Shelley : l’IA qui raconte des histoires d’horreur

Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont développé Shelley, une intelligence artificielle qui raconte des histoires d’horreur. Nommée en hommage à Mary Shelley, l’auteure de Frankenstein, cette IA génère des récits terrifiants sur Twitter, en collaboration avec les internautes.

L’année dernière, les chercheurs du Media Lab, l’un des laboratoires du célèbre MIT, avaient déjà développé la « Nightmare Machine », une intelligence artificielle qui générait des images terrifiantes à partir de photos déjà existantes. À l’occasion d’Halloween, la même équipe revient avec une idée similaire pour lancer une nouvelle façon de raconter des histoires. Le Media Lab a en effet mis au point Shelley, une IA collaborative auteure de nouvelles d’horreur. Une première mondiale.

L’IA se nourrit d’histoires déjà existantes

Pour donner à Shelley les bases nécessaires à son fonctionnement, les scientifiques américains lui ont fait lire des centaines d’histoires effrayantes recueillies auprès d’utilisateurs de Reddit, le site web communautaire de partage de signets (concrètement, du contenu est partagé sous forme de liens sur le réseau par ses utilisateurs, ceux-ci pouvant également voter pour les liens proposés par d’autres afin de les rendre populaires). L’intelligence artificielle a donc mémorisé et enregistré ces textes pour être en mesure de générer ses propres créations. Grâce à un algorithme d’apprentissage en ligne, l’imagination de Shelley se nourrit donc des histoires publiées par les internautes, mais aussi de ses interactions avec eux, qui l’enrichissent chaque jour.

Tweet

La contribution des internautes

Si Shelley est en effet capable de créer de toute pièce ses propres histoires, l’intelligence artificielle fonctionne bien mieux lorsqu’elle est inspirée par des contributeurs humains. Chacun peut ainsi participer à ce projet, à condition d’avoir un compte Twitter, des connaissances en anglais (l’IA ne reconnaît pas d’autre langue) et un peu d’imagination.

Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Shelley tweete une nouvelle histoire toutes les heures sur son compte. Les twittos qui désirent contribuer à son récit peuvent y répondre par un, deux ou trois tweets, qu’ils termineront par #yourturn s’ils désirent voir Shelley ou d’autres utilisateurs du réseau social poursuivre le fil de l’histoire. Si leur tweet est destiné à terminer une histoire, il s’achèvera par le hashtag #theend. Shelley répond ainsi de façon sélective aux cent histoires les plus populaires de chaque journée, cette popularité étant mesurée en combinant les « j’aime » et les retweets. Les règles sont expliquées plus largement sur la page dédiée.

Une anthologie de nouvelles d’horreur

Le projet des chercheurs du MIT est donc de rassembler toutes les publications de Shelley pour en faire la première anthologie de nouvelles d’horreur composées en collaboration par une intelligence artificielle et des humains. Un grand nombre de récits terrifiants sont déjà disponibles via cette page du site, on y découvre des nouvelles écrites tour à tour à par les twittos et l’IA, dont les propositions apparaissent en gras dans le texte.

screenshot tweet

Si la plupart des récits demeurent assez cohérents, on peut parfois s’interroger sur le sens de certains tweets de Shelley, comme celui repris ci-dessus. De plus, le style assez léger et le langage parfois familier de l’IA peuvent paraître surprenants. Sa capacité à rebondir sur les changements d’orientation du récit induits par les contributeurs humains est toutefois impressionnante. De plus, l’intelligence artificielle est conçue pour s’enrichir et apprendre de ses interactions, et il ne fait nul doute que ces histoires si particulières, écrites à tour de rôle par la machine et les internautes, ne feront que s’améliorer.

Raphaël Dahl

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— Rédaction

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