Le papier électronique gagne en popularité

Bien que de nombreuses entreprises continuent à faire face aux conséquences économiques désastreuses provoquées par la crise liée au Covid-19, certaines d’entre elles ont néanmoins pu développer leurs activités et services. C’est le cas de la société taïwanaise E Ink Holdings, fournissant du papier électronique, également appelé e-paper. En effet, celle-ci a enregistré une hausse spectaculaire de ses bénéfices au premier trimestre de 2020, marquant ainsi sa meilleure période financière depuis son lancement 9 ans plus tôt.

Qu’est-ce que le papier ou encre électronique ?

Le papier électronique (ou encre électronique) est une technique d’affichage sur un support qui cherche à répliquer l’apparence d’une feuille imprimée sur papier, sans avoir besoin d’énergie pour afficher le texte. Le papier électronique se sert ainsi de la lumière ambiante, et n’a donc nul besoin de rétroéclairage comme les écrans classiques.

E Ink Holdings

E Ink Holdings se positionne en tant que leader dans le domaine de production de papier électronique, tant sur le marché intérieur qu’à l’étranger. Selon la société, l’importante demande pour l’affichage en papier électronique couleur a dépassé leurs attentes. Celle-ci est notamment due aux prix abordables desdits papiers électroniques. Ainsi, le profit net d’E Ink Holdings a grimpé de 80 % pour atteindre 787 millions de dollars NT au premier trimestre de 2020, contre 438 millions de dollars NT à la même période l’année dernière.

E Ink s’attend toujours à un élan de croissance cette année, car l’entreprise produit des étiquettes d’étagères électroniques, entre autres. En effet, la pandémie de Covid-19 a augmenté la demande pour ce type d’installations, celles-ci permettraient notamment de modifier l’affichage des prix des produits automatiquement à partir d’un contrôleur central.

À quoi sert l’encre électronique ?

D’autres projets en collaboration avec E Ink renforcent la position du papier électronique sur le marché. La société PocketBook, spécialisée dans la conception de liseuses, s’est déjà équipée de l’encre électronique pour certains de ses modèles. La multinationale chinoise HiSense a pareillement lancé un nouveau modèle de smartphone (HiSense A5) qui adopte cette technologie.

L’intérêt pour l’encre électronique ne s’arrête pas aux entreprises produisant des liseuses. Le 27 mai 2020, E Ink a annoncé une extension de son partenariat avec les transports en commun de la ville de Boston pour l’installation d’affichages e-paper des horaires en temps réel. En effet, cette technique d’affichage E Ink (combinée à des panneaux solaires) répond au problème des stations qui disposent d’un accès limité à l’électricité et qui ne peuvent par conséquent fournir d’indications en temps réel. De plus, cette technologie écologique ne génère pas de déchets et ne nécessite pas de personnel pour adapter manuellement les temps d’attente.

Par ailleurs, le papier électronique trouve son utilité dans les domaines culturels et de l’enseignement. En Estonie, l’université de Tartu s’est également associée à E Ink et Artec Design afin de proposer des écrans à encre électronique en libre disposition sur le campus. Ceux-ci affichent les horaires de cours en temps réel, mis à jour automatiquement au fil de la journée.

Toujours en collaboration avec E Ink et Artec Design, le Musée National Estonien à Tartu propose aussi des dispositifs à encre électronique pour sa signalétique multilingue, fournissant des informations tant sur les expositions que l’histoire et la culture de l’Estonie.

Le papier électronique offre de nouvelles possibilités écologiques et technologiques, moins énergivores que l’affichage électronique traditionnel, et plus résistantes que le papier classique. Quelles en seront les futures utilisations ? Cette forme d’affichage se démocratisera-t-elle vers d’autres secteurs ?

Ailleurs sur Lettres Numériques :

Retrouvez Lettres Numériques sur TwitterFacebook et LinkedIn.

— Karolina Parzonko

Share Button