Rencontre avec Edouard Gaudel, créateur de Ludogram

Ludogram est une agence de storytelling interactif qui propose des jeux vidéo narratifs et des outils pour créer des jeux vidéo très facilement, à partir d’un texte. Aujourd’hui, nous rencontrons son créateur Edouard Gaudel, qui a bien voulu nous en dire un peu plus sur la création de son entreprise et les contenus proposés.

Lettres Numériques : Comment est né Ludogram ?

Edouard Gaudel_portraitEdouard Gaudel : Ludogram est né il y a 4 ans. Je faisais déjà un métier où je racontais des histoires, enseignant et prof d’histoire. J’ai démissionné pour fonder Ludogram, avec l’envie de créer des jeux vidéo racontant des histoires différentes et originales, le monde du jeu vidéo étant dominé par le marché nord-américain.

Le but avec Ludogram était de travailler avec des auteurs de différents horizons. Nous avons rapidement développé une technologie qui permet d’adapter facilement des textes : les auteurs écrivent les jeux vidéo comme on écrirait une pièce de théâtre et nous les adaptons en jeux vidéo.

Quels sont les services proposés par Ludogram ?

Notre première activité est de proposer du storytelling pour des marques, entreprises ou médias et de développer pour eux des applications, des sites web ou des contenus interactifs.

Notre deuxième activité est la création de jeux narratifs, qui peuvent être écrits en interne ou co-produits avec des artistes extérieurs au studio.

Quel public visez-vous ?

Cela dépend beaucoup des auteurs, de leurs parcours et de ce qu’ils aiment écrire. L’avantage de notre approche est que nous travaillons avec des auteurs qui sont dans leur zone de confort et peuvent prendre des risques créatifs. Nous avons beaucoup travaillé avec des autrices venant du monde de la romance avec un public plutôt adolescent. Ces derniers temps, nous travaillons avec des auteurs qui viennent de la bande dessinée, pour un public adulte.

Nous nous intéressons à des auteurs qui ont envie de raconter quelque chose et nous allons parfois chercher des personnes, quand ils ont un univers qui nous intéresse. Ils ne viennent pas forcément du jeu vidéo, mais ont envie de tester ce format ou d’adapter quelque chose qu’ils ont déjà écrit.

Quelle est votre fréquence de sortie de jeux ?

Avant, nous en sortions énormément, car nous étions sur le marché de la romance, il fallait produire beaucoup. Maintenant, nos jeux sont plus gros et nous sortons en moyenne 3 jeux par an.

Pouvez-vous m’en dire plus sur les prochaines sorties de jeux ?

Nous allons sortir Firebird à la fin de l’hiver. C’est un projet né avec un illustrateur qui fait surtout de l’illustration jeunesse, Quentin Vijoux, et un scénariste français, FibreTigre. C’est l’histoire d’une camionneuse en Russie, avec une intrigue qui tombe peu à peu dans une dimension fantastique. Ce jeu sortira sur ordinateur, mobile et Switch. Il a déjà une page sur Steam.

Percevez-vous plutôt les jeux sortis comme des livres interactifs ou plutôt comme des jeux vidéo ?

J’ai travaillé au préalable dans les livres interactifs, et la frontière est ténue. Dans nos jeux, on ne trouve pas seulement du texte, mais aussi une mise en scène visuelle et du gameplay de choix. On peut avoir, par exemple, des arbres de choix représentant le chemin parcouru. Pour nos prochains jeux, il y aura des cartes interactives sur lesquelles se déplacer. Pour ces raisons, nos produits sont identifiables comme des jeux vidéo.

Avez-vous personnellement un jeu préféré ?

J’aime beaucoup le jeu Florence, qui parle de relations amoureuses, d’une façon élégante et au-delà des clichés. C’est un jeu très accessible, même aux gens qui ne jouent pas aux jeux vidéo.

Tous les jeux sont disponibles sur Google Play et IOS.

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— Chloé Peurey

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