Les archives des victimes et survivants de la Shoah sont accessibles en ligne
Trois mots : numérisation, archives, Shoah. Au fil du temps, la mémoire et les souvenirs se perdent et, doucement, le terme « Auschwitz » ne résonne plus dans la tête et dans le cœur des plus jeunes générations. Dans cette perspective, la plateforme Ancestry tente de préserver les témoignages de ce sombre pan de notre Histoire qu’est l’Holocauste via la numérisation d’archives.
En effet, nous apprenions en août dernier que les archives des victimes et survivants de la Shoah étaient accessibles en ligne. Ce sont les Archives Arolsen et la Fondation Shoah de l’université de Californie du Sud qui ont décidé de confier à la plateforme Ancestry cette mission.
D’abord, « quoi ? »
Qu’est-ce qu’on retrouve dans ces archives ? Premièrement ont été numérisés les registres des victimes de la Shoah. Entendons par là les listes des personnes persécutées, emprisonnées ou assassinées par des institutions ou des organisations, en Allemagne, entre 1939 et 1947.
Deuxièmement, à ce triste répertoire, pas moins de 50 000 témoignages de survivants recueillis par la Fondation Shoah grâce à des entretiens minutieux et authentiques.
Finalement, une troisième base de données propose de suivre les déplacements des dizaines de milliers d’immigrants. Les déplacements de ceux qui ont fui la barbarie nazie vers l’Afrique, l’Asie ou les États-Unis.
Ensuite, « qui ? »
Qui peut bénéficier de l’accès à ces archives ? Tous et toutes. L’ensemble des documents relatifs aux victimes de la Shoah sont mis à la disposition du public. Et ce, gratuitement.
La seule condition est une inscription ne moyennant aucun coût, le but étant seulement de fournir une adresse mail à Ancestry. « Grâce aux fonctionnalités de recherche généalogique d’Ancestry, les archives sur la Shoah sont plus accessibles que jamais », assurent les Archives Arolsen et la Fondation Shoah.
Des outils modernes pour ne pas oublier
Lettres Numériques, il y a quelques années, vous a déjà proposé une « Pépite de Montreuil » numérique relative à la Shoah : l’application Anne Frank au Pays du Manga. Cette application est la version tablette de la BD documentaire interactive éponyme d’Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve. Nous en parlions dans cet article.
Ces initiatives sont importantes. Nous ne devons pas oublier. Résumons : quoi ? Une documentation riche, indispensable à la mémoire collective et à partager sans retenue. Mais encore ? Pourquoi pas des outils plus modernes pour sensibiliser les milléniaux et leur rappeler… Qui ? Chacun de nous.
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— Aline Jamme