Quel avenir pour la liseuse ?

Le livre numérique a déjà plus de quarante ans et trouve sa source dans le Projet Gutemberg, lancé en 1971 par Michael Hart, dont le but était de créer une grande bibliothèque virtuelle et accessible à tous. Il a déposé sur ARPANET (un réseau de transfert américain) la version numérique de La Déclaration d’Indépendance des États-Unis, destinée aux autres utilisateurs du réseau. Un acte qui lui a valu d’être considéré comme le créateur du premier e-book.

Le concept de la liseuse tel qu’on le connait aujourd’hui a réellement pris son essor en 1999 avec la liseuse américaine Rocket Book. Depuis, la liseuse n’a cessé d’évoluer grâce aux avancées de la technologie : de plus en plus petite et légère, elle a des pages plus « blanches » (Kobo Glo HD), se rapprochant du livre papier, plus de capacité de stockage et plus de fonctionnalités (dont notamment l’accès à Internet grâce au wifi). Elle est même devenue résistante à l’eau (Kobo Aura H2O), capable de prendre des photos (PocketBook Ultra) et de se recharger à l’énergie solaire (Bookeen) ! Alors, comment peut-elle encore évoluer ?

La technologie E-Ink : des écrans plus grands, des écrans en couleurs

La question qui se pose à propos de l’évolution de la liseuse depuis quelques années déjà et encore aujourd’hui, porte sur la couleur et la taille des écrans. Jusqu’à présent, les liseuses n’affichaient que des écrans en noir et blanc, utilisant la technologie de l’encre électronique. Cette technologie, principalement fournie par la société E-Ink, permet de rendre la lecture sur écran quasi-identique à la lecture sur papier. Elle préserve ainsi la vue du lecteur et est dotée d’une batterie performante pouvant tenir jusqu’à plusieurs semaines, grâce à un système utilisant la lumière ambiante pour afficher le texte et les images.

La société E-ink travaille désormais au développement de liseuses en couleurs qui permettraient ainsi un confort de lecture optimal, notamment pour les BD et autres livres illustrés. Un développement qui semble davantage tourné vers un public jeune, mais qui pourrait aussi ravir les plus grands. Malheureusement, il s’agit pour l’instant d’un projet en suspens car la technologie est encore trop coûteuse. En effet, les tentatives de commercialisation de liseuses en couleurs, comme la PocketBook Color Lux à 250 euros ou la JetBook à 440 euros n’ont pas remporté un grand succès. La liseuse en couleurs pour tous est donc un projet remis à plus tard.

Le développement de ces liseuses est donc davantage envisagé pour des projets spécifiques. Les écrans conçus atteignent 32 pouces, c’est-à-dire la taille d’une grande télévision, et sont conçus pour des affichages informatifs publics : par exemple des plans interactifs ou des affiches. Un concept pertinent dans un monde qui tend à penser de manière plus écologique ! Le plan interactif d’une ville grâce à la technologie E-Ink ou une affiche seraient bien moins énergivores, n’auraient pas besoin d’être imprimés et demeureraient tout aussi pratiques qu’un écran LCD.

Color Lux

La liseuse a de l’avenir, le lectorat numérique répond présent

Les lecteurs de livres numériques répondent présents face à ces évolutions constantes, la preuve que les perfectionnements vont dans le sens de la demande. Un succès confirmé par Michael Tamblyn, le PDG de Kobo, qui explique la présence d’un lectorat type et fidélisé qui achète par le biais de la liseuse.

Quel futur pour la liseuse ? Comment ce support va-t-il pouvoir encore se développer ? On ne compte plus les nouvelles générations de liseuses qui font leur apparition de manière régulière sur le marché, à l’image de la toute nouvelle Kindle à coque rechargeable d’Amazon (8e génération), produit haut de gamme qui devrait prochainement être disponible à la vente. Les progrès pour améliorer le confort de lecture sont constants. Il y a de plus en plus de réglages possibles. Outre la taille de la police, c’est la police elle-même qui se modifie à loisir, avec désormais la possibilité d’ajouter la typographie de son choix, même si elle n’est pas déjà installée sur la liseuse. On notera également la fluidité de l’agrandissement des images par le pincement de l’écran avec les doigts, le temps de chargement des pages plus court et l’efficacité du « reflow » (flux du texte).

Un concept porteur

Plus que la liseuse, le papier électronique a un bel avenir devant lui : la possibilité d’employer des couleurs, d’utiliser la technologie pour figer une image ou un texte durant un délai déterminé et le reproduire sur des écrans de petite ou grande tailles, etc. Il n’y a ainsi plus de perte de papier ou d’encre, les erreurs peuvent facilement être corrigées, le tout étant aisément contrôlé depuis un ordinateur. La société E-Ink travaille activement aux diverses possibilités qu’offre ce concept porteur. Affaire à suivre !

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Z.M.

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— Rédaction

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