Comment faire sortir ses livres du lot grâce aux réseaux sociaux ?

À l’ère du numérique, les moyens de communication évoluent. Les éditeurs peuvent alors recourir à différents outils de diffusion pour promouvoir les ouvrages qu’ils publient. Parmi ces outils, les réseaux sociaux permettent de toucher un public large et diversifié. Comment les utiliser à bon escient pour que cette stratégie se révèle payante ? Faut-il faire appel à un community manager ou internaliser cette activité ? Cette semaine, Lettres Numériques vous propose une liste non-exhaustive de pistes afin d’aider les éditeurs à gagner en visibilité grâce aux réseaux sociaux.

Avant de se lancer

Internet est un outil de communication qui plaît et touche les lecteurs, car il se veut interactif. Être présent sur les réseaux sociaux est devenu aujourd’hui un aspect quasiment incontournable de l’évolution d’une maison d’édition. Se lancer ne doit pas relever d’une obligation mais bien d’une volonté de mettre en place une stratégie de communication personnalisée et ciblée. Il ne s’agit pas uniquement de diffuser l’information, mais aussi d’échanger avec le lecteur, le libraire, la presse ou encore les blogueurs et de les faire participer à la vie de la maison d’édition.

Dès lors, avant de se lancer tête baissée dans la création de comptes Facebook ou Twitter, il est préférable de commencer par se familiariser avec les différents réseaux et d’identifier les besoins de la maison d’édition ainsi que le public visé afin de choisir le ou les réseaux sociaux les plus adaptés. Inutile d’être présent sur tous en même temps au risque de s’éparpiller : une présence ciblée et active sera plus efficace.

Facebook, le réseau social le plus utilisé

Facebook offre la possibilité, à partir de la création d’un profil, de développer un réseau d’internautes international et de partager des informations (photos, liens, vidéos) via sa page. Ce réseau social reste le plus populaire avec 1,65 milliard d’utilisateurs actifs par jour dans le monde selon un article du Journal du Net. Y être présent peut donc aider à toucher un maximum de lecteurs. Encore faut-il pouvoir se démarquer des centaines d’éditeurs possédant également un compte. Pour cela, voici différentes stratégies :

  • créer une page pour chaque collection et/ou chaque écrivain : « Les pages auteurs ou collections sont beaucoup plus fédératrices qu’une page éditeur », explique la responsable du marketing relationnel du groupe Place des Éditeurs, Valérie Donadoni, dans une interview pour Livres Hebdo ;
  • publier des vidéos en direct grâce à l’application Livestream. Il est possible de partager les événements de la maison d’édition, la dédicace d’un auteur, une conférence lors d’un salon, la sortie d’un livre, etc ;
  • recourir à des campagnes publicitaires payantes afin de gagner en visibilité ;
  • organiser des jeux-concours. Ce type d’opération promotionnelle permet de faire participer les lecteurs, d’agrandir la communauté de fans et de communiquer sur les ouvrages. Vous pouvez lancer le concours de la photo la plus drôle mettant en scène un livre de la maison d’édition, organiser un tirage au sort ou un quizz par exemple. Cela dynamisera votre page et créera du trafic vers celle-ci. Toutefois, si votre page ne compte qu’une dizaine d’abonnés, l’impact du jeu sera assez faible. Il vaut mieux commencer par créer sa communauté et la fidéliser dans un premier temps.

D’autres réseaux sociaux traditionnels

PinterestAvec plus de 300 millions d’utilisateurs, Twitter reste l’un des leaders des réseaux sociaux. Il permet de publier de courts messages appelés « tweets », limités à 140 mots (la règle doit s’assouplir dans les prochains mois selon Le Monde), de communiquer sur l’actualité de la maison d’édition, de dialoguer avec d’autres abonnés, de répondre aux questions de lecteurs, mais également de faire de la veille. Cependant, ce média suppose une utilisation quasi quotidienne pour animer sa page et espérer obtenir un impact significatif sur la communauté des lecteurs. Il ne faut pas hésiter à échanger avec d’autres internautes, à laisser des commentaires, à publier des photos et des vidéos afin de générer du trafic sur votre compte. Il est également possible de créer sa publicité sur Twitter pour gagner en visibilité.

