Rencontre avec Laurence Boudart : la valorisation des contenus en ligne des Archives & Musée de la Littérature

Les Archives & Musée de la Littérature (AML) s’associent à la campagne de promotion du livre belge francophone « Lisez-vous le belge ? », coordonnée par le PILEn. Du 16 novembre au 25 décembre, cette initiative a pour but de célébrer la diversité du livre francophone de Belgique et mettre en avant tous celles et ceux qui en garantissent l’existence. C’est l’occasion rêvée de découvrir et soutenir la richesse de l’écosystème du livre à Bruxelles et en Wallonie ! Les AML mettront ainsi l’accent sur une sélection de leurs archives.

Lisez-vous le belge _ - Fond blanc

Les AML sont un centre de documentation et de recherche sur le patrimoine littéraire, théâtral et éditorial de la Belgique francophone. Ils travaillent au sein et en synergie avec la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) et effectuent notamment un travail remarquable de valorisation du contenu en ligne. Nous avons rencontré Laurence Boudart, Directrice adjointe des Archives & Musée de la Littérature depuis 2019, pour nous en parler.

Lettres Numériques : Pouvez-vous nous parler des AML en quelques mots ?

Laurence Boudart : Les AML sont une institution patrimoniale et scientifique, qui a pour but de rassembler, conserver et valoriser tout ce qui concerne la mémoire littéraire et théâtrale des XIXe, XXe et XXIe siècles en Belgique francophone. Avec près de 5 km de rayonnages, les collections se composent de manuscrits, de correspondance, de livres, de photographies, d’affiches, de vidéos, d’œuvres d’art et d’objets. Elles émanent le plus souvent de personnes – autrices et auteurs, metteurs en scène, éditeurs et éditrices, comédiens et comédiennes –, mais également d’autres institutions liées à ces domaines, comme des théâtres ou des maisons d’édition. Les AML ont à cœur non seulement de décrire ce patrimoine, mais également de le mettre à la disposition des chercheurs, tout autant que de le faire connaître à travers des expositions, des publications à caractère scientifique et toute autre initiative de transmission.

Pouvez-vous nous décrire votre fonction ?

Je suis la directrice des AML depuis octobre 2019, ce qui implique des tâches de coordination du travail de l’équipe, tout comme de prise de décisions, stratégiques et opérationnelles.

Actuellement, vous effectuez un travail de mise en valeur des contenus en ligne. Pouvez-vous nous en parler ?

À côté de notre site internet, nous avons choisi d’alimenter régulièrement nos deux pages Facebook – l’une plus générale, l’autre consacrée aux contenus vidéo – avec des documents qui donnent à voir la richesse et la variété de nos collections. L’idée dominante est de montrer, à travers quelques documents, que notre littérature et notre vie théâtrale regorgent de trésors et qu’elles méritent d’être mieux connues. Et qu’une bonne manière de les découvrir ou d’en approfondir la connaissance passe par une sorte de plongée au cœur des traces matérielles que nous conservons. Nous avons la chance de compter dans nos magasins des centaines de milliers de pièces uniques, qui sont autant d’instantanés de la création, depuis les notes et les brouillons jusqu’aux adaptations ou aux mises en scène. Garder ces trésors pour nous n’a pas de sens, raison pour laquelle nous souhaitons les partager avec le plus grand nombre.

D’où vient cette initiative ?

Depuis une quinzaine de jours, nous nous sommes associés à la campagne « Lisez-vous le belge ? », convaincus par la nécessité d’augmenter la visibilité de notre littérature.

Quel travail cela représente-t-il (en termes de personnel, de temps, etc.) ?

J’ai proposé à l’équipe un schéma simple : un incipit de 50 mots maximum tiré d’une œuvre représentative de la production littéraire et théâtrale des 150 dernières années, quelques documents visuels, extraits de nos archives et déjà numérisés, un lien vers Librel, pour donner la possibilité de prolonger cette amorce par la lecture de l’œuvre. Chacun était libre de jouer le jeu… ou non. Toute l’équipe, soit une quinzaine de personnes, a répondu présente. Cela dénote l’enthousiasme de tous et toutes au bénéfice de nos lettres, tout autant que l’envie de mieux faire connaître les collections qui les tiennent occupés quotidiennement.

Quelles sont exactement les procédures effectuées pour accomplir cette tâche ?

Depuis plusieurs années, nous veillons à rendre nos archives numériques les plus disponibles possible, tout en respectant la législation sur le droit d’auteur. À un niveau interne, nous fonctionnons désormais avec un système cloud, permettant à chacun, via un accès privatisé, d’accéder à tous les documents numérisés, tout comme aux bases de données. Cela facilite grandement le travail et la fluidité des échanges. En période de confinement, nous nous sommes maintes fois réjouis de disposer de ces accès distants. Au moment de confectionner chaque publication, il suffit à chacun d’aller puiser, dans notre répertoire numérique et dans la base, les informations et documents nécessaires. Et le tour est joué !

Les résultats sont-ils satisfaisants ?

Les AML ont encore parfois une image poussiéreuse… Le mot « archives » n’est pas particulièrement sexy ! Or, nous veillons à allier mémoire et modernité. Donc des initiatives comme celles-ci aident à renouveler notre image, à nous offrir plus de visibilité et à mieux faire connaître l’indispensable travail que nous menons, comme conservatoire culturel. Comme le public des réseaux sociaux est au rendez-vous, nous pouvons dire que nous avons réussi notre coup.

D’autres projets sont-ils en cours ?

Depuis le début de ce deuxième confinement, nous avons décidé de lancer une autre initiative sur Facebook appelée « Un jour, une archive ». Il s’agit à chaque membre des AML de présenter son archive coup de cœur. Une autre manière de faire connaître le travail de l’équipe tout comme, à nouveau, la richesse et la variété de nos collections.

Ailleurs sur Lettres Numériques :

Retrouvez Lettres Numériques sur TwitterFacebook et LinkedIn.

— Aline Jamme

Share Button