La Bibliothèque numérique francophone, cinq continents en libre accès

Depuis son lancement en avril 2017, la Bibliothèque numérique francophone propose, en libre accès,  des livres numérisés, des revues, des images, des cartes, des enregistrements sonores issus des quatre coins de la Francophonie. Le projet émane du Réseau Francophone Numérique (RFN), un consortium de 26 institutions documentaires réparties dans 19 pays francophones. Il s’inscrit dans une politique plus large de numérisation et de mise en valeur du patrimoine documentaire francophone.

La Bibliothèque numérique francophone rassemble et présente plus d’un millier de documents issus des collections patrimoniales de 10 pays et États de la Francophonie. « Ce portail offre au public un outil de recherche documentaire classique, mais il permet également d’explorer les collections par thèmes ou par origines géographiques », nous explique Frédéric Lemmers, responsable de la politique de numérisation à la Bibliothèque royale de Belgique et secrétaire du Réseau Francophone Numérique (RFN). Issus des six grandes zones d’expansion du français dans le monde, les documents du fonds sont en effet présentés à travers quatre thèmes, qui forment autant d’héritages communs aux pays francophones : les échanges, les droits de l’homme, l’histoire partagée et la langue française.

Vous aimez le portail français Gallica ? Vous allez adorer la Bibliothèque numérique francophone !

RFN_2« Avec le lancement à Bruxelles de cette bibliothèque numérique, le Réseau Francophone Numérique (RFN) passe à la vitesse supérieure ! », se réjouit notre interlocuteur. Voilà plus de dix ans que cette association, désormais hébergée à l’Albertine, œuvre à la numérisation et à la promotion du patrimoine documentaire francophone en fédérant les énergies de 26 institutions documentaires issues de pays aussi divers que la Belgique, le Bénin, le Cambodge, le Canada, la Côte d’Ivoire, la France, Haïti, le Maroc, le Sénégal, la Suisse, Madagascar ou le Vietnam.

Deux années de travail au sein du réseau auront été nécessaires pour lancer ce nouveau portail. Pour Frédéric Lemmers, ces deux années auront constitué une formidable aventure humaine. « Contrairement à ce que certains pourraient penser, digitalisation ne rime pas ici avec déshumanisation », poursuit-il. La création de cette bibliothèque numérique aura été rythmée par les rencontres et les échanges avec des professionnels partageant un objectif et des préoccupations communs, mais tellement différents par leurs cultures et leurs manières très diverses de s’approprier la langue française.

« La réussite de cet ambitieux projet a été rendue possible par la conjonction de trois éléments », nous explique-t-il encore. Tout d’abord, la technologie Gallica Marque Blanche a été mise à disposition par la Bibliothèque nationale de France (BNF). Ensuite, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a soutenu financièrement le projet ainsi que des programmes de formation et de numérisation documentaire pour alimenter le portail. Enfin, les institutions membres du réseau ont uni leurs efforts pour numériser et partager en ligne leurs documents. En retour, ces institutions se voient proposer par la bibliothèque une solution d’hébergement et de sauvegarde pérenne de ces contenus.

Un projet phare pour une stratégie globale

Bien entendu, le Réseau Francophone Numérique poursuivra l’ensemble de ses activités : formations, coopération technique entre les pays du Nord et du Sud, chantiers de numérisation partagée, valorisation des corpus en ligne… La bibliothèque constitue un outil intégré, avec des spécifications techniques précises. Son utilisation entrainera l’adoption de normes standardisées et facilitera la collaboration au sein du réseau.

RFN_4

« Cette politique documentaire active entrainera une dynamique de croissance qui permettra d’alimenter la bibliothèque numérique », s’enthousiasme Frédéric Lemmers. L’objectif est une montée en puissance harmonieuse du fonds documentaire disponible via le portail. Il ne s’agit pas de noyer le visiteur sous une masse de documents issus des grandes bibliothèques européennes ou américaines, mais de construire progressivement un corpus représentatif de la diversité francophone.

À relire sur Lettres Numériques :

Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter et Facebook.

Olivier Patris

— Rédaction

Share Button