DPUB Summit 2020 : Readium Web, le futur de l’édition numérique

Organisé par lEDRLab au moins de juin, le Digital Publishing Summit a proposé cette année une conférence présentée par Andrew Rhomberg, créateur de Jellybooks, sur le logiciel Readium Web, ses utilisations et perspectives d’évolution.

Qu’est-ce que Readium Web ?

Conçu en 2012 par l’EDRLab, le projet Readium a pour but la standardisation de l’édition numérique mondiale par l’intermédiaire du format ePub.

Plus précisément, Readium Web est un logiciel qui sera lancé début 2021 et qui prend la forme d’une base de lecture hébergée directement sur un navigateur Web, quel qu’il soit (Chrome, Safari, Firefox, etc.). Son but est de rendre le format ePub lisible depuis n’importe quel appareil, tant que ce dernier est connecté à Internet.

Toute l’expérience de lecture se fait donc directement sur le Net. Plus besoin de télécharger le fichier ePub du livre que vous souhaitez lire, car il est contenu sur un serveur, ou cloud, en lien avec votre navigateur. Il est à noter que ce système sans fichiers est une solution très intéressante pour éviter ou limiter fortement le piratage.

Cousin de Readium Web, Google Books s’en distingue cependant, car il n’utilise pas exclusivement le format ePub, mais également, car son code n’est pas open source.

Readium Web, un code open source

Il s’agit là de l’une des clés de voûte de Readium Web. Open source signifie que le code qui constitue le logiciel est librement et gratuitement accessible à tous, pour utilisation ou modification. Pas besoin de contrat de licence donc, le but étant à terme que le logiciel soit adopté à l’échelle mondiale.

Dans ce cadre, le code de Readium Web a ainsi été retravaillé par plusieurs sociétés pour donner naissance à divers projets intéressants. En voici une brève sélection.

  • En 2017, la NYPL lance le SymplyE Web Reader pour accompagner le lancement du Wi-Fi dans le métro new-yorkais. Chaque usager du métro a ainsi accès sur le quai au Wi-Fi et à une sélection de livres. Un livre est chargé chapitre par chapitre sur le support de lecture dès l’arrivée à une nouvelle station, et donc point Wi-Fi. Ce système permet une lecture offline pendant le temps du trajet en métro.
  • En 2018, Jellybooks crée son Cloud Reader0, spécialement conçu pour les impatients. Ici, chaque ouvrage a son URL, ce qui permet de commencer à lire littéralement en un clic. Cependant, l’URL donne seulement accès à un extrait du livre, avant de proposer l’achat au client, au format numérique ou papier.
  • En 2019, Bokbasen crée à son tour Allvit, une plateforme ayant pour but de donner accès aux jeunes à des livres académiques, même de façon offline.

À l’avenir, le but des créateurs de Readium Web serait d’intégrer les modifications les plus intéressantes au code d’origine. Notamment, il s’agirait de développer l’accessibilité ainsi que les possibilités de lecture offline.

Une visée marketing

Par ailleurs, Readium Web peut aussi être utile à des fins marketing. Par exemple, le Cloud Reader de Jellybooks propose une formule donnant accès à un ebook gratuit en échange des données de lecture du lecteur, qui seront ensuite analysées et partagées.

Quelle audience pour ce nouveau livre ? Comment le vendre au client ? Quelles sont les habitudes de lecture du public visé ? Qui s’arrête, au bout de deux pages ou avant la fin du livre ?

Ce sont autant de questions utiles pour les éditeurs partenaires de Jellybooks, mais également intéressantes pour les lecteurs. Ces statistiques visent à proposer une offre toujours plus précise et adaptée au client. À partir de là, il suffit d’un email pour pouvoir constituer des listes de clients potentiels. Par exemple, ces études ont permis à Jellybooks de constater que plus des trois quarts des lecteurs s’arrêtent avant d’avoir commencé l’introduction, et que près de 1 % d’entre eux achèteront le livre à la fin de l’extrait proposé.

En réaction, la plateforme propose désormais à ses éditeurs partenaires un système automatisé leur permettant de créer facilement des extraits de livres qui débutent directement à l’introduction, ce qui est autrement complexe à mettre en œuvre. Les chiffres parlent alors d’eux-mêmes : depuis cette innovation, moins d’un tiers des lecteurs s’arrêtent avant l’introduction, tandis que le quart d’entre eux lisent l’intégralité de l’extrait et achètent le livre.

Finalement, ces nouveaux projets digitaux et les problématiques qu’ils soulèvent sont d’autant plus d’actualité au temps de la pandémie, qui n’a fait qu’accélérer la dématérialisation des services.

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— Nausicaa Plas

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