous toutes ses formes, n’est pas près de disparaître. Qu’on le dévore sur liseuse, qu’on l’apprécie sur tablette, ou qu’on préfère le savourer, pour le moment, dans sa version papier, le livre reste un incontournable pour les navetteurs.
La pratique de la lecture, reflet de la vie moderne, se fait toutefois de plus en plus nomade : elle change peu à peu de support, et l’on voit ainsi de plus en plus de sceptiques se laisser tenter par le numérique. De quoi penser que la lecture numérique est sans nul doute en train de devenir incontournable pour de plus en plus de navetteurs : le livre numérique semble ainsi avoir un bel avenir devant lui !
L.S.
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— Rédaction