Quand numérique rime avec écologique… Ou presque

Si la liseuse et les livres numériques s’imposent chaque jour un peu plus dans notre société et dans nos usages, le débat entre livre papier et ebook divise encore et toujours. Et si certains avantages du numérique sont indéniables (la possibilité de stocker des dizaines de livres en un seul endroit, l’accessibilité immédiate des ebooks, la mise à jour du contenu plus facile pour les éditeurs, etc.), d’autres aspects méritent une réflexion plus poussée. Cette semaine, Lettres Numériques se penche sur l’impact écologique du numérique et sur le nouveau projet de Bookeen : une liseuse rechargeable grâce à l’énergie solaire.

Le numérique, plus écologique ?

De prime abord, il serait facile de penser que le livre numérique engendre moins de pollution que le livre papier : alors qu’un livre nécessite des impressions, des réimpressions, parfois même des surplus de stock dont il faut se débarrasser, il vous suffit d’une seule liseuse pour pouvoir stocker des dizaines (voire des centaines) d’ebooks. C’est malheureusement au niveau de la fabrication des liseuses que le bât blesse. En effet, selon une étude réalisée au début de l’année 2015 par CustomMade, les matériaux nécessaires à la fabrication d’un support de lecture électronique ainsi que le processus de fabrication lui-même dépassent de loin la pollution impliquée dans la production d’un livre papier.

Autre aspect négatif : la production des supports électroniques se faisant généralement à l’étranger, il faut également prendre en compte leur transport jusque chez nous. Sur ce point toutefois, le livre papier ne se positionne pas forcément mieux selon la façon dont il a été acheté.

Pas de panique cependant : malgré ces données quelque peu alarmantes, et toujours selon cette même étude, il est possible de compenser l’empreinte carbone d’une liseuse en un an de lecture assidue sur le support, en n’achetant toutefois pas de livre papier en parallèle. Autre avantage de la lecture numérique : il est possible de lire le soir sans devoir allumer de lampe.

Pour résumer, la différence écologique entre papier et numérique est difficile à établir : si certains aspects de la fabrication et de l’utilisation des supports électroniques engendrent une pollution conséquente, la papier n’est pas irréprochable non plus. Beaucoup de facteurs variables sont à prendre en compte.

Les fabricants de liseuses ne restent toutefois pas de marbre face au problème, comme le prouve le dernier projet en date de Bookeen.

L’énergie solaire à la rescousse

L’un des plus gros avantages des liseuses réside dans leur autonomie de batterie. En effet, la technologie de l’encre électronique demande beaucoup moins d’énergie que d’autres types d’écrans (LCD notamment).

En mars 2015, Bookeen, l’un des leaders européens en matière de liseuses électroniques, a annoncé la sortie prochaine d’une liseuse rechargeable grâce à l’énergie solaire et lumineuse. La création de cette liseuse a été rendue possible grâce à un partenariat avec Sunpartner Technologies, société spécialisée dans les nouvelles formes d’énergie, et à la mise en place de la technologie Wysips®. La sortie de cette liseuse est prévue pour l’année 2016.

Selon Ludovic Deblois, CEO de Sunpartner Technologies, « cette nouvelle collaboration avec un pionnier « French Tech » comme Bookeen sur le marché des solutions de lecture numérique démontre un nouvel apport concret de notre innovation Wysips® aux utilisateurs d’appareils nomades et objets connectés. »

Michaël Dahan, CEO de Bookeen, souligne quant à lui la belle occasion que représente ce partenariat de deux sociétés françaises de proposer une solution à la fois innovante et créative.

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— Mélissa Haquenne

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Mélissa Haquenne

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