Des supports digitaux inspirés par le papier

Deux créations, par Sony, avec son Digital Paper, et par le Human Media Lab de la Queen’s University, près de Toronto, avec le Paperfold!

L’industrie (Sony) et la recherche (la Queen’s University au Canada) ont chacune de leur côté réfléchi au support dont les utilisateurs rêvent. Toutes deux parient que ce ce support sera léger, facile à annoter et qu’il répondra à un mouvement des doigts. Bref, ce support du futur puise son inspiration… côté papier!
Sony a lancé son Digital Paper au cours de l’été 2014 aux États-Unis. Il le vend directement depuis son site web ainsi que via quelques revendeurs agréés. Avec « Digital Paper », la firme a baptisé son nouveau-né d’un nom plutôt explicite : elle attend de lui qu’il combine les vertus du papier et de l’écran. Le Digital Paper est donc équipé d’un écran e-Ink tactile, à la façon d’une liseuse de type Kindle, et réagit à une pression du bout des doigts. Ce nouvel instrument est apparemment très bon pour prendre des notes et  annoter des pdfs : c’est d’ailleurs à cette fin qu’il est conçu. Il ne lit donc pas directement les formats des livres numériques traditionnels. Avec tout ça, il est léger, maniable et rapide… comme une tablette. Évidemment, le Digital Paper permet de conserver et de partager facilement quantité de documents. Le meilleur de la tablette et de la liseuse, peut-être… mais à un prix plus élevé que l’addition d’une tablette et d’une liseuse: le prix du Sony Digital Paper tourne autour de 1000 dollars. Tout de même ambitieux, nous semble-t-il, pour un outil qui se veut le complément idéal d’une tablette ou d’un ordinateur, plutôt qu’une base de travail unique. Sony l’espère, des étudiants (aux poches profondes) et des professionnels seraient prêts à mettre ce prix…
Le Human Media Lab, de la Queen’s University, se donne pour mission de réfléchir et de développer les supports digitaux tels qu’on les utilisera d’ici 10 à 20 ans. C’est là que Roel Vertegaal – scientifique, musicien, spécialiste de l’interaction homme-machine – et l’un de ses étudiants, Antonio Gomes, ont développé le PaperFold. Celui-ci joint, en un seul support, trois surfaces détachables et combinables. Ainsi, l’utilisateur peut consulter de front ou successivement différents documents. Il peut par exemple étaler les trois faces côte à côte pour consulter commodément un plan… comme on l’aurait fait avec une de ces bonnes vieilles cartes routières. Cette vidéo donne à voir les possibilités de ce (tout petit) objet. Il connecte la légèreté, la maniabilité, la résilience du papier à la technologie – l’écran e-Ink tactile entre autres. Certains voient d’ailleurs en lui le futur du smartphone! Tout de même, le PaperFold ne semble pas encore avoir été soumis à l’épreuve de vérité : la rencontre avec le marché, sans doute au prix que ses créateurs jugeront indiqué. Affaire à suivre!
Ces deux supports se voient prêts à révolutionner l’usage de l’écran : est-ce là la révolution telle que vous aussi, usagers, attendez ? Quels sont les qualités du papier dont l’écran manque ?

— Sibylle Greindl

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