Pinterest et Instagram sont deux réseaux sociaux construits autour de l’image. Pour sortir du lot, il faut donc s’assurer de publier des photos et des vidéos suffisamment attractives. Laisser des commentaires aux autres utilisateurs les incitera à visiter votre page. Comme sur Facebook, les jeux-concours peuvent aider à dynamiser le compte. Enfin, il est possible de partager sur Facebook des photos parues sur Instagram ou Pinterest et ainsi renvoyer à ses différents comptes. Cela permet de créer du flux et de toucher un public plus large.

snapchatOn peut également citer Snapchat, une application qui permet d’envoyer des photos et des vidéos éphémères. Les éditions 404 (groupe Editis) l’utilisent pour communiquer sur la sortie d’un titre, les dédicaces ou les rencontres avec les auteurs, mais également pour envoyer des contenus quotidiens comme des GIF ou des vidéos décalées.

Il existe également des réseaux sociaux professionnels comme Viadeo ou LinkedIn, mais peu pertinents dans une volonté d’augmenter son réseau de lecteurs. Si vous souhaitez concentrer vos efforts sur certains réseaux, Facebook et Twitter restent les sites les plus utilisés. N’oubliez pas d’ajouter les liens vers vos pages Facebook, Twitter ou autres sur le site web de la maison d’édition. Enfin, un article publié sur Webmarketing conseil explique quelles sont les meilleurs périodes pour publier sur les réseaux sociaux.

 

Les réseaux sociaux spécialisés

Ces dernières années, la figure des blogueurs a gagné en notoriété auprès des lecteurs. Ils possèdent une réelle influence auprès du public et peuvent alors se révéler de bons intermédiaires pour promouvoir un livre auprès de ces derniers. Le classement ebuzzing (fondé sur plusieurs paramètres comme le nombre de liens du blog présents sur d’autres sites, les partages des posts sur Facebook, Twitter, etc.) permet de repérer les 100 blogueurs les plus influents ainsi que leur ligne éditoriale.

Jess Livr'addictDe nouveaux blogueurs sont apparus ces dernières années : les « booktubers » (contraction de Book et Youtube). Nous avions déjà abordé le sujet dans des articles précédents (à découvrir ici et ). Ces booktubers partagent leurs critiques littéraires via des vidéos postés sur leur chaîne Youtube. Parmi eux, on peut citer :

Les booktubers peuvent rassembler jusqu’à 15 000 abonnés. Certains éditeurs n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en avant le travail de ces prescripteurs, à l’image de LiLys éditions, avec l’ouvrage Nos folies ordinaires, coup de cœur de la booktubeuse  Jess Livraddict.

Enfin, il existe également des réseaux sociaux de lecteurs comme Babelio, Libfly, Booknode, Sens critique ou encore Glose (lire notre article). Ces sites permettent à des communautés d’internautes de poster des critiques ou tout type d’informations sur les livres et d’interagir entre lecteurs voire avec les auteurs. Cela contribue à faire connaître les ouvrages et à leur donner une visibilité supplémentaire.

Pour être réellement efficace, une présence sur les réseaux sociaux ainsi que la prise de contact avec les blogueurs et les communautés de lecteurs se conçoit sur le long terme, et nécessite une attention régulière. Si vous ne pouvez pas consacrer de temps à mettre en place ces différents outils ou que vous ne vous en sentez pas capable, vous pouvez toujours solliciter un Community Manager, expert dans le domaine, qui vous aidera à développer une stratégie cohérente avec la ligne éditoriale et les valeurs de la maison d’édition. De plus, certains organismes comme le PILEn organisent fréquemment des formations sur le sujet pour aider les éditeurs à gérer leur stratégie de communication sur les réseaux sociaux.

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Elena Burgos

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— Rédaction

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