Sony revient sur le marché de la lecture numérique

Après s’être progressivement éloigné du marché du livre numérique, Sony revient dans la course en proposant une nouvelle tablette e-ink. Trois ans après son dernier essai, l’enseigne propose la DPT-RP1, une tablette à encre électronique qui permettra d’annoter ses documents à l’aide d’un stylo numérique de façon à limiter sensiblement sa consommation de papier.

Retour sur les faits

Il y a trois ans, Sony se détachait petit à petit de la lecture numérique. En effet, en septembre 2013, la marque annonçait sa décision de ne pas commercialiser aux États-Unis sa liseuse, le Reader PRS-T3. En mars 2014, nous vous annoncions dans cet article la fermeture de sa librairie en ligne, le Reader Store. La raison principale évoquée par la marque japonaise était l’impossibilité de se faire une place sur le marché américain de la lecture numérique, les tablettes et smartphones étant privilégiés par les consommateurs pour ce type d’activité. Il semblerait finalement que ce soit la concurrence de Kindle (Amazon), d’Apple et de Kobo qui ait poussé Sony à fermer les portes de son offre de lecture numérique.

Une coentreprise avec E-Ink Holdings

L’enseigne japonaise revient sur le marché de la lecture numérique avec une offre repensée en matière de papier électronique. La marque s’était lancée voici quelques mois dans le développement d’une nouvelle DRM : la solution Marlin (URMS), un système de protection des ebooks moins rigide qui favoriserait l’adoption du format ePub 3 et simplifierait l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, la nouvelle stratégie de Sony Semiconductor Solutions consiste en une coentreprise avec E-Ink Holdings, le principal fabricant d’écrans à encre électronique. Les deux enseignes se connaissent depuis une dizaine d’années pour avoir travaillé conjointement dans le développement de nombreux produits composés d’encre électronique. Cette entreprise commune leur permettra d’être actives non seulement dans la lecture numérique, mais également dans d’autres activités comme l’affichage publicitaire ou utilitaire. En somme, cette association permettra de « penser, designer, développer, fabriquer, vendre, distribuer et exploiter » toutes sortes de produits nécessitant un écran en papier électronique.

Et la tablette e-paper ?

DPT-RP1-1Sony annonce par la même occasion la future sortie d’une tablette e-paper, la DPT-RP1. Cette dernière peut être considérée comme la grande sœur de la Digital Paper (DPT-S1), commercialisée en 2014. Cette nouvelle tablette fonctionne à l’aide d’encre électronique et d’un stylo numérique qui permet d’annoter ses documents. Toutefois, seuls les fichiers PDF seront utilisables. La taille de l’écran est similaire à celle de l’ancienne tablette Sony DPT-S1, à savoir une feuille A4 ou 13,3″ de diagonale. La résolution a en outre été retravaillée de sorte qu’elle propose désormais 1650 x 2200 pixels, contre 1200 x 1600 précédemment.

L’enseigne promet un certain confort de travail et une amélioration des annotations par rapport à son ancienne version. La surface de l’écran a été optimisée afin de ne pas être trop glissante. Le design a également été revu afin d’affiner la tablette. Cette dernière est donc moins épaisse que la DPT-S1, soit environ 30 feuilles de papier. Elle est aussi moins lourde, soit 350 grammes. Ce nouveau modèle serait également plus rapide et plus réactif. Il permettrait de stocker quelque 2800 documents PDF grâce à une mémoire interne de 4 Go, elle-même extensible via carte micro-SD. L’autonomie varie entre 2 et 3 semaines suivant l’activation ou non du Wi-Fi.

Pour quel public-cible ?

Cette nouvelle tablette n’est pas destinée à remplacer l’utilisation des liseuses. En effet, si l’appareil permettra de lire des documents PDF, Sony vise néanmoins avec ce produit un marché de niche bien précis : les professionnels, les entreprises et les chercheurs universitaires soucieux de limiter leur consommation de papier. Le prix est significatif puisqu’il est d’environ 700 €. La sortie est prévue au Japon dans le courant du mois de juin.

Avec ce nouveau produit, Sony se démarque des liseuses traditionnelles, marché qu’elle avait abandonné il y a trois ans. La marque revient néanmoins partiellement dans le secteur du livre électronique mais, avec cette nouvelle tablette, elle évite la concurrence du marché des liseuses, celle-là même qui lui avait été préjudiciable en 2014. Quel sera l’impact de cette nouveauté ? Nous devrions être fixés dans quelques mois.

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Iris Thunus

— Rédaction

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