Rencontre avec une auteure « hybride »

Lorsqu’on évoque l’auto-édition, on pense indubitablement aux plateformes de services qui facilitent la publication des ouvrages papier et/ou numériques pour les auteurs. Bookelis fait partie des plateformes françaises qui proposent ce type de prestations. Une fois n’est pas coutume, Lettres Numériques est allé à la rencontre d’une auteure auto-éditée, Laure Manel, qui a fait appel à cet acteur de l’édition indépendante.

Laure Manel, professeure et auteure auto-éditée

Laure Manel est une enseignante qui se décrit également comme une « jeune » auteure. Effectivement, son premier roman est paru en 2015. Bien que l’écriture soit restée anecdotique assez longtemps, elle fait partie du quotidien de l’auteure depuis de nombreuses années. Néanmoins, récemment, l’institutrice primaire a décidé de suivre des ateliers d’écriture ainsi que des formations, comme celle d’écriture de scénario. Ces diverses initiations l’ont amenée à prendre la plume pour son premier roman.

Les réussites visibles en auto-édition ont conduit Laure Manel à s’intéresser à ce phénomène qui semble un moyen parfait de trouver des lecteurs, mais également de se faire connaître de l’édition traditionnelle. Après avoir tenté l’envoi de manuscrits à des éditeurs traditionnels et attendu des réponses pendant plusieurs mois, la perte de temps et d’argent l’ont décidée à se tourner vers l’auto-édition numérique. En juin 2015, elle publie son premier roman Histoire d’@ sur la plateforme Kindle Direct Publishing (KDP) d’Amazon. Pour rappel, nous vous en parlions dans cet article. Son deuxième roman L’embarras du choix parait en janvier 2016. L’auteure insiste sur le fait qu’« un livre lu est d’abord un livre vu ». Une période de promotion sur la plateforme a permis à ses deux titres de prendre leur envol.

La version papier grâce à l’aide de Bookelis

La version papier réalisée à l’aide de la plateforme CreateSpace d’Amazon n’a pas été satisfaisante pour Laure Manel, c’est pourquoi elle s’est finalement tournée vers Bookelis. Son troisième roman, La délicatesse du homard, est ainsi paru grâce à deux plateformes : le numérique sur KDP et le papier via Bookelis. Le succès numérique de son ouvrage a été fulgurant. L’auteure s’est positionnée dans le top 100 d’Amazon en une seule journée. Plusieurs éditeurs, dont Michel Lafon, se sont donc rapidement intéressés à son ouvrage et, quelques mois à peine après sa sortie, l’auteure s’est vue offrir un contrat par la maison d’édition.

Bookelis - Passeport pour la vie d'auteur

Bookelis n’est pas un éditeur

Bookelis s’organise à l’instar de la plateforme Librinova dont nous vous parlions dans cet article. En effet, en faisant appel à Bookelis, l’auteur reste son propre éditeur. Bookelis agit donc comme un accompagnateur dans la publication du livre en auto-édition. La publication numérique est gratuite. L’auteur est toutefois libre de faire appel à certains services payants selon ses besoins. La distribution papier, par exemple, est payante. Néanmoins, elle permet d’être distribué par le groupe Hachette Livre et ainsi être disponible dans la plupart des librairies en France, en francophonie ou dans le monde selon le package sélectionné.

Laure Manel fait uniquement appel à Bookelis pour la diffusion papier de ses ouvrages. Être indépendante pour la version numérique est devenu une habitude pour elle. Néanmoins, l’auteure insiste sur l’importance des autres services proposés par Bookelis permettant de rendre un livre attractif, que ce soit par la création graphique ou la correction du manuscrit. Au vu des nombreux ouvrages disponibles en auto-édition, ces éléments sont devenus indispensables pour avoir une chance de se démarquer.

Pour l’auteure, passer par Bookelis pour la distribution papier s’est révélé positif à trois niveaux. Tout d’abord, son ouvrage est disponible en librairie sans passer par Amazon, « l’ennemi des libraires ». De plus, l’auteure ne doit plus se charger de la commande des exemplaires ni de l’écoulement ou du dépôt-vente en librairies, le règlement des ventes de livres étant parfois long. En outre, les libraires et les organisateurs de salons du livre sont également amenés à commander les ouvrages eux-mêmes. L’auteure, satisfaite de ces options, ajoute : « Il y a même l’option « retour », ce qui rassure les libraires frileux : ainsi, ils savent qu’ils n’auront pas de stock, donc ils n’hésitent pas à commander un peu plus de livres. »

Une auteure « hybride »

DELICATESSEduHOMARD_Dev.inddÉtant éditée de manière traditionnelle chez Michel Lafon, mais également auto-éditée (ses anciens titres sont toujours disponibles sur les plateformes), Laure Manel est ce que l’on appelle une auteure « hybride ». Bien que très différents, les deux types d’édition restent complémentaires pour l’auteure. Effectivement, malgré son passage en édition traditionnelle pour certains projets, elle continue de s’auto-éditer pour d’autres titres de genres différents. Pour Laure Manel, cette manière de procéder constitue un espace de liberté.

Toutefois, de par le sérieux du travail de lecture et de relecture, l’auteure estime que le passage vers l’édition traditionnelle a amené un plus à son roman. L’histoire et la structure, quant à elles, n’ont pas été modifiées. « L’auto-édition ne m’a pas du tout manqué, car je me suis sentie portée par toute une équipe très professionnelle, et très sympathique de surcroît. Sentir que l’on croit en vous et en votre livre, c’est très valorisant. »

L’auteure est actuellement occupée par deux projets. Un recueil de textes intitulé La (toute) dernière fois sera disponible en auto-édition le 1er novembre prochain en numérique, puis en version papier grâce à Bookelis. Son deuxième roman aux éditions Michel Lafon sortira, quant à lui, en mai prochain.

On remarque que les passages entre les deux types d’édition sont de plus en plus nombreux. Les auteurs « hybrides » n’ont donc pas fini de se multiplier, mais également de proposer toujours plus de nouveaux modèles d’édition qui complètent la formule standard proposée par l’édition traditionnelle.

N’hésitez pas à retrouver l’auteur sur son site Internet.

Iris Thunus

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— Rédaction

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