Bookstagram : une publication organisée pour plus d’interactions

Bookstagram, qui au départ était un hashtag désignant toute publication concernant un livre sur Instagram, désigne aujourd’hui une communauté littéraire regroupant des milliers de lecteurs. Une étude scientifique s’intéresse à cette collectivité et révèle la meilleure manière dont les hashtags et légendes doivent être composés pour obtenir une efficacité optimale des publications.

La communauté littéraire d’Instagram n’a rien d’anecdotique, aussi bien pour les lecteurs que pour les éditeurs. Au Royaume-Uni, il semble même que les bookstagrameurs, booktubeurs et autres influenceurs aient guidé les choix d’une majorité d’enfants de 7 à 11 ans, qui sont de grands utilisateurs de YouTube et des plateformes sociales.

Les études qui s’intéressent à la manière dont ces messages-photos sont conçus, postés et reçus sur Instagram, lorsqu’il s’agit de livres, sont donc des outils à ne pas négliger pour ceux qui s’intéressent à la promotion et à la mise en avant des titres.

Les hashtags dans le viseur

Ming Zhan, Qin Yu et Ji Wang, chercheurs en Finlande, Suède et Chine, se sont intéressés à l’utilisation des mots-dièses, ou hashtags : ces termes, précédés d’un #, permettent de caractériser et classifier les différentes publications sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram.

Entre avril et août 2017, ces chercheurs ont mis en place un système de récupération automatique des publications contenant les hashtags #book, #reading, #read et #bookstagram, associés au hashtag #library. Le programme a récupéré pas moins de 6,9 millions de légendes associées à des photographies, enregistrant au passage le nombre de « j’aime » et de commentaires de chaque publication. Toutefois, il a conservé seulement 2,5 millions de publications après suppression des doublons.

La fréquence et l’emplacement des hashtags

L’objectif premier de cette analyse des légendes collectées est de déterminer l’influence de l’utilisation et de l’emplacement des hashtags sur le succès d’une publication, autrement dit les « j’aime » et les commentaires. Pour cela, les chercheurs ont déterminé la fréquence des hashtags dans une légende ainsi que leur emplacement : avant un texte associé ; après un texte associé ; intégrés au texte associé.

Sur l’ensemble des publications analysées dans le cadre de l’étude, il apparaît que la plupart des légendes contiennent moins de 23 mots-dièses et moins de 100 mots. 49,5 % des publications étudiées, soit 1,2 million environ, n’ont pas du tout été commentées.

Bookstagram 1

L’organisation comme clef d’une bonne publication

La manière d’organiser une légende dépend du nombre de hashtags qu’elle contiendra. De plus, les chercheurs recommandent d’écrire une légende assez fournie pour améliorer le nombre d’interactions sociales.

  • Dans le cas où la publication ne contient qu’un seul hashtag, une intégration de celui-ci au texte accompagnant la photographie, de préférence au milieu de celui-ci, permet d’obtenir davantage de commentaires et de « j’aime ». Le hashtag peut aussi être placé à la fin de la légende, précisent les chercheurs.
  • Pour une légende comportant plus de 80 % de hashtags, il est recommandé de ne pas publier une légende intégralement constituée de hashtags et de privilégier un emplacement à la fin de la légende.
  • Dans le cas d’une légende comportant moins de 80 % de hashtags, ces derniers peuvent être placés avec plus de liberté, mais attention, un positionnement au début de la légende est absolument à éviter.

Le tableau ci-dessous donne une idée des emplacements les plus efficaces en matière de « j’aime » et de commentaires. Plus la « p-value » se rapproche de 1, plus l’emplacement est efficace :

Bookstagram 2

Les résultats de cette étude, comme le soulignent les chercheurs, pourront être utiles aux bibliothécaires, éditeurs, libraires et autres acteurs du secteur du livre afin d’attirer l’attention des utilisateurs du réseau social. Un point manque toutefois à ces observations : le sponsoring des posts, qui permet d’acheter de la visibilité.

L’intégralité de cette étude, publiée par l’université suédoise de Borås, est disponible à cette adresse.

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— Cynthia Prévot

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