Rencontre avec la RTBF et Cindy Van Wilder : Terre de Brume est adapté en podcasts

Le livre papier ne s’adapte plus seulement en livre audio, en série ou en film. La Fiction Digitale de la RTBF se lance dans un nouveau genre de série audio en adaptant de la fantasy, après avoir déjà réalisé des podcasts de thriller, d’horreur, de true crime et de science-fiction. Pour cela, la RTBF collabore avec Cindy Van Wilder, une autrice belge, afin de donner voix à son diptyque Terre de Brume. Ces podcasts seront disponibles dès le printemps.

Avec le diptyque fantasy Terre de Brume, Cindy Van Wilder mêle récit d’aventures, magie et réflexion écologiste. Elle est particulièrement ravie de pouvoir l’adapter en podcast. Dans l’interview qu’elle nous accordait il y a maintenant un an, elle exprimait déjà son grand intérêt pour les innovations numériques qui accompagnent un livre papier.

C’est finalement l’équipe Fiction Digitale de la RTBF qui lui a donné l’opportunité d’adapter ses romans dans un format innovant. À cette occasion, elle a répondu à nos questions avec l’aide de la RTBF.

Lettres Numériques : En tant qu’auteur ou autrice, comment se déroule le passage de l’écrit à l’audio ? Quelle est votre contribution au projet de la RTBF ?

Terre de Brume en podcasts_portrait_cindyCindy Van Wilder : Il est clair que le défi technique va être de taille ! Personnellement, je fournis le plus d’informations possible, non seulement au niveau des visuels, mais aussi au niveau des différentes atmosphères et ambiances que l’on rencontre dans l’univers de Terre de Brume.

Équipe Fiction Digitale, RTBF : Cindy nous accompagne tout au long du développement. Elle connaît son univers mieux que personne et elle valide nos intuitions en les nourrissant de ses propres inspirations et réflexions. C’est la combinaison de nos sensibilités qui va rendre l’univers de Terre de Brume palpable et réel.

Quelles sont les différences entre les fictions en podcasts de la RTBF et une adaptation en livres audio ?

Cindy : Il s’agit réellement ici d’une adaptation, comme on en réaliserait pour un autre média. C’est clairement différent d’une lecture à voix haute et des ebooks, dans ce sens. Des comédiens et comédiennes vont être recrutés et les saisons du podcast compteront aussi des effets sonores. L’objectif, c’est d’immerger totalement les auditeurs et auditrices dans l’univers de Terre de Brume.

Équipe Fiction Digitale, RTBF : Nous avons voulu nous écarter le plus possible du livre audio. Terre de Brume prend vie et vous allez pouvoir voyager dans ce monde comme une petite voix dans la tête des deux protagonistes. Intissar et Héra vous emmènent avec elles : vous entendez tout ce qu’elles entendent, y compris leurs pensées. L’écriture de Cindy appelait naturellement à ce procédé dramaturgique et c’est ce qui en faisait un roman parfait pour une adaptation podcast. Il n’y a rien à changer ! Il faut juste l’incarner…

Quels sont les intérêts, selon vous, de ce podcast web pour vos romans ? Comment valorise-t-il le diptyque Terre de Brume ?

Cindy : Comme je le disais, il s’agit bel et bien d’une immersion. De mon point de vue d’autrice, c’est vraiment très intéressant de voir non seulement le travail technique de l’adaptation, mais aussi la transition du média écrit vers celui du podcast. Comment rendre l’imaginaire autrement que par les mots ? De quelle manière captiver l’intérêt des auditeurs et auditrices sans les perdre ? C’est un aspect bien particulier aux littératures de l’imaginaire et je pense que si le défi est remporté auprès du public, cela apportera une réelle plus-value à l’univers des romans.

Équipe Fiction Digitale, RTBF : C’est une pierre de plus à l’édifice que construit Cindy. Le format audio permet d’aller très loin dans l’imaginaire. Si la littérature fait marcher l’imagination du spectateur à 100 %, car tout se passe dans sa tête, le film ou la série lui laisse très peu de place, ce qui amène souvent les lecteurs et lectrices à être déçus par l’adaptation. Un podcast est à mi-chemin : il incarne l’univers, tout en étant un support à l’imagination de l’auditeur. En son, disait Orson Welles, « l’écran est plus grand qu’au cinéma ». En ce sens, le roman et le podcast sont tout à fait complémentaires.

Pourquoi les adaptations des livres dans des formats numériques sont-elles importantes selon vous pour le lectorat ? Envisagez-vous d’explorer d’autres formats pour vos romans à l’avenir ?

Cindy : Je pense qu’à l’heure actuelle, avec nos manières de consommer du divertissement, avec notre rythme quotidien assez frénétique à prendre en compte et avec également les moyens technologiques que nous développons en ce sens, nous vivons une révolution au niveau des médias de divertissement. Et c’est là un aspect qui me fascine en tant que créatrice. Pour être honnête, je ne sais pas encore de quelle manière d’autres adaptations numériques pourraient être réalisées, mais je garde l’esprit ouvert quant aux propositions qui pourraient en découler.

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— Cynthia Prévot

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