Mobile, le nouveau marché des éditeurs

Pour les éditeurs, les tablettes, les smartphones et les liseuses peuvent parfois sembler très loin de leurs préoccupations premières. Pourtant ceux-ci offrent de nouveaux territoires à explorer. À la jonction des interactions sociales voire même professionnelles mais aussi du divertissement, ces appareils mobiles sont aussi et surtout l’interface de nombreuses transactions commerciales. Autrement dit, un autre moyen de capter des lecteurs. Regardez autour de vous, combien de personnes voyez-vous avec un appareil en main ? Sur quel appareil lisez-vous ce billet ?

Désormais, les ouvrages des éditeurs peuvent se lire sur les mêmes appareils que ceux que le public utilise pour écouter de la musique, regarder des films ou jouer à des jeux en ligne. Les éditeurs se retrouvent donc en concurrence directe non pas avec leurs confrères bien connus mais bien avec toute l’industrie des loisirs. Plus que jamais les éditeurs doivent prendre en compte le « mobile » dans leur travail.

Pourquoi ?

  • parce que les lecteurs achètent de plus en plus de livres depuis leur appareil portable ;
  • parce qu’ils se renseignent sur les livres depuis ce même appareil avant de les acheter ;
  • parce qu’ils partagent leurs opinions sur les livres avec d’autres lecteurs en ligne.

Parmi ces lecteurs, c’est avant tout la génération hyperconnectée dite des « Millennials » ou des « Digital Natives » (comprenez les 18-34 ans) qui est visée. Face à celle-ci, dont les habitudes de consommation et les relations aux technologies diffèrent largement des autres groupes, les éditeurs et les professionnels du livre adaptent leur communication et se montrent créatifs pour ne pas se déconnecter de ce public. C’est désormais à travers les écrans que les éditeurs peuvent toucher leur public.

Penser mobile, cela signifie ?

Tout d’abord, adapter ses bonnes pratiques. Tout le monde aime obtenir des bonnes critiques dans la presse mais sont-elles aussi efficaces qu’autrefois ? Il est fort à parier que non.  Le temps est à la remise en question et les éditeurs doivent aussi se concentrer sur la découverte de leurs livres via le web et les très nombreuses applications chargées sur les appareils mobiles.

Une bonne stratégie mobile commence bien entendu par un site qui s’adapte à la taille des différents écrans (le fameux « Responsive Design »). Outre cela, les éditeurs ne doivent pas hésiter à investir dans le « Content Marketing » et produire des métadonnées, des textes, des images mais aussi des vidéos qui pourront être reprises et partagées en ligne notamment via les applications. En effet, déjà en 2014, les utilisateurs de smartphones passaient seulement 14% de leur temps sur le navigateur web de leur téléphone contre 86% sur les applications (Facebook, Twitter, Instagram, Whatsapp etc.). Depuis lors, la tendance ne s’est pas inversée, que du contraire.

Mobile éditeurs

Quelques conseils pour commencer

  1. Privilégiez les visuels : un dessin vaut mieux qu’un long discours, c’est d’autant plus vrai pour le marketing mobile. Soignez vos images et intégrez-y des liens, elles intrigueront d’autant plus vos lecteurs et leur donneront envie d’aller plus loin à la découverte du livre.
  2. N’ayez pas peur d’utiliser des vidéos : elles sont l’un des contenus les plus partagés en ligne. Aujourd’hui rien de plus facile que de créer des vidéos et de les diffuser notamment via la fonctionnalité Live de Facebook.
  3. Soignez vos métadonnées : pour que vos livres soient bien indexés par les moteurs de recherche mais aussi pour qu’elles donnent envie aux lecteurs d’acheter le livre directement.
  4. Assurez-vous que vos lecteurs puissent acheter facilement vos livres depuis leurs appareils mobiles, que ce soit sur votre site web ou via votre réseau de distribution. Beaucoup de lecteurs achètent en ligne par impulsion, ne les laissez pas se décourager à cause d’une procédure de paiement trop complexe ou une ergonomie de site non-adaptée.
  5. Analysez vos données. Que ce soit via Google Analytics, le taux d’ouverture de vos newsletters, les outils d’administration de vos pages facebook et vos ventes, vous pouvez déjà en apprendre plus sur vos lecteurs. Après chaque initiative mesurez les résultats et adaptez votre stratégie.

Car, au final, les qualités intrinsèques du livre (son apparence, l’écriture ou les connaissances de l’auteur, son prix), importent peu si le livre n’est :

  • jamais confronté au lecteur ;
  • s’il ne répond pas à ses envies, ses attentes ou ses besoins ;
  • et s’il n’est pas directement disponible à l’achat, le lecteur ne passera pas à l’achat.

Tout l’enjeu est donc de mettre les bons livres entre les mains du bon public et c’est à vous, éditeurs et professionnels du livre, de jouer.

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— Stéphanie Michaux

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Stéphanie Michaux

Digital publishing professional