Audible limite Captions à une phase de test sur des livres du domaine public

La filiale d’Amazon, après avoir retardé le lancement de sa nouvelle fonctionnalité, décide finalement de ne pas mettre en place Captions pour les livres audio dont les éditeurs possèdent ou sont les détenteurs exclusifs des droits textuels ou audio. Du moins tant que la Cour ne se sera pas prononcée.

Une réponse très attendue, puisqu’Audible réagit à la plainte déposée par les sept grands éditeurs américains au tribunal fédéral du district Sud de New York, dont nous vous parlions dans un précédent article.

Le groupe des sept

« Nous attendons avec impatience le déploiement complet de Captions une fois le volet juridique clos », a déclaré récemment Amazon. La Cour doit en effet encore rendre son verdict au sujet de la plainte provenant de sept grands éditeurs et soutenue par l’AAP (Association of American Publishers). L’audience préliminaire a été fixée au 5 septembre dans un premier temps, avant d’être reportée au 25 septembre. Audible avait jusqu’au 13 septembre pour formuler une réponse plus spécifique devant le tribunal.

Le lancement de la fonctionnalité Captions, initialement prévu au 10 septembre, est actuellement annulé pour les livres sur lesquels des problèmes de licence sont posés. Les livres audio des groupes éditoriaux plaignants ne pourront pas être lus avec la fonctionnalité Captions tant que le différend juridique ne sera pas résolu.

Bien que retardé, le déploiement reste toutefois effectif pour les titres d’Amazon, les créations d’Audible Original et les titres appartenant au domaine public.

Un test auprès des étudiants

Qu’en est-il des vingt-sept éditeurs soutenus par l’Independent Book Publishers Association, qui figuraient dans le catalogue des partenaires d’Audible Captions sans avoir posé leur accord ? Ces vingt-sept membres de l’IBPA ne sont a priori pas encore exclus du programme de déploiement de Captions, malgré la demande de l’association allant en ce sens.

La réponse d’Audible précise seulement que, dans un premier temps, la diffusion de sous-titres dans les livres audio au moyen de Captions sera tout d’abord cantonnée à un test auprès de 150 000 étudiants, avec des ouvrages du domaine public.

La présidente de l’association, Angela Bole, reconnaît les aspects positifs de l’utilisation d’Audible Captions, « mais pas sans la permission des détenteurs de droits et une compensation adéquate pour les créateurs ».

En toute loyauté

Pour rappel, Amazon avait nié que son service porte atteinte aux droits d’auteur. Selon le géant du Net, les sous-titres produits par une intelligence artificielle ne peuvent pas porter atteinte au copyright.

Leur nouvel outil relève en effet selon eux d’un fair use, ou usage loyal : il s’agit d’une disposition particulière du copyright américain permettant certains usages d’œuvres protégées par le droit d’auteur dans le cadre de contextes bien précis.

Amazon précise donc que la technologie d’Audible Captions est à lier à un usage transformatif de l’œuvre acquise légalement. Cette nouvelle technologie permettra aux consommateurs « d’étendre l’utilité » du livre audio acquis : découvrir la définition d’un terme, améliorer sa compréhension d’un texte, renforcer son niveau de lecture, etc.

La défense mentionne plusieurs jurisprudences en la matière, dont le cas de Google Books qui numérisait des livres sans avoir consulté les ayants droit. Amazon reconnaît que la transcription sera stockée sur le téléphone des utilisateurs, mais assure que seuls des extraits seront disponibles, phrase par phrase, ce qui rend la lecture intégrale du texte très laborieuse.

Amazon cherche donc avant tout à apaiser la tempête en attendant la résolution officielle du différend juridique.

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— Cynthia Prévot

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