Librinova : les évolutions de l’autoédition francophone

Nous vous parlions déjà en 2015 du phénomène de l’autoédition, en plein essor depuis 2013, et de la plateforme Librinova, qui venait alors de souffler sa première bougie. Lancée en mars 2014 par Charlotte Allibert et Laure Pretelat, cette société se revendique au service des auteurs, et veille ainsi à leur fournir visibilité optimale auprès des lecteurs et des maisons d’édition. Focus sur cette initiative et ses évolutions.

Comment fonctionne Librinova ?

Librinova assure la conversion des manuscrits au format ebook ainsi que leur diffusion auprès de 200 librairies numériques et 5 000 autres physiques. Les deux fondatrices, fortes de leurs précédentes expériences en maison d’édition et conscientes de la manne littéraire que représentent les auteurs en herbe, ont à l’origine conçu le projet le plus simplement possible. En effet, Librinova publie quasiment tous les manuscrits qu’elle reçoit, sans passer par une phase de sélection. Il vous en coûtera minimum 50 euros pour publier votre ebook. La plateforme travaille ensuite à promouvoir ses auteurs. Pour les 1000 premières ventes, l’auteur touche la totalité des revenus engendrés, puis la plateforme prend une commission de 10 %. Librinova propose également des services payants tels que la relecture, la communication ou encore la conception de couverture, qui consistent en sa principale source de revenus. Quand un ouvrage rencontre du succès, Librinova se charge de dénicher un contrat avec une maison d’édition. Comme le déclarait Charlotte Allibert, interviewée en 2015, « nous croyons que l’édition doit regarder vers l’autoédition, c’est un vivier à talents du futur ». Les deux entrepreneures visaient alors pour l’autoédition « [une intégration] dans l’écosystème traditionnel des auteurs, des maisons d’édition, des librairies ». Ont-elles réussi leur pari ?

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L’évolution de la plateforme

Force est de constater que les développements de Librinova ont respecté l’ambition première. En effet, un nouveau site a été lancé cette année pour mettre directement en relation les auteurs et les éditeurs.

Côté éditeurs, le site permet la consultation du catalogue selon différents critères : les meilleures ventes, le nombre de ventes en temps réel, le genre littéraire, le nombre de pages du livre, les avis des lecteurs, etc. Si un ouvrage semble intéressant à l’éditeur, il peut demander à le lire ou à suivre son évolution. L’éditeur peut également savoir si un autre éditeur consulte également le livre (sans pour autant connaître son nom). Ensuite, il peut contacter l’équipe de Librinova pour demander à être mis en contact avec l’auteur pour, à terme, signer un contrat.

Côté auteurs, en plus de leur proposer gratuitement d’être visibles par les éditeurs, le site donne accès à des fiches d’information sur les différentes maisons d’édition. Certaines statistiques sont également proposées : combien de fois l’ouvrage est apparu dans les 20 premiers résultats de recherche, combien d’éditeurs ont cliqué sur la fiche de l’ouvrage, combien ont demandé à le lire, etc.

Cette nouvelle initiative est un complément à ce que Librinova proposait déjà : donner un espace d’expression et de promotion pour les auteurs autoédités. Selon Charlotte Allibert, « Notre idée en lançant le concept est d’ouvrir plus le champ des possibles entre auteurs et éditeurs […] ». Aujourd’hui, plus de 30 éditeurs font partie du projet, tels que : « Hachette Romans, Michet Laffont, les éditions Fleuve, Préludes, etc. ». Non contente de promouvoir les auteurs autoédités auprès des lecteurs, la société Librinova cherche désormais à jouer le rôle d’agents littéraires. Selon les deux femmes : « Nous rassurons aussi les éditeurs ! Ils savent que nous leur présentons des livres parfaitement adaptés à leur ligne éditoriale, qui ont déjà montré leur potentiel dans leur version numérique. »

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Pari réussi ?

Librinova dispose actuellement d’une large collection d’ouvrages autoédités et d’une communauté d’auteurs conséquente. En effet, 70 manuscrits sont publiés sur la plateforme chaque mois et plus de 1000 auteurs y sont inscrits. De plus, un auteur sur cinquante s’est vu proposer un contrat en bonne et due forme par une maison d’édition grâce à cette société. Aujourd’hui, Librinova affirme sa position d’intermédiaire en réunissant auteurs et éditeurs dans un même lieu. Le pari que s’étaient lancé Charlotte Allibert et Laure Pretelat semble donc en plein accomplissement.

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— Jean Cheramy

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