Luce Wilquin, pionnière de l’édition numérique en Belgique francophone
Les Éditions Luce Wilquin fêtent leurs 30 ans cette année. Fondées en 1987 à Lausanne par Luce Wilquin, elles sont devenues définitivement belges cinq ans plus tard. Maison d’édition littéraire indépendante, les Éditions Luce Wilquin se consacrent exclusivement à la fiction de création : romans et nouvelles, en première publication. Le catalogue compte à ce jour 540 titres, pour la plupart toujours disponibles, d’auteurs belges, suisses et français.
Au cours de son histoire, la maison d’édition a collectionné les sélections et les prix en Belgique, France et Suisse : Prix Rossel, Prix des Cinq Continents, Prix Boccace, Prix littérature de la Fondation vaudoise pour la Culture, etc. Fidèle à l’esprit familial de projet, l’éditrice a su fidéliser un certain nombre d’auteurs, comme par exemple Françoise Houdart, au catalogue depuis la fondation et dont la maison s’apprête à publier le dix-huitième roman.
Lettres Numériques s’entretient de l’actualité digitale de cette maison désormais trentenaire avec sa fondatrice Luce Wilquin.
Vous aviez déjà tenté, si je ne me trompe, une première expérience en édition numérique voici quelques années. Pourriez-vous nous présenter ce premier projet ? Quel bilan en faites-vous aujourd’hui ?
Les Éditons Luce Wilquin ont été la première maison d’édition littéraire belge à tenter l’expérience du numérique (une centaine de titres numérisés alors). Mais nous avons dû faire face à la faillite de notre fournisseur (i-Kiosque) et avons eu un mal fou à récupérer nos fichiers auprès de l’intermédiaire qui avait pris le relais. Puis, notre nouveau diffuseur/distributeur numérique a beaucoup tardé à les remettre en ligne…
C’est fait : un tiers de notre catalogue est aujourd’hui disponible au format numérique, et tous les titres publiés d’abord en papier sont désormais quasi automatiquement disponibles au format numérique trois mois plus tard.
Si, au début, l’expérience relevait plutôt de la logique de notre développement, nous qui avons commencé la mise en page sur ordinateur… en 1987, et si les ventes numériques étaient anecdotiques, il faut bien reconnaître que ces ventes sont en hausse constante et que nous accompagnons donc un mouvement naturel du lecteur. Mais on ne constate toutefois pas la désaffection annoncée du papier…
Vous vous lancez aujourd’hui dans l’édition au format ePub. Pouvez-vous nous présenter ce nouveau projet ?
Nous ne nous « lançons » pas, nous ne faisons que poursuivre une évolution qui va de soi pour nous.
Pourquoi avoir opté pour ce format ?
Les titres en numérique sont disponibles notamment en ePub et en .mobi, lisibles sur tout type de support numérique (liseuse, Smartphone, navigateur Internet, etc.). Mais il faut bien reconnaître que l’ePub est le plus sollicité…
Avez-vous fait appel à un partenaire technique ou développé des solutions digitales en interne ?
Oui, nous avons signé un contrat d’exclusivité avec Primento. À chacun son métier et son expérience…
Quelle est pour vous la « plus-value » du numérique pour l’édition ?
Cette plus-value est encore très faible, nous touchons avec le numérique près de 5 % de lecteurs supplémentaires. Un chiffre qui ne peut que croître… Mais nous atteignons des lecteurs, partout dans le monde francophone… ou non-francophone, surtout là où nos livres papier ne sont pas distribués.
S’agit-il de publier les mêmes ouvrages en versions papier et numérique ou des ouvrages différents ?
Oui, il s’agit des mêmes ouvrages.
Pourriez-vous nous présenter deux ou trois ouvrages emblématiques de votre production en numérique ?
Le titre qui marche le mieux en numérique pour l’instant est Ce qu’elle ne m’a pas dit d’Isabelle Bary, dont les ventes sont également très bonnes au format papier. Puis vient Et dans la jungle, Dieu dansait d’Alain Lallemand, sélectionné pour le Prix des Lycéens de littérature en Fédération Wallonie-Bruxelles, qui marche très fort lui aussi au format papier.
Enfin, une surprise : un titre d’il y a quelques années, Sur la pointe des mots de Marie-France Versaille, qui retrouve une nouvelle vie en numérique…
Propos recueillis par Olivier Patris
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— Rédaction