Foire du Livre de Francfort 2013 : la digitalisation de l’édition dépasse l’ebook

La Foire du Livre de Francfort, le plus international des salons du livre d’Europe et surtout le plus grand du monde en la matière, s’est clôturée ce dimanche 13 octobre, après cinq jours d’ouverture et plus de 276 000 visiteurs. Rendez-vous unique pour les professionnels du livre depuis près de 500 ans (!), cet évènement fit la part belle au digital et à l’impact de celui-ci sur les métiers de l’édition. Lettres numériques y était.

Frankfurt book fair 2013

Cette année, le numérique occupait une place centrale au sein de la Foire. Force est de constater que le digital n’est pas un phénomène de courte durée et impacte la Foire elle-même. Au moment où des phénomènes de concentration affecte les maisons d’édition, une pléthore de nouveaux entrants tels que des start-ups ou des entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies émergent et figuraient parmi les exposants de cette nouvelle édition. Parce que les ebooks ne sont que la face émergente de la révolution digitale, les organisateurs de la Foire ont tenu à souligner via de nombreuses conférences que les opportunités technologiques sont bien réelles.

« L’heure du digital est arrivée » déclarait il y a quelques jours Holger Volland, Vice-Président et responsable du programme de la Frankfurt Academy. « Mais nous avons encore une étape à franchir. Au moment où nous nous concentrons sur les ebooks, nous manquons souvent la vraie révolution : la complète digitalisation de l’infrastructure éditoriale concernant à la fois les données et le contenu. » Maintenant que la première génération de produits digitaux est bien lancée, il faut donc enclencher un mouvement d’une plus grande ampleur. La Foire du Livre de Francfort a donc misé cette année sur un programme où dialoguaient éditeurs, nouveaux services, spécialistes des technologies ou de l’auto-édition.

Si l’on regarde les chiffres, le numérique ne représente des parts de marchés suffisantes que sur les marchés US et UK. Mais pendant que la plupart des éditeurs adoptent une position conservatrice face aux développements de contenus numériques, le public s’équipe. Les smartphones et les tablettes se répandent à toute vitesse, déclenchant des besoins nouveaux en termes de contenus : des contenus web mais aussi des ebooks et des applications. C’est là tout l’enjeu du monde de l’édition : offrir du contenu de qualité tout en s’adaptant à des nouveaux médiums et de nouveaux modèles d’affaires.

Quant à l’importance des données, elle ne cesse d’augmenter. L’ADN numérique est avant tout analytique, les éditeurs sont désormais confrontés à des nouvelles manières de vendre leurs livres, manières dont ils doivent tenir compte. « Acheter » équivaut désormais en termes numériques à « chercher », à passer de Google à Amazon ou au site de sa librairie en quelques clics. Pour cela, la question fondamentale reste : « Comment mon lecteur trouvera mon livre sur Google ? », comprenez : « quelles sont les données que je dois utiliser, créer, encoder sur la toile pour le mener jusqu’à mon livre ? ». Les données ne sont donc plus un luxe mais un pré-requis, où vendre nécessite d’influencer l’internaute par un jeu de (méta-) données.

Loin de devenir un évènement digital pour autant, la Foire du Livre de Francfort a pris le parti d’accompagner les éditeurs dans cette révolution pour explorer de nouvelles opportunités.

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional